Test : Alias sur Xbox
Après le Coca light, le Splinter light…
On pouvait s’en douter, Alias se veut un clone light de Splinter Cell destiné au grand public. Vous aurez en effet plusieurs objectifs à atteindre par niveau et pour les mener à bien, il vous faudra vous faire des plus discrets. Cependant, la ressemblance s’arrête là puisque Alias se destine à un tout autre public, pas forcément amateur de jeux vidéo à la base. Ainsi, le joueur est constamment ou presque assisté par les autres personnages : c’est bien simple, il ne se passe pas dix minutes sans que l’un d’entre eux intervienne pour vous dire quoi faire. Bref, on a souvent l’impression que l’on nous mâche tout le travail. Cette impression est renforcée par le fait que chaque gadget ne peut être utilisé qu’en certains endroits bien précis et qu’il y aura toujours un personnage pour vous dire « tiens, c’est le moment d’utiliser ça. » On a donc le sentiment d’évoluer sur des rails d’autant que le level design est loin d’être un modèle de liberté : vous n’aurez la plupart du temps qu’un seul chemin possible.
Alias reprend aussi le système de crochetage de serrure de Splinter Cell en simplifié : s’il faut là aussi crocheter les serrures en se basant sur les vibrations de la manette, l’emplacement des clenches est clairement indiqué à l’écran selon un schéma circulaire. Par contre, vous n’aurez pas à cacher les corps puisque ceux-ci disparaissent comme par enchantement au bout d’une dizaine de secondes… Autre indice qui permet de dire que le jeu se destine avant tout aux casual gamers : la prolifération de points de sauvegarde. Bien qu’il ne soit pas permis de sauvegarder à tout moment, vous trouverez un checkpoint avant (ou juste après) tout passage critique (en gros, toutes les deux pièces.)
Et là… c’est le drame !
Techniquement, le jeu se porte beaucoup moins bien. La première impression n’était pourtant franchement pas mauvaise : la qualité des cinématiques associée à un doublage de qualité assuré, une fois n’est pas coutume, par les acteurs de la série immerge immédiatement le joueur dans une ambiance très proche de celle des meilleurs épisodes. Las, une fois ces cinématiques derrière lui, le joueur retombera bien vite de son petit nuage pour heurter avec fracas le sol de la réalité vidéoludique. Sans être laids, les graphismes se contentent du strict minimum avec des décors beaucoup trop sobres et quelconques et un aliasing assez prononcé. Seuls les personnages s’en tirent plutôt bien puisqu’on les reconnaît sans peine au premier coup d’œil. En ce qui concerne l’animation par contre, c’est la catastrophe. Sidney se déplace avec la vélocité d’une tortue arthritique. Elle ne sait pas sauter et elle peut s’agripper aux canalisations ou monter sur des obstacles à la façon d’un Sam Fisher mais uniquement quand la possibilité lui en est laissée par les programmeurs. Ca donne d’ailleurs lieu à des séquences particulièrement frustrantes où, bien que plusieurs solutions soient envisageables, seule celle choisie par les développeurs fonctionnera. Bref, ne vous attendez pas à grimper partout pour pouvoir tromper les gardes ou les tourelles à la Sam Fisher : la plupart du temps, ça ne sera tout simplement pas possible. Mais le pire intervient lors des séquences de combat. Non seulement Alias ne propose pas de lock des ennemis (alors qu’ils sont souvent trois ou quatre à vous entourer) mais le système de combat est des plus approximatifs : quand l’héroïne se met à taper dans une direction, elle ne s’arrête pas avant plusieurs secondes… Le temps pour le bad guy qui a esquivé votre attaque depuis belle lurette de vous en mettre plein les reins. Frustrant au possible. Comme un malheur n’arrive jamais seul, l’intelligence artificielle est assez lamentable : les ennemis vous foncent bêtement dessus sans véritable plan d’attaque et s’avèrent incapables de franchir les portes ou de monter sur de petits obstacles. Si ça peut parfois vous sauver la mise, ça laisse cependant un goût amer de produit non fini.
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- Graphiquement honnête sans plus (on reconnaît quand même les héros), on sent que le jeu a été réalisé en vue d'une sortie multi-plateformes.
- La raideur de Sidney la rend difficile à contrôler : on ne fait pas toujours ce que l'on veut, loin de là... Quelques crises en perspective.
- Le jeu est très facile avec des points de sauvegarde très rapprochés (l'antithèse de Ninja Gaiden, si vous voulez). Pour un public de casual gamers, en somme...
- Les musiques insipides passent complètement inaperçues. Mention spéciale par contre au doublage qui est pour une fois plus que correct.
- Un scénario digne d'un épisode mais malheureusement bridé par des soucis de continuité avec la série (bref, on sait qui ne va pas mourir)...
- Un jeu qu'on aurait aimé aimer mais qui déçoit sur plus d'un point. Si les studios mettaient autant d'argent dans l'achat des licences que dans le développement même des jeux, on pourrait avoir de bons titres, parfois...
- Sidney a tant de mal à se déplacer qu'on a bien envie de lui tendre une canne pour l'aider un peu... Un des aspects du jeu particulièrement raté.