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Arzette: The Jewel of Faramore

Plateformes | Edité par Limited Run Games | Développé par Seedy Eye Software

8/10
One : 14 février 2024 Series X/S : 14 février 2024
19.02.2024 à 09h08 par - Rédacteur en Chef

Test : Arzette: The Jewel of Faramore sur Xbox Series X|S

The Face of Evil ?

Toutes les grosses franchises ont leur part d'ombre. Alors que Mario a eu droit à un film épouvantable et un dessin animé rapidement tombé dans l'oubli, The Legend of Zelda a réussi à se planter sur son domaine de prédilection : le jeu vidéo. Le crime de lèse-majesté est à mettre au crédit de deux titres sortis sur CD-I en octobre 1993 (The Faces of Evil et The Wand of Gamelon), et désormais bien connus pour leurs scènes animées plus que douteuses. Personne n'avait osé s'inspirer de ces énormes fiascos jusqu'à ce que Seth Fulkerson décide de s'y mettre, pour donner naissance à Arzette: The Jewel of Faramore.

Aucun doute à avoir sur le fait que Arzette: The Jewel of Faramore est une parodie des deux jeux The Legend of Zelda sortis sur le CD-I en 1993. Au cas où cela ne sauterait pas aux yeux tout de suite, le développeur Seth Fulkerson a décidé de nommer son studio Seedy Eye Software, en guise de clin d’œil à la machine de Philipps. Bien entendu, même les joueurs qui n’ont pas la référence peuvent s’aventurer dans ce jeu totalement inédit, même si on leur conseille d’être bien préparés à faire face aux mêmes immondes saynètes animés qui viennent ponctuer régulièrement l’aventure. C’est d’ailleurs par ce moyen que l’on apprend que Arzette, princesse du Royaume de Faramore, est chargée de libérer diverses régions pour mettre fin aux volontés démoniaques d’un certain Daimur. Un prétexte pour partir à l’aventure, avec un voyage qui mêle un peu de phases de plateformes, quelques combats à l’épée et de l’exploration de niveaux.

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Un programme qui s’inscrit totalement dans le genre de productions que l’on pouvait trouver dans les années 90, avec la présence d’une carte fixe pour passer d’un niveau à l’autre. La progression n’est en revanche pas tout à fait pas linéaire puisqu’il est possible de sélectionner le niveau à explorer comme on le souhaite à partir de la carte, parmi un nombre qui ne cesse de grandir à mesure que l’on avance. L’autre particularité se trouve dans la nécessité de faire et refaire toujours ces mêmes niveaux pour y trouver l’ensemble de ce qui s’y cache. Sur cet aspect Arzette: The Jewel of Faramore emprunte quelques mécaniques aux Metroidvania en demandant au joueur de récupérer certaines capacités pour accéder à des zones qui restent inaccessibles autrement. Un concept propice à la multiplication d’allers/retours, avec la possibilité de quitter un niveau instantanément à condition d’avoir une corde dans son inventaire.

Ce n’est pas vraiment dérangeant dans la mesure où les niveaux sont relativement courts et se parcourent assez simplement. Il suffit en général de gérer quelques sauts et quelques coups d’épée pour se sortir d’affaire assez simplement. Pour s’adapter au plus grand nombre, plusieurs modes de difficulté sont présents avec la possibilité de débuter l’aventure en Normal ou en Casual, pour ensuite se refaire l’aventure en mode Héros après l’avoir terminée une première fois. La structure du level-design reste assez simpliste mais invite régulièrement à opter pour un chemin ou un autre, avec différentes récompenses à la clé. Des zones bonus sont également au rendez-vous, et nous entrainent dans des mini-jeux avec des portes à fermer ou des cibles à éliminer, le tout sur un fond psychédélique terriblement kitsch. Au final, tout nous ramène à ces fameux Zelda sur CD-I, avec l’impression de pouvoir revivre l’expérience à l’identique, au travers d’une franchise totalement nouvelle.

Et même si la ressemblance est parfois frappante, Arzette: The Jewel of Faramore parvient tout de même à construire son propre univers. Les abords du château sont l’occasion de discuter avec quelques PNJ, au look souvent improbable, et toujours par le biais de ces petites saynètes abominables. L’humour est également bien présent et la traduction des textes en français permet d’en profiter pleinement. D’autres personnages sont également présents dans les différents niveaux, avec la nécessité de discuter avec eux pour déclencher des quêtes annexes ou pour récupérer des éléments et des capacités indispensables à la progression. A noter qu’il faut nécessairement frapper les objets et les PNJ à coup d’épée pour interagir avec, une action aussi étonnante que violente qui est tirée, là aussi, des jeux Zelda CD-I.

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Histoire de varier les plaisirs et d’apporter un peu de profondeur à mesure que l’on avance, Arzette récupère divers pouvoirs tout au long de son chemin de croix. La lanterne, la flûte, les bombes, le double-saut ou encore le pistolet magique, tout est fait pour éviter le sentiment de répétitivité, tout en donnant un prétexte à refaire toujours les mêmes niveaux. On regrette toutefois que l’utilisation des objets nécessite de devoir passer systématiquement par le menu du jeu alors qu’une roue ou des raccourcis auraient fait gagner en confort. La petite quinzaine d’environnements à explorer sont à la fois variés et assez classiques avec la montagne enneigée, les marécages, le désert de sable ou la grotte lugubre. Le bestiaire s’étoffe également au fur et à mesure, tandis que les boss peuvent demander plusieurs essais avant de comprendre leur fonctionnement et en venir à bout sans trop de problème. La fin du jeu débloque d’ailleurs un mode «boss rush» dans lequel il faut enchainer ces adversaires coriaces sans mourir.

Pas grand chose à dire sur le plan technique, sur lequel Arzette: The Jewel of Faramore fait ce qu’on attend de lui. Les différents environnements sont suffisamment détaillés, l’ensemble est toujours très fluide, sans aucun bug rencontré durant les quatre heures de jeu qu’il nous a fallu pour nous défaire de Daimur. Mieux encore, les compositions musicales s’inscrivent parfaitement dans l’ambiance des jeux de plateformes des années 90, et viennent ajouter la petite cerise sur le gâteau de ce titre qui réussi à faire à peu près tout ce qu’on attend de lui finalement.

8/10
Pour les développeurs de Seedy Eye Software, toute la difficulté était d'aller au delà de l'aspect parodique de ce titre inspiré des pires Zelda jamais sortis, en proposant une expérience de jeu solide. Avec Arzette: The Jewel of Faramore, le contrat est bien rempli, avec une aventure plaisante à suivre et dotée de mécaniques de gameplay suffisamment solides pour embarquer le joueur pendant quelques heures. Un titre qui devrait combler les amateurs de vieux jeux de plateformes en 2D, mais qui fera assurément fuir tous ceux qui ne comprendront pas les références qui s'y glissent, notamment concernant ses saynètes d'une laideur volontaire extrême.

+

  • Hommage fidèle
  • Gameplay souple et agréable
  • Humour bien présent
  • Ambiance musicale très correcte
  • Un peu de rejouabilité

-

    • Des niveaux à faire et à refaire
    • Pas de raccourci pour l'utilisation des objets

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