On a joué à Enlisted sur Xbox Series X, le MMOFPS prometteur et 100% next gen
Engagez-vous qu’ils disaient
Développé par Darkflow Software sous l’égide de Gaijin Entertainement et son incubateur, Enlisted entre donc logiquement dans la liste grandissante des titres multijoueur édités et/ou développés par le studio russe à qui l’on doit déjà War Thunder ou encore Crossout. Proposé sous le statut de jeu Game Preview sur Xbox Series X|S et PC (le jeu n’est donc pas disponible sur Xbox One), Enlisted est accessible au travers de 3 packs. Vous pouvez opter pour l’armée soviétique ou l’Axe au prix de 29,99€ unitaire, ou bien acquérir les deux armées avec le bundle fondateur affiché à 49,99€. Il faut se contenter de ces deux corps d’armée car à l’heure actuelle, Enlisted ne propose qu’une seule des quatre campagnes qui seront disponibles à l’avenir avec la version 1.0 du jeu. Il est prévu de nous faire évoluer plus tard en Tunisie, sur les plages normandes et dans les rues berlinoises ; pour l’heure seule la campagne de Russie est disponible, nous invitant à défendre Moscou de l’envahisseur germanique. Ou prendre part à la tentative d’invasion.
Le contenu est donc limité à une campagne pour le moment, ce qui fait de ces lignes que vous êtes en train de lire un avis à chaud et qu’il conviendra donc d’affiner avec les multiples mises à jour prévues dans les mois à venir. Darkflow Software n’a d’ailleurs pas perdu de temps puisque le jeu a déjà évolué depuis son lancement le 10 novembre. Dans les bottes des soldats de l’URSS ou de l’Axe, on bat la campagne russe sur une poignée de cartes, une partie en mode domination (il faut capturer et tenir les points A, B et C plus longtemps que les adversaires) et l’autre en invasion. On est alors engagé soit du côté soviétique pour défendre cinq points stratégiques, soit du côté allemand pour les prendre un à un. Dans un cas comme dans l’autre, et si la plus récente des mises à jour permet de se lancer en solo sur le champ de bataille, Enlisted base son expérience sur la conduite d’une escouade. Une pression sur Y depuis le menu et nous voilà envoyé sur le terrain, avec généralement moins de 20 secondes d’attente avant de trouver une partie. On aime.
Concrètement, le joueur incarne un soldat accompagné par ses camarades de régiment contrôlés par l’IA. Il est possible de switcher d’un membre à l’autre et de donner des ordres simples comme abattre une cible désignée ou défendre un point précis. Chacun des 20 joueurs engagés dans la bataille se déplace avec une escouade de trois, quatre voire cinq membres contrôlés par l’IA, jusqu’à un maximum de 120 unités en simultané sur la carte. Le résultat est à la hauteur de l’envie évoquée par le développeur de donner un aspect très animé aux confrontations. Ca grouille de soldats, les balles fusent, les parties auxquelles nous avons joué ont été dans l’ensemble très équilibrées, ce qui assurait un engagement et de la tension du début à la fin de la partie. L’IA a certes encore de larges progrès à faire pour véritablement servir la cause du joueur. Mais à la manière d’un Titanfall, avoir en face de soi des unités un peu plus faibles permet aussi aux novices de s’amuser et d’avoir le sentiment de vraiment prendre part à la bataille, sans qu’à l’inverse cela ne puisse nuire à l’expérience des joueurs chevronnés qui ne manquent pas de travail pour assurer la victoire.
