On a joué à Spartan Firefight, la rencontre détonante entre Halo et Metal Slug
Vous shootez drôlement bien chef
Si Spartan Runner vous mettait au défi d’aller le plus loin possible dans des niveaux infestés d’ennemis et qu’il convenait de nettoyer, Spartan Firefight préfère axer son expérience sur le « close combat », au travers de très nombreux modes de jeu qui ont pour la plupart en commun un objectif simple : survivre. Toujours est-il que l’on retrouve dans Spartan Firefight comme ce fut le cas dans Runner la même volonté de la part du développeur français de proposer un hommage sincère et appuyé à la saga Halo. Du spartan que vous incarnez jusqu’à la moindre pièce d’armement, en passant par les ennemis, les véhicules et même les bouts de bande-originale empruntés au travail fantastique de Martin O’Donnel… Tout l’univers de Halo est transposé dans un jeu d’action en 2D et dans la plus pure tradition du pixel art.
Il est d’ailleurs agréablement surprenant de découvrir un jeu graphiquement réussi, très propre. Si l’on ne ressent pas véritablement dans les décors proposés la touche Halo de la même manière qu’elle se perçoit dans tous les autres compartiments du jeu, l’ensemble n’en demeure pas moins très agréable à regarder. Les arrière-plans plus particulièrement. Ces petites zones qui sont comme des arènes étalées sur deux ou trois niveaux nous donnent l’occasion d’expérimenter le combat au travers d’un grand nombre de modes de jeu. C’est l’autre effet surprenant de Spartan Firefight : que ce soit pour jouer le classement ou de manière plus détendue, il y a clairement de quoi faire. Tout se joue en solo, avec la coopération de l’IA sur certains modes, et c’est donc au gré des points remportés dans tous les modes de jeu que se dresse le classement permanent de Spartan Firefight. Mais si l’on veut se frotter à quelqu’un en particulier, on peut toujours lui envoyer une proposition de défi et voir qui parvient au meilleur résultat.
Le mode « Baptême du Feu » vous met au défi de compléter un maximum de vagues d’ennemis. On retrouve à côté de cela la capture de drapeau, le mode «roi de la colline» où il faut tenir une position le plus longtemps possible, celle-ci changeant de localisation régulièrement ; on peut aussi expérimenter le mode « Oddball » dans lequel il faut essayer de survivre le plus longtemps possible avec un crâne entre les mains, la tenue de celui-ci contraignant à ne pouvoir tirer qu’avec le pistolet. Il y a également la possibilité de jouer face à des vagues infinies, de combattre en 3 contre 3 (avec l’appui de l’IA donc) dans divers modes coopératifs. Celui que nous avons vraiment trouvé très amusant consistait à devoir récupérer la balle au centre du niveau pour aller la coller dans les buts adverses, en esquivant tant bien que mal les joutes ennemies. A cette offre très généreuse s’ajoutent en plus des événements à durée limitée. Bref, il y a de quoi faire.
Tous les modes fonctionnent plutôt bien, malgré un léger bémol lorsqu’il s’agit de coopérer avec une IA qui, forcément, n’est pas toujours aussi zélée avec nous que contre nous. Mais rien qui ne puisse ici gêner le plaisir de jeu. Les commandes sont simples avec leur trio tir/saut/grenade, et l’on retrouve quelque part lors des affrontements un petit côté Metal Slug plutôt plaisant. Cela se ressent peut-être même d’avantage lorsque l’on prend le contrôle d’un véhicule, tiré ici comme le reste de ce que l’on trouve dans Halo. Cette ressemblance bienvenue avec Metal Slug dans son approche du shooting nous fait cependant regretter que Spartan Firefight ne permette pas de tir vertical. On peut tirer à gauche ou à droite (en se baissant si besoin) mais pas vers le haut ou vers le bas en sautant par exemple. Cela aurait amené encore plus de dynamisme à cette expérience qui n’en manque pas.
Les vagues d’ennemis font défiler tout le bestiaire Covenant et autres Floods, chacun reprenant la spécificité qui est sienne dans Halo. L’occasion pour nous de récupérer leurs armes qui viennent apporter de la diversité dans un ensemble déjà bien costaud. Car il faut savoir que Spartan Firefight se montre aussi très généreux sur les éléments à débloquer, améliorer et personnaliser. Du héros aux armes, les points d’expérience glanés au fil des combats (ou en réussissant les défis à durée limitée) permettent d’acquérir de nombreux nouveaux éléments et d’enrichir l’expérience. Il est à noter que tout se débloque avec les points remportés en jouant, rien n’est soumis aux microtransactions.
Pour les plus investis, sachez qu’un mode « Forge » vient compléter le tableau et vous permet de créer vos niveaux en utilisant tout ce qui est visible par ailleurs dans le jeu. Bien sûr, tout peut être partagé avec les autres joueurs, afin de prolonger encore un peu plus l’expérience. On termine cet avis avec un bémol et une bonne note : portage depuis un mobile oblige, la navigation dans les menus n’est pas la plus aisée qui soit. Rien de rédhibitoire ici, mais on n’a que peu l’habitude de devoir faire ses choix à l’aide d’un curseur de type souris. On apprécie en revanche beaucoup la présence du français parmi une belle sélection d’autres langues disponibles. L’effort mérite d’être souligné.
En conclusion
Hommage visuellement réussi à la saga Halo, Spartan Firefight est surtout un bon petit jeu d’action qui mérite le coup d’œil du côté du catalogue Creators Collection de la Xbox One (le jeu est par ailleurs parfaitement rétrocompatible sur Xbox Series X|S). Plaisant à jouer même si l’on aurait aimé ce petit tir vers le haut qui manque et qui aurait selon nous apporté encore plus d’action, Spartan Firefight est un jeu extrêmement généreux et très bien réalisé. Idéal pour un petit moment de détente entre deux gros titres avec la garantie d’avoir de quoi renouveler l’expérience aussi souvent que nécessaire.