Test : Achilles: Legends Untold sur Xbox Series X|S
Entre le bien et le mal
Votre histoire débute donc lors de la guerre de Troie. On se trouve ici face à une version accélérée des choses – dans l’Iliade, cette bataille dure 10 ans – et après avoir accosté sur les côtes, Achille et ses hommes décident de passer à l’action. Ces premiers pas, qui prennent l’allure d’un tutoriel, nous amènent rapidement à la rencontre d’un premier boss, Hector, puis d’un second, Paris. Ce dernier est évidemment bien trop fort pour nous et il nous envoie – comme dans l’histoire originale – rejoindre les Enfers. C’est là que le jeu se permet une différence notable : Achille ne meurt pas et se réveille dix ans plus tard, au cœur d’une Grèce où le sang et le chaos semblent régner en maitre. Si le concept de l’histoire est franchement intéressant et son postulat de base vraiment sympathique, on ne peut que regretter la lenteur et la lourdeur du début du scénario. Les évènements s’enchainent lentement et les premières missions – quelques heures de jeu tout de même – sont dénuées d’intérêt. Vous devez sauver un forgeron, aider son apprenti, aller tuer un monstre pour forger une armure… tant d’objectifs classiques et peu motivants qui, heureusement, vont laisser place à d’autres évènements plus surprenants, mais que l’on taira pour éviter tout spoil.
Ne comptez pas non plus sur les quêtes secondaires pour vous tenir en haleine. Ces dernières, en plus d’être peu nombreuses, sont disséminées sur les deux cartes du monde et, dans la plupart des cas, ne sont pas d’un plus grand intérêt scénaristique que le début de la quête principale. On vous demandera, dans la plupart des cas, de vous rendre dans un lieu bien précis pour aider ou sauver quelqu’un. Les quêtes se résument souvent au déplacement de notre personnage d’un point A à un point B, avant de retourner valider notre mission. Ajoutez à cela des failles qui peuvent être « nettoyées » et qui sont tout à fait facultatives. À l’intérieur, vous devez affronter des hordes d’ennemis dans un environnement étriqué et où la visibilité est volontairement basse. La récompense est ici un peu plus intéressante puisque cela vous permet de glaner des points de compétence. Encore une fois, sans être original, ça fait le job de manière classique et beaucoup trop simpliste. En termes de durée de vie, comptez à peu près vingt heures pour faire le tour du jeu et du contenu proposé. De ce côté-là, c’est franchement correct.
Achilles: Legends Untold est un jeu qui se présente sous la forme d’un hack’n’slash. Avec sa vue isométrique, vous vous retrouvez dans un jeu à priori simple d’accès : déplacement, esquive, frappes légères ou lourdes et parade sont au rendez-vous. On prend donc très vite en main notre héros et on se rend rapidement compte que la particularité du titre réside dans sa difficulté. Le moindre coup reçu par un ennemi nous inflige de lourds dégâts. Pas question ici de charger les adversaires à la manière d’un Diablo et de les vaincre par dizaines en un instant, que du contraire. Vous devez avancer prudemment, en ménageant vos efforts et surtout en attendant le bon moment pour frapper et infliger des dégâts. Le concept est addictif et les victoires apportent énormément de satisfaction, tandis que certaines défaites créent de la frustration. La raison ? Un système de visée très capricieux et des approximations dans le gameplay qui posent problèmes. D’ailleurs, le système de combat de Achilles: Legends Untold s’avère particulièrement réussi en un contre un. Inversement, une fois les ennemis nombre – comme dans les failles – cela devient très complexe de jouer et d’esquiver correctement les attaques de nos adversaires. Et comme le jeu est punitif, on se retrouve rapidement à subir un enchainement de quatre ou cinq coups qui nous terrassent instantanément et qui nous envoient directement aux Enfers.
C’est d’ailleurs le problème majeur du jeu : pour chaque bonne idée se pose un problème qui aurait nécessité quelques ajustements. Prenons le cas de l’équipement, par exemple. Il est possible de modifier l’arme utilisée par notre héros. Il peut donc utiliser une épée / hache à une main ainsi qu’un bouclier, une lance, ou encore une épée à deux mains. Chaque pièce dispose de ses propres caractéristiques et le gameplay varie sensiblement. Cette personnalisation est évidemment la bienvenue, mais elle se limite à cela. Comprenez donc par là que vous ne pouvez rien modifier d’autres dans votre inventaire (exception faite des armures, mais c’est tellement rare et limité qu’on n’en tient pas compte). Achilles: Legends Untold n’est pas un jeu où le loot est extrêmement important. Cela occasionne donc un autre problème : une fois que l’on a trouvé son arme de prédilection, on n’a pas forcément envie d’en changer. Concrètement, dans notre cas, nous avons parcouru la première moitié du jeu avec la même épée. C’est frustrant et surtout lassant, d’autant plus que d’autres éléments du jeu ne varient pas énormément.
