Test : Aliens: Dark Descent sur Xbox Series X|S
Le Splinter Cell des jeux Aliens ?
L’histoire débute sur une station spatiale. Alors qu’une cargaison hautement dangereuse est en cours de transfert, une personne décide d’ouvrir l’un des containers dans lequel se trouve une créature. Cette dernière, une fois libérée, se déchaine et élimine de nombreux passagers, causant une confusion générale qui profite à de nombreux facehugger qui se précipitent sur les humains survivants. Dans ces conditions, vous prenez les commandes de l’un des uniques (pour ne pas dire le seul) survivant et vous vous rendez à la salle de commande qui permet de lancer le protocole « Cerbère », un système de défense qui détruit trois vaisseaux humains. Passé l’introduction, vous prenez la tête d’une équipe de Marines qui devra comprendre tout ce qu’il s’est passé et découvrir pourquoi la créature a été libérée. Sans être incroyable, l’histoire s’avère être l’un des gros points positifs de ce jeu. Elle est le liant et l’une des motivations qui nous fait avancer dans le jeu. Fidèle à la saga originale (dans laquelle elle s’inscrit, rappelons-le), elle n’est pas avare en rebondissements, pour notre plus grand plaisir.
Et si cette introduction est l’occasion pour les développeurs de poser les bases du jeu, elle sert aussi et surtout à nous faire prendre en main le titre et ses mécaniques de gameplay. Des mécaniques intéressantes et perturbantes qui pourraient bien perturber le joueur inaverti. Comprenez par là que si vous attendiez d’Aliens : Dark Descent qu’il soit un jeu d’action, passez votre chemin ! Il est largement déconseillé d’engager le combat et d’affronter les hordes d’aliens pour, au contraire, tenter une approche discrète et furtive qui vous évitera bien des problèmes. Pour parvenir à vos fins, vous déplacez votre équipe d’une simple touche. Il est impossible de prendre le contrôle d’un seul personnage. Vous devez vous déplacer avec prudence, en profitant des environnements et de leur agencement. Il est également vivement conseillé d’utiliser le fameux détecteur déjà vu dans les films pour anticiper l’arrivée des créatures qui s’avèrent particulièrement dangereuses. En termes de gameplay pur, sachez également que les interactions avec les objets / objectifs sont relativement limitées. Vous devez ouvrir des portes, en souder d’autres, ramasser un objet ou utiliser un ordinateur, mais à part ça… même le fait de tirer ne sera pas de votre fait. Si vos ennemis vous repèrent, votre équipe ouvre le feu d’elle-même. C’est un choix, clairement, mais il risque bien de ne pas plaire à tout le monde.
Au-delà de cet aspect furtif, il faut également rappeler qu’Aliens : Dark Descent est un jeu en temps réel. Contrairement à d’autres jeux tactiques, tout va donc se passer sans temps mort ou du moins sans que ce ne soit au tour par tour. Vous devez donc agir et réagir rapidement avant de vous laisser submerger par la menace. Une menace qui prendra d’ailleurs plusieurs formes et qui rendra votre tâche parfois complexe. C’est d’autant plus vrai que nos soldats sont franchement fragiles et que toute mort est permanente. On avance donc avec cette épée de Damoclès au-dessus de la tête qui peut s’avérer être aussi bénéfique que négative pour le jeu : soit on le vit bien et cela appuie clairement l’aspect anxiogène du jeu, soit cela nuit à l’expérience dans le sens où la moindre erreur se paie cash. Et croyez-moi, des erreurs, on en fait rapidement.
Pour vous aider à survivre et à atteindre vos objectifs, Aliens : Dark Descent va puiser dans certaines mécaniques que l’on retrouve habituellement dans les RPG. Il est possible d’engranger de l’expérience afin de débloquer de nouvelles compétences pour nos marines. Des compétences qui peuvent d’ailleurs être franchement utiles, pour ne pas dire salvatrices : utilisation d’une tourelle, utilisation de grenades… Le tout est assez classique, mais cela s’inscrit dans la cohérence de l’univers. Ajoutez à cela le fait que l’on puisse gérer nos marines en leur octroyant certaines classes (médic, sniper…) qui bénéficient de bonus passif. Il est également possible de personnaliser leur équipement en choisissant leurs armes, … et vous comprenez rapidement que la préparation au combat est particulièrement importante. Cette dernière se fera d’ailleurs dans votre QG et devra être soigneuse. Partir en mission sans réfléchir peut s’avérer fatal, n’oubliez pas !
Heureusement, les développeurs ont pensé à vous et à votre petit cœur en incluant dans le jeu une mécanique originale et très utile. Il est possible, entre deux objectifs, de retourner au QG et de modifier tout votre équipement. Cela vous permet de vous adapter à la situation ou aux ennemis que vous affrontez. Un très bon point, notamment quand il s’agit de gérer le stress de vos troupes. En effet, Aliens : Dark Descent introduit un système de peur qu’il vous faut absolument prendre en compte. Vos marines, au fil de la mission et du temps, vont voir leur jauge de stress monter. Si elle atteint un certain niveau (plus d’une fois notamment), elle impose à vos personnages des malus qui rendent les déplacements et combats contraignants. Pour la faire baisser, vous devez donc trouver des lieux sécurisés, ou rentrer au QG tout simplement.
Du point de vue purement technique, Aliens : Dark Descent souffle le chaud et le froid. D’un côté, on peut clairement dire que la direction artistique est une réussite. Les environnements, les lieux, les créatures ou même votre équipement, tout est fidèle à la saga d’origine. Les fans de la première heure seront donc conquis. Sur le plan purement technique, par contre, c’est sensiblement plus compliqué. Les cinématiques, bien que sympathiques, accusent le poids des âges et certaines animations faciales semblent venir d’un autre âge. Même constat en jeu où l’on se rend rapidement compte que le xénomporhe (notamment) se déplace de manière très (trop !) mécanique. De petites choses qui nuisent à l’ensemble et à l’immersion d’un jeu qui propose malgré tout une ambiance soignée et parfois franchement anxiogène. Le fait que les environnements soient plongés dans le noir et que la menace soit aussi pesante que dangereuse rend les choses particulièrement stressantes. Enfin, du côté de la musique et des bruitages, on notera que les thèmes, même s’ils ne sont pas désagréables, sont insipides. En ce qui concerne les bruitages, on regrette simplement le fait que certains sons manquent de crédibilités (notamment certains tirs, lors des cinématiques).
+
- Ambiance soignée et anxiogène ;
- Direction artistique fidèle à la saga ;
- Histoire intéressante et porteuse ;
- Aspect RPG sympathique ;
- Jauge de peur pertinente.
-
- Technique datée ;
- Mélange de genres déséquilibré ;
- Infiltration complexe et frustrante ;
- Erreur lourde de conséquence ;
- Impact sur le gameplay limité.