Test : Anima: Gate of Memories I-II Remaster sur Xbox Series X|S
Porteur de Calamités
Sortis respectivement en 2016 et 2018, Gate of Memories et The Nameless Chronicles sont deux jeux complémentaires de la franchise Anima. C’est même un peu plus que cela puisque The Nameless Chronicles se déroule en parallèle de Gate of Memories, et si les protagonistes diffèrent d’un épisode à l’autre, ceux-ci sont amenés à s’y croiser. D’ailleurs, si vous souhaitez lancer The Nameless Chronicles sans avoir terminé Gate of Memories, le studio nous alerte sur la possibilité de vous faire spoiler une partie de l’intrigue. Il vaut mieux y aller dans l’ordre et se lancer aux côtés de la Porteuse et d’Ergo dans un premier temps, avant de découvrir la seconde aventure, consacrée au Sans Nom. Dans tous les cas, ces deux titres forment un ensemble qui permet de mieux comprendre les enjeux qui menacent le monde de Gaia, sous deux perspectives finalement bien différentes.
Comme dit précédemment, dans Gate of Memories le joueur est amené à suivre La Porteuse des Calamités, une jeune fille étrange chargée de surveiller un démon nommé Ergo Mundus, qui a été scellé dans un livre pour contenir sa puissance. Un duo des personnages atypiques donc, qui sont amenés à coopérer pour retrouver la trace d’un artefact volé. Tiré d’un jeu de rôle sur table espagnol (2005), Anima: Gate of Memories n’a pas profité de cette version remasterisée pour mieux déroulé sa narration. On se retrouve ainsi plongé dans l’action très rapidement, sans jamais donner l’impression de vouloir nous partager les éléments capables de nous expliquer le monde qui nous entoure. C’est d’autant plus dommage que la trame scénaristique s’emballe assez vite, mais sans que le joueur ne soit en capacité de comprendre les tenants et aboutissants. De fil en aiguille, notre duo se retrouve à devoir progresser dans la tour de l’Arcane, pour y résoudre ses mystères, tout en faisant face à différents ennemis avec un système de combat façon Action-RPG.
De son côté là, c’est d’ailleurs assez classique, avec tout de même le fait de pouvoir switcher instantanément entre La Porteuse et Ergo, et inversement, pour seule originalité. Chacun des personnages possède ses propres capacités ainsi que sa propre barre de vie, mais aussi un arbre de compétences dédié avec différentes attaques et capacités à débloquer en gagnant des niveaux. La Porteuse utilise une épée et des pouvoirs divins plutôt portés vers le soin et la défense, tandis que son acolyte est plutôt voué à faire parler sa puissance démoniaque sans trop se poser de questions. Certains ennemis sont plus sensibles à l’un des deux héros, ce qui oblige à switcher régulièrement, tandis que des jauges d’endurance et de magie limitent l’utilisation excessive des sorts et des dash pour esquiver. Avec quatre niveaux de difficulté, le jeu tente de s’adresser à un large panel de joueurs, même si on a pu constater certains déséquilibres dans le mode de difficulté le plus relevé, avec des boss parfois plus simple que certains groupes d’ennemis.
C’est d’ailleurs un peu la même chose dans The Nameless Chronicles, à la différence près que nous n’incarnons qu’un seul personnage. Toutefois, nous avons finalement pris plus de plaisir à contrôler notre héros Sans Nom, que le duo de Gate of Memories. Que ce soit dans les déplacements ou en combat, cet épisode se montre un peu plus souple, et fait mieux parler la puissance de nos coups de manière générale. On y retrouve quand même ce problème d’équilibre, avec des boss qui nous donnent parfois du fil à retordre quand d’autres tombent finalement assez rapidement sous l’effet de notre lame. Autre problème en commun pour les deux titres : la gestion calamiteuse de la caméra. Alors qu’on nous avait justement promis une amélioration sur l’équilibre et la caméra, l’effort fourni par l’équipe de développement n’aura pas suffit à faire rentrer le titre dans les standards actuels. La possibilité de locker les ennemis atténue un peu le problème, mais l’ensemble reste assez crispant dans l’ensemble. Même chose du côté des sauts, beaucoup trop imprécis pour être utilisés en combat, et on se contente finalement d’enchainer les coups en maintenant le bouton d’attaque, d’esquiver lors de la préparation d’une attaque ennemie, et d’utiliser des sorts ou des attaques spéciales pour faire plus de dégâts ou rester à distance. Un système suffisamment diversifié, mais plombé par tous les problèmes évoqués plus haut.
Au rayon des promesses, le studio avait expliqué vouloir retravailler sur les graphismes et les effets de lumières. Le résultat est bien présent mais, là encore, on a l’impression que ce n’est absolument pas suffisant pour faire rentrer Anima: Gate of Memories I&II Remaster dans la norme des jeux actuels, même en 4K et en 60 images par seconde sans chute de framerate. Même chose du côté du sound-design qui semble être le même que dans les versions d’origine, et qui aurait sans doute mérité d’être revu en profondeur, tandis que les musiques sont correctes et collent bien à l’ambiance fantasy des deux titres. Restent les modèles 3D, qui dégagent un certain style, sans être particulièrement fous non plus. Du moyen à tous les étages, et c’est bien dommage, surtout pour un remaster.
+
- Plus joli et plus fluide que les jeux d'origine
- Plusieurs niveaux de difficulté
- Durée de vie correcte (30 heures cumulées)
-
- Peu d'impact dans les coups
- Caméra apocalyptique
- Difficulté pas toujours équilibrée
- Univers fantaisiste peu original
- Sound-design très vieillot


