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Assassin’s Creed Chronicles : Russia

Infiltration | Edité par Ubisoft | Développé par Ubisoft Montreal

6/10
One : 09 February 2016
26.02.2016 à 14h47 par - Rédacteur

Test : Assassin’s Creed Chronicles : Russia sur Xbox One

Tandis qu’Ubisoft a annoncé officiellement l'absence d'un épisode canonique lors de cette année 2016, la saga Chronicles se termine avec Assassin's Creed Chronicles : Russia . Après la réussite d'Assassin’s Creed Chronicles : China et d'Assassin’s Creed Chronicles : India, l'épisode se basant en Russie a toutes les cartes en mains pour conclure la saga dignement. Est-ce le cas ? C'est ce que nous allons vérifier aujourd'hui.

L’histoire de ce Assassin’s Creed Chronicles : Russia est tout aussi simple que ces deux prédécesseurs puisqu’il s’agit encore et toujours du coffret qu’Ezio Auditore avait confié à Shao Jun. Nous contrôlons l’expérimenté Nikolaï Orelov au XXème siècle au moment de la Révolution russe. Nikolaï Orelov est notamment connu dans la saga pour avoir eu son propre comics du nom d’Assassin’s Creed : The Fall, ce qui coïncide avec l’envie d’Ubisoft de profiter de son univers étendu (Shao Jun avec le court-métrage Assassin’s Creed Embers et Arbaaz Mir avec le comics Assassin’s Creed : Brahman). Notre assassin va donc devoir se rendre dans la demeure bien gardée du Tsar afin de récupérer ce fameux coffret mais tout ne se passera pas comme prévu. En effet, les bolchéviques prennent d’assaut la demeure et commencent par tuer le Tsar ainsi que toute sa famille. Une seule personne est encore en vie et possède le fameux coffret et je vous le donne en mille, il s’agit bien de la jeune Anastasia Nikolaïevna, fille du dernier Tsar,  Nicolas II et l’artefact lui donnera quelques pouvoirs mystérieux qui poussent Nikolaï Orelov à la prendre sous son aile et la protéger.

Et c’est à partir de ce moment où Ubisoft prend un peu plus de risque avec ce spin-off. En effet,  Assassin’s Creed a toujours basé sa fiction sur des faits historiques (modifiés pour le bien du jeu) et ce n’est pas l’épisode qui va changer la donne puisque l’époque et l’ambiance est tout aussi bien retranscrite que dans les épisodes canons et que dans les deux autres épisodes Chronicles (notamment grâce à la direction artistique) mais Ubisoft se permet d’aller un peu plus loin. Si vous avez suivi vos cours d’histoire plutôt que de roupiller au fond de la classe, vous ne serrez pas sans savoir qu’il y a eu une polémique concernant la possibilité qu’Anastasia Nikolaïevna ait survécu à la tuerie, la fameuse légende d’Anna Anderson. Une histoire qui a fait couler beaucoup d’encre et malgré certaines preuves scientifiques plus que probante, de nombreux partisans soutiennent encore cette légende. Ubisoft prend ce petit risque (même si cela ne changera rien à l’histoire ou aux qualités du jeu) qui est plutôt plaisant pour ceux qui connaissent l’histoire.

Il est temps de parler du jeu en lui-même avec son contenu et son gameplay. Nous allons parcourir dix séquences mémoire et nous gardons le mode défi qu’avait proposé l’opus précédent (Assassin’s Creed Chronicles : India) avec encore la fameuse collecte d’objets. Le mode assassinat est également présent avec une seule cible à tuer sous peine de devoir recommencer et enfin un défi nous proposant de tuer tous les ennemis sur la carte tout en étant chronométré. En dehors des niveaux en eux-même, il n’y a donc aucun changement puisque ce sont exactement les mêmes défis dans une carte possédant le même design épuré et agréable venant des bugs Hélix. Cela est toujours un bonus appréciable même si le joueur lambda ne passera pas forcément beaucoup de temps sur ce mode.

Au niveau du gameplay, Assassin’s Creed Chronicles : Russia ne révolutionne rien comme son prédécesseur avant lui mais il y a quelques changements tout aussi positifs que négatifs. La saga Assassin’s Creed Chronicles n’a jamais caché sa grande inspiration de Mark of the Ninja avec cette gestion d’infiltration horizontale et verticale ou chaque passage peut plus ou moins se faire en totale infiltration et ce n’est clairement pas une mauvaise chose puisque c’est la force même de la saga. L’autre force de la licence, c’est également les phases de fuites : des passages dynamiques qui poussent le joueur à fuir d’un point A à un point B avec des obstacles et des gardes sur le chemin. Il n’y avait rien de bien compliqué et cela apportait un côté épique à l’aventure et cela permettait de varier et de souffler.

Assassin’s Creed Chronicles : India avait repris le concept tout en apportant du sang neuf puisqu’il apportait de nombreuses phases de plateformes et donc par la même occasion des phases de fuites intéressantes, ce qui contrastait avec l’épisode China. India avait également apporté quelques rares, mais intéressantes, phases de sniper et de nouveaux ennemis avec des pièges et même de nouveaux pouvoirs tels que l’invisibilité. De son côté, Assassin’s Creed Chronicles : Russia propose quelques nouveautés intéressantes. Tout d’abord, il utilise bien plus souvent les phases de sniper que son prédécesseur et c’est même géré avec réussite puisque les phases en question servent notamment à protéger Anastasia lors de ses tentatives d’évasion et elles sont plutôt agréables à jouer et aisées à prendre en mains. En parlant d’Anastasia justement, nous allons donc contrôler deux personnages tout au long de l’aventure et c’est quelque chose d’appréciable mais le jeu souhaite différencier les deux personnages en se tirant une balle dans le pied. En effet, il aurait été logique d’avoir un personnage plus robuste et lourd et une Anastasia plus rapide et agile sans pour autant enlever les capacités de l’autre et c’est pourtant ce qui arrive.

