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Toute bonne histoire débute avec une introduction digne de ce nom. Dans le cas d’Age of Mythology: Retold, le point de départ – le tutoriel – nous emmène du côté de la célèbre cité de l’Atlantide. Une ville bénie par Poséidon qui fait face à un problème inattendu : le trident du Dieu des océans a été ravi par des bandits. Sans attendre, Arkantos, notre héros, décide de partir à sa recherche. Cette aventure va le mener jusqu’à Troie où il participera aux évènements contés (et sensiblement modifiés) dans l’Iliade avant de se rendre en Egypte et dans le grand Nord. Vous l’aurez donc compris, cette première campagne, découpée en plus de trente missions vous offre l’opportunité de découvrir les différentes armées et les mécaniques de gameplay qui leur sont propres.

Mieux, l’histoire s’avère franchement agréable à suivre et le fait qu’elle soit portée par des personnages emblématiques comme Ulysse ou Ajax (par exemple) nous donne réellement envie de découvrir la suite des évènements. On aurait aimé que l’ensemble soit un tout petit peu plus épique, à la manière de Warcraft 3, mais dans l’ensemble c’est plus que satisfaisant. Bref, au total, trois campagnes vous attendent pour un total de plus de cinquante missions. Un contenu plus que conséquent, surtout si vous jouez dans les difficultés supérieures ou le challenge sera bel et bien présent. Seule petite mais véritable déception, l’armée chinoise est absente de cette version du jeu. Elle devrait être disponible ultérieurement, ce qui est tout de même décevant, surtout si Microsoft fait le choix d’un contenu payant…

En ce qui concerne les mécaniques de jeu, Age of Mythology: Retold reprend le concept de ses ainés. Vous disposez d’une base centrale (le forum) et de quelques villageois qui vont se charger de toutes les tâches liées à la récolte des ressources : le bois, la nourriture, la foi et l’or. Il est absolument nécessaire de récolter tout ce dont on a besoin pour pouvoir construire davantage de bâtiments et pour passer à l’âge suivant. Une progression qui se veut limpide et facile à prendre en main, mais difficile à maitriser. Pour vous aider, le jeu propose d’ailleurs un raccourci qui permet d’organiser les villageois en fonctions de nos demandes : construction des bâtiments, défenses à bâtir, levée d’une armée… Cela peut donc nous aider à nous organiser et à réagir face à nos adversaires qui redoubleront d’efforts pour nous nuire. Pour ce qui est de la construction et de l’organisation de nos villages/villes, Age of Mythology: Retold se montre assez permissif. Une fois votre villageois aux commandes, vous construisez le bâtiment que vous souhaitez où vous voulez. Cette liberté est franchement intéressante dans la mesure où il est possible, par exemple, de mettre en place une caserne loin de sa base afin d’alimenter notre armée plus rapidement. C’est osé, un peu fou sans doute, mais cela offre donc des possibilités tactiques diversifiées que les joueurs aguerris pourront exploiter.

Revenons un instant sur les différents âges que vont traverser notre armée, notre ville. Cette évolution, indispensable, vous offre l’opportunité de débloquer de nombreuses améliorations pour nos unités et bâtiments. À cela, il faut également ajouter que le passage à un nouvel âge vous permet de sélectionner une divinité. Cette dernière est extrêmement importante car elle vous confie un pouvoir supplémentaire ainsi que des unités et améliorations spécifiques. Les unités mythiques sont d’ailleurs au cœur de l’expérience du jeu et elles peuvent réellement faire basculer la partie tant elles sont efficaces et variées. Certaines d’entre elles sont capables d’écraser des troupes humaines, tandis que d’autres se feront une joie de les bruler depuis les cieux, pendant que des scarabées géants détruiront les murs ennemis. Les possibilités sont nombreuses, multiples, et il faut vraiment bien connaitre les avantages des unes et des autres avant de choisir sa divinité. C’est d’autant plus vrai que dans cette version du jeu, les pouvoirs conférés peuvent être réutilisés, alors que dans l’original, ils ne pouvaient être employés qu’une seule et unique fois. Un changement radical qui créera probablement de nombreuses surprises, surtout quand on voit l’ampleur des dégâts que peuvent créer les pluies de météores, par exemple.

