Test : Assetto Corsa Ultimate Edition sur Xbox One
Les développeurs d’Assetto Corsa sont un cas particulier dans le paysage vidéoludique. Leur spécialité, c’est donner naissance à des simulateurs professionnels, à destination donc de diverses écuries en sports mécaniques. Alors peut-être ne faut-il pas trop s’étonner de faire face avec Assetto Corsa au jeu de course probablement le plus difficile à prendre en mains sur cette génération de consoles. Mais pas parce qu’il est mal fichu, non, bien au contraire : Assetto Corsa est une simulation pure et dure, exigeante et comme c’est très souvent le cas dans ce type de configuration, extrêmement fort en plaisir, en sentiment de grandeur à mesure que l’on progresse au volant des quelques 178 véhicules disponibles (soit pas loin du double de ce qui était proposé à l’origine). Au garage déjà satisfaisant de base, cette Ultimate Edition de 2018 vient ajouter les éléments diffusés en DLC depuis deux ans, dont on retient sans surprise ceux dédiés au Ferrari et Porsche. Dans l’ensemble, on peut aller de la petite Abarth à la monoplace de Ferrari en passant par des BMW, Maserati, Pagani, Lotus, Mercedes et autres Audi dans plusieurs configurations. Il nous a été malheureusement impossible de tester le jeu avec un volant adéquate, équipement grandement plébiscité par les joueurs depuis la sortie du titre sur PC en 2014. Le jeu se joue néanmoins très bien à la manette, après un éventuel passage par les réglages de sensibilité pour obtenir quelque chose qui convient à notre style de pilotage.
Les réglages, c’est évidemment un élément clé de cette simulation. On retrouve la batterie d’options inhérente au genre, du réglage des amortisseurs, puissance et répartition du freinage, hauteur de la caisse, jusqu’au type de gomme, quantité de carburant embarqué et bien d’autres choses qu’il est bien long de lister. Des préréglages sont disponibles en fonction de la piste, ce qui est appréciable quand on n’est pas tout à fait sûr de soi. Les effets des réglages sont bel et bien réels dans Assetto Corsa et conditionnent les résultats (tout simplement réduire au minimum la quantité de carburant peut faire gagner de précieuses secondes). Les sensations sont au rendez-vous. On ressent plutôt bien le grip, les pertes d’adhérence du véhicule, les roues qui effleurent les vibreurs. Les fausses notes ne pardonnent pas ; aussi il est possible de se faciliter la vie avec quelques aides au pilotage comme l’ABS, le contrôle de traction et la courbe idéale à suivre. Enfin, la facilité est théorique puisque si les deux premières aides sont efficaces (attention tout de même, on reste loin de contrôler un kart), la dernière est complètement ratée. Elle est figée et correspond ainsi à un indicateur peut-être idéal au regard de la conduite qu’il faudrait idéalement tenir mais du coup pas toujours en accord avec la vitesse à laquelle on déboule dans le virage à l’instant T. Du côté de l’IA, il ne faut pas s’attendre à un comportement particulièrement intelligent de la part des adversaires. S’ils sont globalement respectueux ou créent parfois la surprise en partant à la faute, ils ne tentent pas grand-chose et se laissent facilement bloquer le passage. Mais attention, l’IA n’en demeure pas moins efficace une fois qu’elle a le champ libre et même en difficulté normale, il faut connaitre parfaitement les tracés pour espérer avoir une vraie chance de l’emporter.
Ces affrontements face à l’IA se déroulent sur des courses simples, des weekends complets et naturellement en mode carrière. Dans celui-ci, les épreuves à thème s’enchainent autour d’un contre-la-montre et de courses simples, avec un objectif de résultat ouvrant la porte à d’autres épreuves. Et ainsi de suite. L’ensemble est très austère, sans fioriture aucune (pas d’écurie personnalisée, de gestion d’une équipe) et se contente de nous laisser enchainer les épreuves. C’est véritablement la conduite qui est au cœur de l’expérience Assetto Corsa et rien d’autre, le second gros morceau de la partie solo étant consacré à une large série de défis en tous genres, dont du drift particulièrement exigeant et qui fait se remettre en question sur notre connaissance de la discipline. Idéal pour se faire la main, le solo ne constitue finalement qu’un échauffement avant le véritable bras de fer, celui que l’on dispute en ligne à 16 joueurs. Peuplé d’une moyenne de gentlemen un peu plus élevée qu’ailleurs, le multijoueur d’Assetto Corsa fonctionne bien et assure sa mission, même si à l’image du reste, on demeure sur quelque chose de très classiques avec des weekends de courses néanmoins largement paramétrables.
Sous sa forme « Ultimate Edition », Assetto Corsa propose d’expérimenter le plaisir de la conduite exigeante dans 16 environnements (contre douze dans la version de base), réels et fidèlement reproduits à l’aide la technologie « Laserscan », pour un total de 33 tracés. Le Nürburgring répond évidemment présent, tout comme Imola, Silverstone ou encore le Mugello et plus original, la course de côte de Trento Bondone. Apparus en DLC et donc disponibles directement dans cette Ultimate Edition, on retrouve des tracés comme Brands Hatch, Laguna Seca ou le RedBull Ring. Côté framerate, le titre de Kunos Simulazioni est plutôt stable, malgré quelques toussotements face à 23 autres participants en solo. D’un point de vue graphique, l’ensemble est propre, que ce soit du côté des circuits comme de la modélisation des véhicules (extérieurs comme cockpits). Il faut en revanche se passer de pluie et de courses nocturnes pour se contenter de quelque chose de globalement correct donc, mais un peu lisse, sans folie. C’est un peu la même chose côté sonore où l’on apprécie les notes distribuées par les moteurs mais où on aurait aimé plus d’efforts pour le reste (adversaires, collisions, public) pour donner de la vie à des courses qui en manquent tout de même un peu. On termine avec un petit carton rouge : les traductions des quelques éléments écrits piquent les yeux, avec notamment «entrainement» en lieu et place de «démarrer» qui créé la confusion à la découverte du titre.
+
- Simulation jusqu’au bout de l’aileron
- Offre une grande marge de progression
- Une édition franchement plus complète…
-
- … Mais tout de même moins fournie que la concurrence
- Très austère
- Quelques traductions toujours à côté de la plaque