Test : Assassin's Creed III sur Xbox 360
Bienvenue au Nouveau Monde !
Si l’éditeur français nous a bombardé de vidéos en tout genre ces derniers mois, c’est avec surprise que nous découvrons que le véritable fil linéaire des aventures de Connor, Ratohnakéton de son vrai nom, n’avait pas été révélé. Ce prologue qui se déroule sur deux chapitres entiers est d’excellente facture bien qu’on ait le sentiment qu’il traîne beaucoup trop en longueur. D’autant plus que les parties tutorielles sont globalement décevantes (pour ne pas dire ratées, vous comprendrez quand vous utiliserez pour la toute première fois une arme à feu). Arrivé au troisième chapitre, nous découvrons donc le véritable successeur d’Altaïr et d’Ezio. Le fameux Connor, aux côtes duquel nous allons vivre de bien tristes évènements qui vont le pousser à quitter sa tribu et à explorer ce nouveau monde qui lui est étranger.
Dès nos premiers pas dans Assassin’s Creed III, nous nous apercevons qu’Ubisoft a joué la carte de la continuité : les fameux points de vue à escalader, les mini-missions, les coffres à ouvrir, les plumes (ou les feuilles) à attraper, les contrats d’assassinats, les courriers à distribuer, etc… Tout le panel d’activités diverses est toujours présent tout en étant enrichi de quelques petites nouveautés. Nous nous promenons donc dans les allées de Boston (puis de New York quelques chapitres plus tard). C’est l’occasion de constater que les rues sont plus vivantes que jamais. Des habitants qui vaquent à leurs activités, des animaux qui errent ou des tuniques rouges qui patrouillent, l’immersion dans les rues de ces villes – que l’on croirait modélisées au millimètre près – est juste unique. Il en est de même pour la Frontière, ce territoire gigantesque qui se traverse – d’un bout à l’autre – en une bonne vingtaine de minutes à pied. La vision de cette nature, de ces espaces boisés, ces falaises abrupts, ces petits villages est juste magnifique quel que soit le temps. La météo n’est malheureusement pas en temps réel mais elle varie assez souvent (pluie torrentielle, neige, …) et nous évite les impressions de déjà-vu. A l’instar de Red Dead Redemption, il est possible de chasser la faune locale qui est assez variée (castors, lapins, renards, loups, ours, cerfs etc.) et de dépecer leur peau pour la revendre.
Un indien dans la ville
Si la claque technique est bel et bien présente, Ubisoft n’a pas pris de risque au niveau du gameplay et a joué la carte de la continuité tout en apportant à notre assassin de nouvelles possibilités ainsi que de nouveaux mouvements d’exécutions à sa palette déjà bien fournie. Concernant ces derniers, ils sont plus sauvages et sanglants que jamais. C’est un pur régal de se débarrasser des fameuses tuniques rouges avec la palette très variée de mises à mort de notre héros. Si nos adversaires sont globalement plus incisifs que dans les épisodes précédents, ils restent une proie facile pour Connor à condition d’être bien concentré sur le timing des contres ainsi que les actions à réaliser suivant les différentes classes ennemies. Quant aux armes à feu, étrangement, elles sont assez peu utilisées mais c’est un moindre mal. Le gameplay est avant tout pensé pour les attaques de mêlée et cela se ressent très rapidement. Connor dispose en effet de nombreuses possibilités avec lesquelles il faut régulièrement jongler, au point de s’y perdre un peu… D’autant plus que la visée est loin de valoir celle de Red Dead Redemption tant elle est peu intuitive. Si vous pensiez prendre le même plaisir à chasser les anglais ou les animaux sauvages que dans le jeu de Rockstar Games, vous déchanterez bien vite. D’autant plus que notre monture se sent parfois à l’étroit dans cet univers surchargé et rempli d’obstacles. A vrai dire, il est parfois plus simple et plus rapide de délaisser sa monture en ville ou dans les terrains les plus accidentés.
En fin de compte, il faudra presque se contenter des à-côtés bien connus de la franchise pour s’amuser en dehors de la trame scénaristique. En effet, les développeurs ont eu une excellente idée en incorporant des batailles navales, une très bonne surprise tant elles sont agréables à jouer. D’autant plus que la réalisation est tout bonnement extraordinaire. Voir son petit vaisseau lutter aussi bien dans la tempête avec les flots déchainés prêts à vous engloutir que contre les autres navires est une expérience réellement extraordinaire. D’autant plus qu’il faut savoir gérer le vent mais aussi les nombreuses vagues (inutile de tirer une salve de canons alors que le navire visé est abrité derrière une vague).
Quant à la trame scénaristique, les évènements sont passionnants, mais c’est également là l’un de ses principaux défauts. Connor a beau participer directement à plusieurs étapes clés de cette révolution (comme le Tea Party de Boston, la signature du traité d’indépendance), nous avons plus souvent l’impression de subir ces évènements et, à force, d’en être plus spectateur qu’acteur (la défaite, inévitable si vous avez ouvert vos manuels d’histoire, de la Couronne d’Angleterre intervient presque brutalement par exemple). Il faut dire que le rythme de la trame principale est assez haché avec l’intervention de nombreux personnages qui donnent l’impression d’être tombés du ciel, ou presque. Sans compter que les enchaînements entre les étapes des missions ne sont guère fluides. Il n’est pas rare par exemple d’arriver dans un lieu, d’avoir à faire à un temps de chargement (qui sont plutôt longuets), puis d’arriver à la cinématique, pour ensuite se reprendre un temps de chargement en pleine figure. Tout cela pour devoir faire cinq mètres tout seul avant de démarrer la mission concernée. Cela manque cruellement de liant, un souci que n’avait pas Red Dead Redemption qui proposait un enchainement exemplaire.
Ce ne sont pas là les seuls défauts du jeu puisque on dénote malheureusement de très nombreux bugs que ce soit avec Connor qui peut aussi bien être bloqué par un petit buisson que tomber dans un grand vide sans fin. Même le monde qui l’entoure n’est pas en reste avec des déportations violentes de carrioles ou autres éléments qui peuvent être projetés instantanément dans les airs ou même dans le décor. Un défaut bien entendu inhérent à tout jeu se déroulant dans un monde ouvert mais ce cinquième opus semble davantage touché que ses prédécesseurs. Pour le plus grand bonheur de ceux qui aiment dénicher des bugs plus ridicules les uns que les autres.
Autre aspect regrettable : le sentiment qu’Ubisoft ne soit pas allé au bout des choses dans certains aspects comme le domaine (qui, à force d’aider les personnes croisées sur le chemin, va s’agrandir au fur et à mesure) ou la reprise des quartiers des deux villes aux mains des templiers avec l’aide de contacts qui auraient pu vous prêter main forte dans la suite de l’aventure à la manière d’un Mass Effect 2. Mais il faudra se contenter de débloquer quelques assistances temporaires comme la possibilité de demander à un sniper de nous prêter main forte, de se faire accompagner par de faux gardes etc.
+
- Connor, un héros qui a la classe
- Introduction étonnante...
- 40h environ pour tout compléter à 100%
- Animations d'assassinats nombreuses et réussies
- Techniquement impressionnant
- Les batailles navales, très prenantes
- L'ambiance des colonies américaines
-
- Peu de nouveautés au final
- Une Frontière qui manque de vie
- Faible implication dans les événements
- Bugs à foison (et drôles ceci dit)
- ...Mais qui traîne en longueur
- Coupures et chargements trop nombreux