On pourrait bien entendu s’étendre encore un bon moment sur les possibilités de gameplay offertes par Age of Mythology: Retold. Entre les divinités différentes, les possibilités de constructions qui offrent une liberté d’action infinie et les petites subtilités de gameplay entre les civilisations, les amateurs de stratégie devraient en avoir pour leur compte. Il est d’ailleurs vivement conseillé de passer par la case campagne avant d’aller affronter des adversaires en ligne ou l’IA à un niveau de difficulté supérieur. Une IA qui se montre d’ailleurs franchement convaincante, à une exception près : les villageois. Leur comportement est parfois incohérent, pour ne pas dire étonnant. Même en choisissant une répartition spécifique à nos besoins, certains d’entre eux semblent évoluer de manière totalement aléatoire. C’est également le cas de de ceux qui ne font rien ou encore de celui qui, en dépit de nos demandes, préfèrent agir à sa manière. Un comportement horripilant qui nous fait dresser les cheveux sur la tête. Autre petite imprécision : le fait de grouper certaines unités d’objectifs avec notre armée. Dans Age of Mythology: Retold, on peut, d’une simple pression sur la croix multidirectionnelle, prendre le contrôle de toutes nos unités offensives (cela fonctionne également avec les villageois et les héros). Un système terriblement pratique qui groupe également des unités passives que l’on doit protéger et qui se retrouve donc au milieu du combat. C’est ennuyant, surtout quand cela cause l’échec de la mission et qu’il faut tout recommencer.

Au niveau de la maniabilité, les développeurs ont réalisé un travail efficace et pertinent. La prise en main à la manette d’un RTS n’est jamais une mince affaire et bon nombre de titres se sont cassé les dents là-dessus. En ce qui concerne Age of Mythology: Retold, rassurez-vous, les choses ont été faites intelligemment. C’est vraiment très instinctif et intuitif. Il ne nous faut que quelques secondes pour prendre l’ensemble en main et diriger nos unités, établir notre base, déplacer notre armée. Un excellent point qui n’est problématique qu’à un seul et unique moment (et sans doute pas des moindres) : lors des affrontements. Pour ce remake, les développeurs ont augmenté la limite de population, ce qui nous offre l’opportunité de créer des armées nettement plus importantes que dans le jeu original. Cela donne donc lieu à des confrontations épiques où nos unités et celles de nos adversaires se déchainent allégrement. Des combats qui sont parfois un peu confus et durant lesquels il est difficile de mettre la main sur une unité bien particulière. Ce n’est pas toujours un problème, mais quand on veut bien faire les choses et placer nos unités de manière à contrer celles de nos adversaires, c’est un tantinet délicat. Il est évident qu’à ce petit jeu-là, le combo clavier/souris est nettement plus efficace.

Enfin, que serait le test d’un remake sans parler de la partie technique et artistique du jeu ? Age of Mythology: Retold est un remake (du fait des quelques changements opérés sur le gameplay) et ce n’est pas la partie visuelle du titre qui nous fera dire le contraire. Si l’on compare avec le jeu original, cette nouvelle version se veut aussi fidèle que moderne. On peut s’amuser à comparer différentes cartes et l’on constatera sans difficultés que les développeurs ont repris les mêmes éléments, en les plaçant au même endroit.

Les nostalgiques de la première heure seront donc ravis de constater que le matériau d’origine a été parfaitement respecté. On peut même dire qu’il a été sublimé, tant il est plaisant de se déplacer sur les différentes cartes proposées par le jeu. C’est agréable à voir, à regarder, même en zoomant et en se rapprochant des différentes unités qu’il est plaisant d’observer, surtout quand il s’agit des créatures mythiques. Cette réussite visuelle s’accompagne d’une partie technique solide et impeccable. Durant notre test – que l’on a passé majoritairement sur la campagne – nous n’avons pas rencontré le moindre bug qui aurait pu entraver notre progression. Un excellent point, une nouvelle fois, en faveur de ce remake !