Test : Alter Echo sur Xbox
trouver des scénarios…
L’histoire se déroule dans un futur assez lointain dans lequel
les hommes ont appris à exploiter une substance extraterrestre aux propriétés
hors du commun. Cette substance ou Multiplast, d’après le nom qui lui a
été donné, ne se trouve que sur une seule planète, Proteus, qui en est
exclusivement faite et peut prendre différentes formes. Cependant, seules
certaines personnes, appelés « modeleurs » sont capables de modeler le Plast à
leur guise et de fabriquer toutes sortes de choses avec. Seules leur imagination
et leurs capacités de modeleurs les limitent. Vous incarnez l’un d’eux,
Nevin, dont le vaisseau s’est écrasé sur Proteus et dont la mission est
de retrouver Paavo, le plus grand de tous les modeleurs qui, apparemment,
est devenu fou après avoir créé une nouvelle forme de Plast. Voilà pour
l’histoire.
Une histoire qui a permis aux designers du jeu de se
lâcher complètement : tout l’univers de Alter Echo (la planète Proteus,
quoi !) est fait de courbes bizarres et de couleurs flashy. Mauve, jaune pétant,
bleu électrique, rose, voilà les couleurs les plus courantes sur Protéus. Le
moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne ressemble à rien de déjà vu dans le
jeu vidéo. Certains trouveront ça de mauvais goût, d’autres (plus rares, ceci
dit) apprécieront mais une chose est sûre : tout le monde n’accrochera pas, loin
de là. L’autre problème vient d’un moteur graphique vraiment moyen qui ne fait
pas honneur à la Xbox. Alors que cet univers est fait de rondeurs et de courbes,
la faible modélisation de l’ensemble laisse régulièrement apparaître de grosses
arrêtes bien visibles, chose d’autant plus incompréhensible que les niveaux sont
souvent assez courts. Certains effets sont même carrément ratés (la pluie).
Alter Echo manque de finition à ce niveau-là…
En ce qui concerne le jeu, du
fait de la grande malléabilité du Plast, Nevin dispose très rapidement de
plusieurs formes adaptées soit au combat soit à la furtivité. Non transformé,
Nevin possède une épée et n’est pas capable de mouvements hors du commun. Quand
il est en Gun Mode, Nevin devient beaucoup plus lent mais dispose d’une
puissance de feu accrue et d’une grande portée vu qu’il se sert d’un fusil. En
Stealth Mode, de loin le plus intéressant, Nevin est beaucoup plus
rapide, peut se rendre invisible temporairement (idéal pour passer des tourelles
de tir) ou encore grimper sur certains murs. Le jeu étant un mélange entre
plates-formes et beat’em all, le passage d’une forme à l’autre est
facilité (d’une pression sur L ou R) et s’intègre même aux combos que vous
pourrez réaliser. Ainsi, si vous sautez sur la tête d’un adversaire en
Stealth Mode et que vous reprenez la forme de base, Nevin enchaînera sur
une jolie projection. Le système n’est pas sans rappeler celui de Mortal
Kombat : Deadly Alliance pour ceux qui connaissent.
« Je suis le Maître du Monde ! » …ou presque
Si l’histoire et le système de morphing sont plutôt
originaux et laissent le champ libre à l’imagination, le déroulement du jeu
l’est, par contre, beaucoup moins : il s’agit d’un jeu de plate-forme / action
classique puisque vous avancez de niveau en niveau, et de façon linéaire qui
plus est. Non seulement les niveaux sont assez dirigistes (il existe un chemin
et un seul à chaque fois) mais en plus, la plupart du temps, vous devrez tuer
tous les ennemis d’une salle pour pouvoir parvenir à la suivante. Impossible de
se la jouer « Hop, hop, hop ! J’évite tout le monde et je fonce droit au boss ».
Le système de progression est vraiment d’un autre âge.
D’autre part, les
différentes capacités de Nevin ne sont jamais utilisées autant que le joueur
l’aurait souhaité et ne sont disponibles que dans des cas bien particuliers.
Ainsi, Nevin a la capacité de modifier l’environnement à sa guise (enfin, c’est
ce qui nous est dit…) mais le joueur, lui, ne pourra le faire qu’en des endroits
bien précis où se trouvent des « nœuds » (c’est le terme utilisé dans le jeu).
