Notre avis sur Assassin’s Creed Dynasty publié chez Mana Books
Il était une fois en Chine
Devenu l’une des franchises les plus lucratives depuis son apparition fin 2007, Assassin’s Creed joue désormais la carte du cross-media avec ambition. Pour ne citer que les plus récents, les Discovery Book publié chez Larousse offraient une petite mise au point intéressante autour de l’Egypte Ancienne et de la Grèce Antique, en lien évidemment avec les épisodes Origins et Odyssey de la licence imaginé par Ubisoft Montreal. Toujours en 2020, Assassin’s Creed s’est décliné en manga pour proposer une aventure inédite en compagnie de Shao Jun, l’héroïne de l’épisode Chronicles China. Dans le même ordre d’idée, c’est désormais au tour de Assassin’s Creed Dynasty de voir le jour sous la forme d’un manhua, un ouvrage qui reprend les codes du manga tout en étant réalisé par un manhuaija, autrement dit un auteur chinois. On sent tout de même bien la différence de design avec Blades of Shao Jun qui optait plutôt pour des personnages très stéréotypés mangas, là où Dynasty se veut un peu plus sobre.
Ce sont Xu Xianzhe et Zhang Xiao qui se sont chargés de la réalisation de ce manhua proposé au format A5. Un choix qui s’oppose au format poche que l’on trouve bien plus souvent dans nos librairies pour ce type d’ouvrages. La couverture est très soignée avec un DYNASTY affiché en lettres rouges brillantes qui donnent un petit aspect Edition Deluxe à l’ensemble. La première de couverture montre un visuel très réussi avec le héros, Li E, et un décor de Chine médiéval en toile de fond.
Car cet Assassin’s Creed Dynasty nous embarque en 755, en plein cœur de l’Empire du Milieu, durant l’ère Tianbao. Le scénario s’inspire librement de la réalité en mettant en scène des personnages qui ont vraiment existé comme An Lushan, et de véritables lieux comme Chang’An, la capitale de l’époque. Un élément important quand on connait la volonté d’Ubisoft de coller un maximum à la réalité, notamment pour les trois derniers épisodes canoniques de la franchise, avec de nombreuses recherches de documentation réalisées à chaque fois. Un travail titanesque que l’on retrouve donc dans une moindre mesure dans cet ouvrage qui a le mérite de proposer un univers aussi solide que crédible. On y ajoute évidemment la capuche et la lame secrète pour une histoire dont il est encore difficile de mesurer la portée à l’issue de ce Tome 1.
Au travers de sept chapitres de 28 pages chacun, on pensait pourtant que le scénario parviendrait à trouver un cadre et une ligne directrice clairs. Ce n’est malheureusement pas le cas et si les premières pages laissent entrevoir un certain potentiel, la suite de la lecture paraît un peu décousue, la faute à la présence de peu de dialogues et certaines cases qui tiennent plus du remplissage que du véritable intérêt scénaristique. On sent que ce premier tome sert surtout à introduire les différents protagonistes pour la suite, en se contentant de quelques phases d’action dans la pure lignée de la série avec dissimulation et saut de la foi au programme. De leur côté, les dessins sont globalement bien réalisés à quelques exceptions près. Le style rappelle d’ailleurs sans aucun problème le style manga et ne devrait pas dépayser les amateurs des bandes-dessinées japonaises.
Assassin’s Creed Dynasty prend le temps d’installer le lecteur au cœur d’un univers méconnu pour ce premier tome. On y retrouve déjà quelques ingrédients qui font la force de la franchise tout en manquant un peu de rythme et de dialogues bien construits. La qualité des dessins laissent toutefois présagés potentiel réel, à condition que l’écriture des prochains tomes offre un peu plus d’épaisseur à l’intrigue. Assassin’s Creed Dynasty quoiqu’il arrive comme un bon élément à mettre dans l’étagère des fans de la franchise, d’autant qu’il semble enfin s’attaquer sérieusement à un univers longtemps réclamé par les joueurs, à savoir la Chine médiévale.
Assassin’s Creed Dynasty est disponible à 9,65€, depuis le 1er avril 2021