Ces éléments, justement, parlons-en. Le bestiaire du jeu aurait pu / aurait dû être varié. La mythologie grecque regorge de possibilités et de créatures qu’il était possible d’inclure dans le jeu et bien que certaines d’entre elles soient présentes, elles sont beaucoup trop rares. On passe donc la plupart de son temps à affronter des soldats / bandits grecs, des loups, des trolls ou quelques créatures surnaturelles, mais rien de bien extravagant. On aurait vraiment aimé que les développeurs poussent l’idée à son paroxysme et que le voyage nous fasse découvrir une multitude de personnages ou de créatures en tout genre, mais il n’en est rien. C’est dommage. Même constat pour les techniques que peut utiliser notre héros. Contrairement à un hack’n’slash classique, vous ne pouvez utiliser que deux ou trois techniques différentes : repousser votre ennemi, lancer votre bouclier, enflammer votre épée… Au-delà du fait que l’on se trouve face à quelque chose d’excessivement classique, encore une fois, les techniques sont peu nombreuses, surtout pour un jeu d’une vingtaine d’heures de jeu. On se retrouve donc, comme nous l’avons déjà dit précédemment, avec cette impression de tourner en rond, de lassitude, qui a la dent dure.
Revenons quelques instants sur le gameplay du jeu et sur l’évolution de ce dernier. Vos victoires vous permettent de glaner de l’expérience qui vous fait monter en niveau. Chaque étape franchie vous fait ainsi gagner un point de compétence qu’il est possible d’utiliser dans un arbre qui est illustré sous la forme de constellations et qui rappelle vaguement le sphérier de Final Fantasy X. Là, vous pouvez donc améliorer votre personnage en boostant certaines de ses caractéristiques (vitalité, force, précision, endurance…), ce qui améliore votre personnage en jeu. Avec plus d’endurance, par exemple, vous pouvez frapper plus régulièrement ou parer davantage de coups. Toutes les compétences de l’arbre ne peuvent pas être débloquées et il vous faut donc faire des choix pertinents, intelligents et en accord avec votre manière de jouer. De plus, en fonction du cheminement que vous suivez, vous pouvez débloquer des capacités inédites comme le fait de regagner de la vie à chaque mort ou encore boire une potion plus rapidement. L’ensemble fonctionne parfaitement bien et on regrette simplement que les développeurs n’aient pas poussé, une nouvelle fois, leurs idées plus loin. En effet, seules les premières constellations offrent des bonus / capacités supplémentaires. De plus, selon celle que vous suivez, les caractéristiques seront toutes les mêmes. L’ours, par exemple, ne vous donne que des bonus de force, et rien d’autre.
Il nous reste à aborder la question de l’amélioration des pièces d’équipements. On se retrouve donc ici face à un système classique de craft. Vos pérégrinations vous permettent de mettre la main sur différents objets en tout genre que vous pouvez utiliser chez le forgeron pour améliorer vos armes / armures. Cela offre évidemment un boost de statistiques intéressant et nécessaire pour pouvoir avancer dans votre aventure et affronter les menaces de plus en plus dangereuses auxquelles vous êtes confronté.
Terminons ce test par la partie technique du jeu. Achilles: Legends Untold souffle le chaud et le froid – comme pour tout le reste d’ailleurs – et si les environnements sont assez jolis, il n’en demeure pas moins relativement fades. On a l’impression, durant tout le jeu, de parcourir les mêmes lieux, avec pour seule différence une colorimétrie qui varie. On passe de la campagne aux ruines, sans oublier les éternelles caves et cavernes. Ajoutez à cela des animations plus que datées et quelques bugs gênants comme des freeze, des animations bloquées ou encore des coups qui passent à côté de vos ennemis, et vous vous retrouvez avec un jeu qui aurait dû bénéficier de davantage de soin. Même constat sur le plan sonore : les musiques sont très discrètes, tandis que certains bruits auraient franchement dû ne pas exister (comme celui de l’expérience que l’on ramasse et qui vient occuper l’espace sonore de manière bien trop importante).
+
- Mythologie grecque bien traitée ;
- Durée de vie plus que correcte ;
- Addictif malgré tout ;
- Arbres de compétences intéressants ;
- De bonnes idées quand même
-
- Animations datées ;
- Bugs gênants ;
- Histoire lente à démarrer ;
- Classicisme et lassitude au rendez-vous ;
- Personnalisation limitée ;
- Limitations des différents aspects du jeu.