Pour prendre un exemple plus concret, imaginez un Soul Reaver dans lequel
vous ne pourriez morpher d’un monde à l’autre qu’en des endroits
prédéfinis. Frustrant, n’est-ce pas ? Eh bien c’est exactement ce que l’on
ressent en jouant à Alter Echo. Lors d’un passage de plates-formes relou,
on se demande pourquoi il ne serait pas possible de transformer toutes ces
pierres volantes en un grand pont. Bah parce que ! ‘Faudra s’y faire…
De la
même façon, lors de vos diverses transformations, vous ne pourrez utiliser vos
pouvoirs que dans des cas bien précis, là encore. En Gun Mode, par
exemple, vous ne pourrez utiliser un feu nourri que si vous trouvez une «
tourelle » virtuelle vous permettant d’utiliser votre arme au maximum de ses
capacités. En Stealth Mode, c’est la même rengaine : vous pouvez grimper
aux parois mais pas n’importe lesquelles puisque quand cela sera possible, un
chemin bleu fluo vous indiquera bien visiblement que c’est là qu’il faut passer
et pas ailleurs. En général, il suffit de bien observer les alentours pour
trouver la solution vu qu’il n’y en a jamais qu’une. Hum… On a déjà connu mieux
en termes d’interactivité… Dommage car l’univers et les pouvoirs alloués au
héros promettaient de grandes choses.
Dance Dance Echo ?
Je sais, le titre est étrange et même bizarre mais il n’est pas
complètement idiot. Je vous ai parlé du pouvoir que possédait Nevin qui lui
permettait de transformer son environnement. Quand vous le déclenchez, vous
basculer dans un autre mode de jeu (on pourrait appeler ça un mini-jeu) dans
lequel vous voyez apparaître des points sur une carte en 2D décomposée en cases.
Ces points devront être reliés si vous voulez que l’environnement change. Un
curseur se déplace en dessous de la carte et quand il atteint le centre de
l’écran, vous devez appuyer sur un bouton de la manette (A, B, X ou Y) suivant
que vous voulez vous déplacer en bas, à droite, à gauche ou en haut. Si vous
réussissez, vous avancez d’une case dans la direction donnée et vous recommencez
pour la case suivante jusqu’à ce que vous ayez relié tous les points. Dans le
cas d’un échec, par contre, la manœuvre échoue et vous devez recommencer depuis
le début. C’est difficile à expliquer par écrit mais une fois dans le jeu, ça va
tout seul… enfin, on comprend vite mais c’est pas si facile, car il y a des
obstacles sur la carte et la vitesse du curseur augmente assez vite.
Ce
mini-jeu se lance aussi chaque fois que vous utilisez un des pouvoirs de Nevin
qui consiste à figer le temps (celui-là, vous pouvez l’utiliser n’importe quand
pourvu que la jauge correspondante soit remplie). Ce pouvoir vous permet
d’attaquer tous les ennemis présents dans le champ de vision de Nevin sans que
ceux-ci aient eu le temps de lever le petit doigt. Le système est alors le même
: les ennemis apparaissent sur une carte 2D sous forme d’icônes et vous devez
vous déplacer de case en case en passant par tous les ennemis. Si vous
réussissez, vous verrez une jolie scène montrant Nevin achever les créatures une
à une dans un effet Bullet-Time du plus bel effet. Si vous vous ratez
avant de les avoir tous atteint, ce n’est pas grave, ceux par lesquels vous
serez passés subiront tout de même votre colère mais si vous loupez tout, là,
vous aurez tout fait pour rien et vous risquez d’être vulnérable pendant
quelques instants.
En dehors de ça, le jeu utilise un système de combos qui
fait gagner des points à Nevin. Plus le combo est élevé et plus le nombre de
points sera important (pour info, mon record personnel s’élève à 121 hits ! oui,
c’est énorme !). Or ces points vous permettent, à la fin de chaque niveau,
d’acheter des nouvelles attaques et capacités pour chaque forme disponible ou,
plus simplement, de renforcer votre armure. Il est donc vital d’enchaîner les
ennemis comme un fou furieux si vous voulez progresser plus vite. Le jeu met
très rapidement l’accent sur les combats débridés. Heureusement, le système de
combo est assez permissif et vous aurez toujours quelques secondes pour passer
d’un ennemi à l’autre et continuer un enchaînement. On est quand même loin de la
rigueur d’un jeu de combat « classique » mais on s’amuse tout autant.
+
-
- Originaux, colorés mais malheureusement un peu trop vides. Les personnages quant à eux sont plutôt bien modélisés mais également pauvres graphiquement.
- Rien à redire de ce côté-là : le héros répond au doigt et à l'oeil (enfin, surtout au doigt, en fait).
- On fait assez vite le tour du jeu mais il reste plaisant à refaire.
- Le doublage et les sons sont corrects mais la musique électronique qui accompagne l'aventure peut en saoûler plus d'un. On aime ou on n'aime pas...
- Le scénario est complètement tiré par les cheveux et on n'y croit pas un instant mais les développeurs on fait l'effort d'en écrire un, au moins.
- voilà un petit jeu d'action plutôt bien fichu qui va pourtant passer complètement inaperçu du fait de la singularité de son univers et du mélange de genres original.
- Le héros dispose de tout un panel de mouvement souvent impressionants. L'animation ne faiblit jamais (normal, vu les graphismes...)