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23.06.2022 à 15h51 par - Rédacteur en Chef

Le nouveau PlayStation Plus est-il un concurrent du Xbox Game Pass ?

Il y a moins bien, mais c'est plus cher ?

Evoqué pour la première fois en décembre dernier, le Project Spartacus de Sony s’est dévoilé officiellement en mars dernière, avec la promesse de répondre au Xbox Game Pass. Quelques mois plus tard, la nouvelle formule du PlayStation Plus est enfin disponible en Europe, avec trois offres distinctes, et l’idée de proposer une alternative au service de jeux à la demande de Microsoft est forcément dans tous les esprits. Mais peut-on réellement comparer les deux ? Pas vraiment si on s’en tient directement au discours de Jim Ryan, le grand patron de la branche PlayStation, qui déclarait à la BBC il y a deux ans que jamais il ne lancerait un service équivalent.

Et il n’a pas menti, car même avec trois types d’abonnements, il y a une différence significative entre les deux services. En effet, le nouveau PlayStation Plus n’inclut pas l’accès aux jeux Sony en day one. Les mauvaises langues diront que Microsoft est dans une position identique pour cette année 2022, qui voit le constructeur américain être incapable de mettre à disposition un jeu Xbox Game Studios sur son service, la faute aux reports de Starfield et Redfall au premier semestre de l’année prochaine.

Mais ce n’est pas le seul argument qui plaide en faveur d’une politique en marge de celle de Microsoft. Là où le constructeur américain propose finalement deux offres de base qui fusionnent pour donner une troisième offre qui regroupe tout, et plus encore. On trouve donc le Xbox Live Gold et le Xbox Game Pass à la base, et le Xbox Game Pass Ultimate à son sommet, Sony a plutôt opté pour une montée de gamme en trois étapes. Le PlayStation Plus Essential est l’équivalent du Gold chez Xbox avec l’accès au multijoueur en ligne et deux jeux offerts par mois, tandis que le PlayStation Plus se rapproche un peu plus du Xbox Game Pass Ultimate avec l’accès à plus de 400 jeux, en plus des avantages de la formule précédente. Enfin, le PlayStation Plus Premium reprend ce package, et ajoute un accès à une sélection de jeux PS1, PS2 et PS3, et l’accès à la partie cloud gaming qui avait vu le jour avec le PS Now.

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Autant le dire simplement, seule cette dernière offre proposée à 16,99 euros par mois propose une plus-value sur l’offre Ultimate de Microsoft avec la présence de plus de 500 jeux issus des catalogues des trois premières consoles de Sony. Du côté Xbox, c’est beaucoup moins réjouissant avec une poignée de jeux issus des catalogue de la première Xbox et de la Xbox 360. Il y a moins de 60 jeux Xbox 360 présents dans le catalogue à ce jour, dont plus de la moitié proviennent en réalité du catalogue EA Play, et une grande partie sont issus de la compilation Rare Replay. Pire encore, ce sont seulement quatre titres issus du catalogue de la Xbox originale qui sont présents (Psychonauts, Blinx, Fuzion Frenzy et Morrowind).

Mais c’est à peu près tout finalement. Sans rentrer dans des comparaisons entre les jeux présents sur chaque service, qui seraient évidemment très subjectives, on note quand même au moins deux avantages supplémentaires du côté du Xbox Game Pass Ultimate. Celui de donner accès au catalogue du PC Game Pass, et donc à un grand nombre de jeux introuvables sur consoles comme des RTS comme Age of Empires ou Total War. L’autre avantage c’est de voir débarquer régulièrement des titres indépendants en day one, parfois bien plus intéressants que certains jeux qualifiés de blockbusters. Sony peut néanmoins suivre cette voie dans un futur proche puisque Stray est annoncé en day one pour cet été, mais c’est pour le moment le seul. On imagine que Sony mesurera l’apport de ce type de contenus sur le nombre d’abonnements au service. Car la négociation avec l’éditeur ou le développeur coute évidemment plus cher que lorsqu’il s’agit d’attirer un jeu PS1 ou PS2. On rajoute tout de même que Microsoft est aujourd’hui le seul à proposer une solution d’abonnement qui permet de jouer sur mobile et tablette, peu importe la marque.

Alors oui, chacun y trouvera son compte, notamment en fonction de la marque ou de la console qu’il affectionne. Mais globalement, et sur des exemples concrets, Sony ne proposent finalement pas grand chose de plus que le Xbox Game Pass Ultimate, pour un prix plus élevé, et des possibilités moindres. Une situation que l’on peut expliquer par la prise de conscience tardive du géant japonais à voir ce marché comme un véritable argument de ventes. Microsoft a engagé son repositionnement depuis plusieurs années maintenant, et en a fait son cheval de bataille, privilégiant la vente d’abonnements plutôt que la vente de consoles. Il faudra donc quelques années pour que Sony rattrape son retard sur le contenu de son offre, et tente de gommer cette image tenace d’un constructeur ancré dans les traditions et incapable d’imaginer le futur du jeu vidéo au travers des abonnements à la Netflix.

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