« Malgré toute son expérience, Nikolaï Orelov ne peut aucunement se servir de pouvoir mais il peut forcément se battre à l’épée, utiliser les bombes fumigènes et son fusil.  »

Anastasia ne peut pas maîtriser une arme à feu ni même une bombe fumigène ou encore se battre alors qu’elle n’a aucun mal à tuer par dizaines (grâce à une petite lame) les gardes qui se mettent sur son passage et elle obtient même les pouvoirs d’invisibilité, de passages furtifs ou même une nouvelle capacité (tuer un garde et rendre le corps invisible). Malgré toute son expérience, Nikolaï Orelov ne peut aucunement se servir de pouvoir mais il peut forcément se battre à l’épée, utiliser les bombes fumigènes et son fusil. Notre bon vieux assassin possède également un grappin électrifié qui lui permet donc d’avoir accès à certains passages du décor mais également d’électrifier certains ennemis s’ils se retrouvent dans une flaque d’eau ou à proximité d’une sorte de prise. Sans oublier la possibilité de couper le courant par surtension (et donc plonger l’adversaire dans l’obscurité totale). Ainsi, nous avons deux personnages distincts (avec donc des approches différentes), ce qui est positif sur le papier. Mais la distinction ne se fait pas de manière logique et il est impossible de ne pas pointer cela du doigt.

Les adversaires n’en seront pas en reste puisqu’ils reprennent toutes les fourberies des précédents opus et rajoutent même des mines (désactivables si vous possédez la carte magnétique ou alors si vous collez un garde de près) mais aussi des fenêtres électrifiées et forcément des spots afin de vous repérer dans la pénombre. Notons par ailleurs que le titre se lance doucement mais sûrement dans le Die and retry avec parfois une difficulté totalement aberrante notamment vers la fin du jeu. En effet, vous ferez notamment face à des gardes qui sont très souvent en contact radio, ce qui rend de tuer les gardes en question sous peine de déclencher l’alarme et donc le game over. Il faut également faire attention aux autres gardes qui font leurs rondes et voler leurs cartes magnétiques afin de pouvoir avancer. Même si, quelques fois, vous aurez la possibilité d’utiliser le téléphone afin de distraire le garde dans la pièce adjacente, la fin du jeu est une véritable torture.

« Entre la difficulté élevée de l’infiltration vers la fin du jeu et les phases de fuites devenues maudites, la fin du jeu est une véritable torture.  »

Et vous voulez connaitre la meilleure ? Les fameuses phases de fuite qui permettaient de souffler tout en proposant un gameplay fun dans une ambiance épique sont totalement ratées et elles sont mêmes devenues infâmes. La raison est simple: ici, le moindre relâchement ou erreur est punitif. En effet, ces phases de fuite sont très souvent chronométrées, ce qui provoque très souvent une mort pour une erreur minime sans oublier que le timing des sauts est parfois au pixel près. C’est simple, ces phases sont devenues particulièrement frustrantes. Et pour pimenter le tout, le jeu se permet même d’afficher de véritables baisses de framerate pour bien corser l’exercice.

Pour finir, comme avec les deux derniers épisodes, nous retrouvons forcément une histoire narrée avec de jolies illustrations dessinés (qui auraient quand même mérité un peu plus d’animation) toujours agréable à l’œil et un doublage anglais de bonne facture. Ajoutons à cela une direction artistique originale puisqu’elle est avant tout composée de noir et blanc et fait ressortir quelques couleurs (le rouge notamment) pour un effet de contraste fort sympathique. Ajoutons à cela des musiques toujours de bonne facture et dans le ton de l’épisode et surtout un thème magistral. Certes, les thèmes d’Assassin’s Creed Chronicles : China et India étaient bonnes mais ce thème russe est tout simplement au-dessus avec un côté équipe qui ne peut que faire plaisir aux oreilles après une fin d’aventure loin d’être agréable.

6/10
Alors qu'Assassin's Creed Chronicles : Russia possède de bonnes idées comme le duo de personnages jouables mais aussi des phases de sniper assez agréables couplé à une direction artistique et à une bande sonore agréables et ponctués par un thème magnifique, le titre ne parvient pourtant pas à être la conclusion que nous étions en droit d'attendre. Le duo de personnages divise les capacités, ce qui est assez mal pensé. Ne parlons pas de la difficulté à la hausse qui pousse le jeu à devenir un Die and retry et les phases de fuites devenues infâmes ce qui donne un jeu totalement frustrant alors qu'il avait toutes les cartes en mains pour réussir. La saga Chronicles aurait assurément mérité un meilleur traitement en guise de conclusion surtout avec le thème historique que propose le jeu.

+

  • Thème magistral
  • La direction artistique en noir et blanc contrastée de quelques couleurs
  • Système d'infiltration toujours aussi efficace
  • Phases de Sniper intéressantes
  • Contexte historique intéressant
  • Deux personnages jouables ...

-

    • ... Mais amputés de leurs capacités
    • Les phases de fuites devenues infâmes
    • L'épisode de la frustration
    • Une mauvaise conclusion ?