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Assassin’s Creed Valhalla: L’Aube du Ragnarok

Action/Aventure

8/10
One : 11 mars 2022 Series X/S : 11 mars 2022
16.03.2022 à 14h22 par - Rédacteur en Chef

Test : Assassin's Creed Valhalla: L'Aube du Ragnarok sur Xbox Series X|S

Le poing de Surtr

Sorti en fin d'année 2020, accompagnant par la même occasion la nouvelle génération de consoles, Assassin's Creed Valhalla a fait le choix de proposer un suivi inédit aux joueurs avec du contenu étalé sur près de 18 mois. Après La Colère des Druides et le Siège de Paris, les deux extensions inclus dans le Season Pass du jeu, voici l'Aube du Ragnarok, une nouvelle aventure qui nous envoie cette fois-ci en Svartalfheim, avec une poignée de nouveautés au programme.

Après l’Irlande et la France, le nouveau voyage proposé par Assassin’s Creed Valhalla débute du côté des abords d’Asgard. Dans cette troisième extension, la première hors Season Pass, Ubisoft nous invite à suivre les aventures d’Havi, pour ce qui se présente comme une suite directe au jeu d’origine. Accompagné de son épouse Frigg, notre héros part à la recherche de son fils Baldr qui a mystérieusement disparu. Une intrigue qui ne va pas tarder à prendre un peu plus d’épaisseur lorsque le couple retrouve la trace du rejeton, capturé par l’abominable Surtr, le géant de feu immortel. Petite parenthèse importante, ce contenu nécessite de posséder Assassin’s Creed Valhalla mais peut être débuté sans avoir jamais mis les pieds en Norvège. Les équipements possédés et le niveau de puissance sont alors définis par défaut, mais la présence de gros spoils nous oblige à conseiller de débuter l’Aube du Ragnarok après avoir fini le jeu de base.

Assassin's Creed® Valhalla

Nous voici enrôlé dans une aventure qui tranche déjà avec la narration d’origine puisque l’accent est intégralement mis sur la mythologie nordique. Car selon la légende, c’est bien Surtr qui a déclenché le Ragnarok, cet événement légendaire qui mis fin au règne de la plupart des Dieux et d’une grande partie de l’humanité. Pour mettre fin aux projets du géant de feu, sans oublier de Baldr à la maison, la quête d’Havi passe par le Svartalfheim, ce domaine habité par les Nains. Une toute nouvelle carte donc, dont la superficie se rapproche de celle de l’extension «La Colère des Druides» avec environ 20km2, mais toutefois bien loin derrière le terrain du jeu d’origine et sa taille évaluée à 140km2, dont 120km2 juste pour l’Angleterre.

De quoi placer une douzaine de points de synchronisation, et évidemment une multitude de points d’intérêt comme le veut la franchise. Pas de grand bouleversements de ce côté, l’exploration reste le maître mot ici, avec de nouveaux sets d’armure à reconstituer, des camps ennemis à démanteler et des ressources à récupérer pour améliorer certaines facettes du héros. D’ailleurs, si vous aviez pris soin de terminer l’immense arbre de compétences d’Assassin’s Creed Valhalla, de nouvelles entrées sont désormais disponibles et permettent de conserver cette sensation de montée en puissance à mesure que le joueur avance dans l’histoire. Une sensation vraiment grisante sublimée par des combats toujours aussi bien chorégraphiés.

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Et de la puissance il va en falloir pour affronter les hordes de Muspels et de Jotuns qui ont décidé de mettre la région à feu et à sang. Comme toujours, il est possible de choisir la difficulté du jeu avant de se lancer, tout comme la capacité de perception des ennemis lorsque vous tentez de passer en mode infiltration. A ce sujet, les ennemis sont très rarement esseulés et il est assez difficile de nettoyer une zone sans jamais se faire repérer. La franchise confirme ainsi sa volonté de placer le joueur au cœur du conflit dès qu’il le peut, et d’éviter de faire l’intégralité du scénario en jouant la sournoiserie dans le dos de ses ennemis. Le gameplay à l’arc est toujours autant mis en avant avec la possibilité de toucher des points faibles sur les boss et les unités d’élites, afin de faciliter le travail ensuite. L’enchainement coups faibles et rapides, et coups forts et lents est évidemment au coeur des combats et la diversité du bestiaire permet de varier les combats, ce qui est fortement appréciable.