Manette en mains, Enlisted n’invente rien mais assure ce qu’il faut. On connait désormais très bien l’armement traditionnel de la Seconde Guerre Mondiale, reproduit ici avec soin et accompagné par unités de tanks et de l’aviation légère. On peut ainsi choisir quelles sont les quatre unités que l’on envoie au combat parmi l’infanterie légère, les sapeurs, les unités de reconnaissance et donc les unités motorisées au sol (seulement des tanks ici) ou aériennes. Avec le temps et l’expérience accumulée on peut en débloquer de nouvelles, plus spécifiques encore, comme les unités anti-char. C’est d’ailleurs une véritable bénédiction que d’en avoir une de son côté car si les parties sont globalement équilibrées, les chars demeurent (à notre humble avis) encore trop puissants et précis, un peu trop en capacité de faire pencher la balance. Heureusement la construction des maps ne permet pas aux tanks de faire tout et n’importe quoi et on imagine qu’une fois que de nombreux joueurs auront atteint le niveau nécessaire pour débloquer les unités anti-char les choses tendront à s’équilibrer.
Tout est d’ailleurs question d’expérience et de progression dans Enlisted, jeu présenté comme un « MMOFPS ». Ce qui se déroule en dehors du champ de bataille est au moins aussi important que le combat lui-même. Prévoyez du temps et une bonne dose d’adaptation pour dompter les menus archi-fournis détaillant les unités et l’armement. Chaque soldat est unique et évolue au gré de l’expérience emmagasinée, lui permettant de porter plus d’équipement ou de nouvelles armes ; il y a aussi les points d’évolution que l’on attribue à une unité dans son ensemble pour en grossir les rangs, en augmenter le gain en expérience ou par exemple, la capacité des chargeurs. Jouer toujours plus permet de revendiquer des livraisons d’armes, des kits d’amélioration pour celles-ci ou enrôler de nouveaux soldats en croisant les doigts pour que ceux-ci affichent de belles statistiques. Ajoutez à tout cela des capacités à débloquer pour chaque soldat (regain d’endurance, vitesse de course, etc), des nouvelles unités acquérables et des paliers de campagne à atteindre pour déverrouiller des choses d’un niveau encore supérieur et vous avez là un titre qui promet de longues heures de jeu pour qui se laisse enrôler. Le seul frein à ce stade sur Xbox Series X|S tient aux menus pensés pour le combo clavier/souris et donc très peu pratiques à la manette : il faut un certain temps d’adaptation avant de visualiser et de comprendre où sont les choses et comment s’en servir.
Reste enfin à évoquer l’aspect technique d’Enlisted, point d’autant plus intéressant que le jeu est donc exclusif Xbox Series X|S sur consoles. Et autant dire que c’est une bonne surprise. Testé dans notre cas sur Xbox Series X, Enlisted propose une expérience visuellement très plaisante pour un jeu multijoueur et en développement. Pas de quoi crier au génie, mais on vous avoue qu’il est l’un des rares jeux à nous avoir convaincu qu’il ne tourne pas sur Xbox One pour une raison valable. Les décors sont fournis, la distance d’affichage lointaine mais ce que l’on apprécie par-dessus tout ce sont les éclairages et effets de lumière particulièrement réussis. Il se dégage quelque chose d’Enlisted, quelque chose de « vrai ». Le tableau n’est cependant pas parfait, à cause notamment d’animations encore trop rigides et surtout de bugs visuels parfois grossiers. Mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’un jeu encore en développement et qu’il tendra à s’améliorer avec le temps. On en a d’ailleurs eu la preuve avec la dernière update qui réduit grandement le clipping et la disparition soudaine de certains buissons ou arbre, défaut très marqué au lancement du jeu. Ca se passe déjà mieux aujourd’hui.
En résumé
Cette première prise de contact avec Enlisted débouche sur des impressions globalement positives. Si bien des choses manquent à l’appel à ce stade du développement et que les petits soucis techniques ne passent pas inaperçu (mais tendent déjà à se réduire au fil des mises à jour), Enlisted parvient déjà à nous séduire. Plaisant manette en main pour des affrontements à grande échelle très vivaces, il promet de longues heures d’optimisation des troupes pour les plus patients et les plus engagés des joueurs. En plus de cela, il est l’un des rares jeux à offrir des graphismes un tant soit peu à la hauteur d’un lancement d’une nouvelle console. Un jeu à surveiller de près !