Halo, la série : Voici nos avis après les six premiers épisodes
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Pour trouver les premières envies d’adaptation de la franchise il faut remonter à 2005 avec un projet cinématographique mené par Columbia Pictures puis par Universal Pictures et 20th Century Fox avec notamment Neill Blomkamp et Peter Jackson aux manettes. Entre retard, gourmandise de Microsoft et lassitude des participants, le projet est finalement annulé deux ans plus tard. Puis, lorsque 343 Industries reprend la franchise en main, les envies d’étendre l’univers à d’autres médias reprend avec Halo Legends, des courts-métrages d’animation, puis avec Halo 4 : L’aube de l’Espérance en 2012.
C’est en 2013 que le projet d’une série Halo produite par Steven Spielberg fait parler de lui pour la première fois mais les contretemps s’enchaînent et finalement c’est Halo: Nightfall qui sort de terre en 2014. Il aura donc fallu attendre neuf années après l’officialisation du projet pour que celui-ci se concrétise sur nos écrans, avec une diffusion sur Canal+ en France. Voici le synopsis officiel :
En 2552, sur la planète Madrigal… Sous l’emprise de l’UNSC, des humains rebelles luttent pour leur indépendance. Mais une violente attaque des extraterrestres de l’Alliance Covenante rebat les cartes. Venant de la planète Reach, QG de l’UNSC, le major John-117 et son escouade de Spartans – des superhumains comme lui – se joignent aux insurgés pour combattre les aliens. Le major découvre que les forces covenantes tentaient d’extraire d’une paroi un mystérieux objet. Il revient sur Reach avec l’objet, mais aussi avec Kwan, l’unique survivante du massacre de Madrigal
Nous avons eu la chance de pouvoir regarder les six premiers épisodes de la série, voici nos avis :
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L’avis de Careiro
Précisons tout de suite que la série n’est pas canonique parvient à s’approprier la licence et son lore pour proposer une réinvention unique, inédite mais sans jamais avoir l’impression de perdre l’âme de la saga de Microsoft. La plupart des personnages ont subit une réécriture mais l’ensemble est finalement bien moins manichéen que ce nous propose la saga habituellement. Ainsi, l’UNSC est présentée comme quelque chose de néfaste, une armée qui doit se salir les mains pour l’avenir de l’humanité quitte à trahir le présent avec des actes plus que condamnables. Pas étonnant alors de voir que les habitants de la planète Madrigal détestent l’UNSC, et encore plus les Spartans, au point de mener une révolution indépendantiste. Une situation qui va changer avec l’arrivée des Covenants et l’éradication de tout un village, puis l’arrivée de John-117 et ses comparses en sauveurs. Malgré tout, ces six premiers épisodes présente l’UNSC comme une entité qui fait le mal pour le bien, et cela de façon bien plus poussée que dans les jeux. C’est aussi le cas lorsqu’est évoqué le projet Spartan avec l’enlèvement de John et d’autres enfants pour le conditionnement et l’entrainement.
Ceci dit tout n’est pas noir chez l’UNSC avec des personnages comme Halsey, au passage très fidèle à ce qu’elle est dans la saga, tantôt une vipère prête à tout pour son projet et tantôt réellement intéressée par le bien de l’humanité. Les Covenants sont plutôt bien représentés, du Grognard au Prophète en passant par les Brutes. L’essentiel du bestiaire ennemis est présent avec leurs spécificités, leurs armes, leurs véhicules et avec une violence rarement atteinte dans les jeux.
C’est simple le premier épisode est une boucherie sans nom avec des démembrements d’humains et des Spartans présent juste pour nettoyer sans s’apitoyer sur le sort des morts ou des rescapés. Certaines séquences parviennent à réellement adapter l’essence même de la saga avec par exemple cette bataille, à la réalisation un peu trop scolaire, suffisamment soignée pour titiller le fan des jeux avec des phases en vue FPS et des scènes de combat au corps à corps digne des capacités du Major. Les phases en FPS parsèment la séquence sans jamais tomber dans le ringard ou dans le clin d’œil inutile.
On regrette le manque de punch sur certaines phases de combats mais globalement nous avons une réalisation soignée, une belle image tant pour les décors que pour les divers costumes, créatures et effets visuels, un bon rythme et un personnage principal travaillé et plus humain, notamment grâce au fait que l’on puisse enfin voir son visage. Pour une série le résultat est franchement convainquant. Reste le cas Cortana qui ne plaira pas à tout le monde, on s’y fait rapidement mais quelque chose de plus « IA » aurait été plus judiciable à mon sens.
Pour le reste ? La bande sonore n’est pas incroyable, elle manque, tout comme les scènes d’action, de punch pour appuyer les scènes malgré quelques tentatives de remixer le début du thème iconique. Les acteurs sont plutôt bons dans leurs rôles avec une mention pour Pablo Schreiber bien éloigné, heureusement, de l’image laissé par Orange Is The New Black ou encore Natascha McElhone qui impacte positivement la série par son jeu et par la présence « bonus » de Jennifer Lee Taylor, la véritable voix de Cortana. Côté doublage, Canal + a été généreux en s’octroyant le doublage officiel de plusieurs personnages de la licence. Un très beau casting qui permet d’avoir quelque chose de travaillé, professionnel et en touchant la corde sensible des fans de la franchise.