Les aptitudes se montrent toujours aussi salvatrices et de nouveaux livres du savoir permettent d’en ajouter à votre palette de coups puissants. On regrette un peu que celle-ci ne soient pas encore plus dévastatrices que les précédentes, et au final on revient vite aux aptitudes acquises avant l’arrivée au Svartalfheim. Plusieurs sets d’armures sont également à récupérer, dont trois sont à reconstituer en ouvrant des coffres réparties un peu partout sur la map, et une autre à acquérir entière, mais qui nécessite d’y placer une rune spéciale pour qu’elle ne consume pas votre force vitale, ce qui entrainerait votre mort. En parlant de runes, le système parait toujours autant mal fichu et ne donne clairement pas envie de perdre du temps à associer et dissocier ces pierres magiques à chaque fois que le joueur souhaite changer un de ses équipements.

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Heureusement, en termes de mécaniques de jeu il y a des choses bien plus satisfaisantes. Car les Nains du Svartalfheim sont réputés pour être des spécialistes dans la fabrication d’objets magiques destinés aux divinités nordiques. En s’équipant d’un vieux brassard issu de cet artisanat, Havi acquiert par la même occasion la capacité d’utiliser divers pouvoirs à récupérer auprès d’ennemis signalés par un icone. Au nombre de cinq, ces pouvoirs offrent de nouvelles perspectives aux joueurs, pour des situations encore jamais vues pour la franchise Assassin’s Creed. Nommée hugr, cette force magique est associée à une barre de MP, à remplir soit en éliminant des ennemis, soit en sacrifiant une partie de sa barre de vie dans certains lieux, ou encore en la puissant directement sur de grandes fleurs qui poussent à peu près partout sur la map.

Ainsi, Havi a la possibilité de se changer en corbeau durant une durée limitée, ce qui permet d’atteindre les points de synchronisation sans aucun effort ou presque, une petite révolution compte tenu de l’historique de la franchise. Le pouvoir de glace est capable de ralentir les ennemis, tandis que celui de la renaissance vous offre la possibilité de monter une petite armée avec les cadavres laissés derrières vous. Les pouvoirs du Jotun et du Muspel ont la particularité de vous faire passer pour ces créatures hostiles, et donc d’infiltrer des camps plus facilement. Le Jotun a la capacité de se téléporter, tandis que le Muspel peut marcher sur la lave, deux fonctions bien utile tout au long du jeu. On regrette qu’il faille faire un choix constant en revanche puisque Havi ne peut porter que deux pouvoirs à la fois. Il est en revanche possible de les améliorer en capturant des camps ennemis, et de compléter un mini-arbre de compétences plutôt intéressants dans ses récompenses.

En parlant d’arbre de compétence, L’Aube du Ragnarok repart sur les bases du jeu de base avec 340 entrées débloquées de base. Viennent s’ajouter de nouvelles compétences exclusives pour faire de Havi une véritable machine de guerre, un pro de l’attaque à distance, un maître de l’infiltration ou un peu de tout ça à la fois. Côté technique, le jeu est toujours très beau et nous envoie dans des environnements peu variés mais assez bien réalisés avec le retour des plaines enneigées et l’apparition de véritables champs de lave. Un seul crash à signaler durant nos 20 heures passées sur le titre, et un bug de script résolu en relançant le jeu. Globalement cet épisode au Svartalfheim est une nouvelle invitation au voyage, aussi bien visuellement que culturellement. On regrette un côté encore un peu trop sage, et l’absence de moments réellement épiques qui auraient permis d’y ajouter quelques frissons.

8/10
On pourra toujours lui reprocher de ne pas suffisamment renouveler la recette, mais l'Aube du Ragnarok apporte tout de même quelques points positifs à la franchise Assassin's Creed. Celui qui consiste déjà à proposer une aventure à taille humaine, sans faire dans la démesure rébarbative comme cela a pu être le cas avec Valhalla et Odyssey. Sur le côté narratif aussi, avec une vraie bascule vers la mythologie nordique et l'intégration des Muspels et des Jotuns. L'ajout du brassard de pouvoirs contribue à apporter une petite profondeur de jeu supplémentaire, sans pour autant tout chambouler. De quoi satisfaire les fans de la franchise, tout en cherchant à rapatrier les joueurs lassés. Un pari réussi en partie qui pourrait offrir de nouvelles perspectives pour l'avenir de la franchise.

+

  • Nouvelle zone, nouveaux panoramas
  • Pouvoirs très bien intégrés au gameplay
  • Scénario mythologique bien construit
  • Design des Muspels très réussi
  • Fini la grimpette des points de synchronisation

-

    • Visages des Nains peu convaincants
    • Doublage en français pas irréprochable
    • Système de runes qui manque d'ergonomie

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