Test : Atlas Fallen sur Xbox Series X|S
Le monde n’est plus que ruines et les humains vouent désormais leurs journées à récolter de l’essence pour satisfaire les exigences de Thélos, une divinité maléfique qui n’a pas grand chose à envier à Sauron. Recueilli par une caravane, le personnage principal d’Atlas Fallen n’a absolument rien d’un héros. Au contraire, considéré comme un sous-homme vous n’avez même pas de nom, et devez alors participer à l’exploitation de la précieuse substance sans avoir votre mot à redire. Le jeu offre par ailleurs un petit outil de personnalisation assez simple. En plus de quelques tronches générées aléatoirement, il est possible de choisir la forme du nez et de la bouche, la couleur des yeux et la coupe de cheveux, parmis un éventail pas très large et un résultat pas du tout impressionnant pour un jeu de nouvelle génération.
Après cela, place à la vie au sein de la caravane sous forme de mini-tutoriel de quêtes. Après quelques allers/retours et une première sortie forcée à l’extérieur, vous tombez sur un artefact particulièrement puissant qui prend la forme d’un gantelet. Une découverte à l’origine d’un changement total de votre destin puisque celui-ci renferme l’esprit du mystérieux Nyaal, bien décidé à ce que vous vous serviez de cet objet pour briser vos chaînes et mettre fin au joug de Thelos. Globalement, l’introduction est un peu pesante et pas forcément très emballante mais ne s’étale heureusement pas sur une durée trop longue, ce qui aurait eu tendance à décourager pas mal de joueurs. En revanche, elle permet tout de même de poser les bases du lore de cette toute nouvelle licence.
Et de ce côté là on retrouve les talents des développeurs allemands de Deck13 Interactive. Sans jamais noyer les joueurs dans des tonnes d’informations nouvelles, l’univers proposé est très accessible et propose suffisamment de documents facultatifs pour permettre aux plus curieux de découvrir le lore en profondeur. Le titre ne s’embarrasse pas vraiment de cinématiques et distille quelques explications essentielles par moment, grâce à des flashbacks dessinés au crayon, pour s’inscrire totalement dans l’ambiance fantasy du jeu. Même si les inspirations ont sans doute été nombreuses, avec des airs de The Elder Scrolls, du Seigneur des Anneaux ou de Mad Max pour certains paysages de sable, on peut saluer le travail général effectué pour imaginer une licence inédite avec autant de maitrise.
Et c’est plutôt positif également du côté du gameplay. Avec un monde en grande partie ensablé, le gantelet permet au héros de se déplacer en surfant sur le sable la majorité du temps. Une sensation de glisse agréable qui amène une vraie fluidité dans les déplacements. La maitrise du sable passe également par sa capacité à révéler des coffres et des plateformes enfouis, avec des indicateurs de couleur qui permettent de déterminer les endroits qui renferment ce type de secret. La quête du héros et de Nyaal passe d’ailleurs par l’obtention d’améliorations pour le gantelet, ce qui donne généralement accès à de nouvelles zones. Car Atlas Fallen prend la forme d’un monde semi-ouvert avec une poignée de cartes à explorer. Même si le scénario vous oblige à passer d’une carte à l’autre, il est possible de revenir dans un lieu déjà exploré pour y terminer certaines tâches, à l’exception de quelques quêtes secondaires qui deviennent inaccessibles.
La montée en puissance de notre héros passe quant à elle par l’obtention de divers éléments capables d’augmenter ses statistiques. Le système est peu commun puisque notre héros ne gagne pas d’expérience et doit l’augmentation de ses statistique par l’amélioration d’armures et de pierres d’essences à équiper. Pour augmenter la puissance d’une armure, il est nécessaire d’obtenir de la poussière d’essence en terminant des quêtes ou en détruisant des ombres, le nom donné aux monstres de sable qui occupent le terrain. Même chose pour les emplacements de pierre d’essence, qui permettent d’accueillir des attaques spéciales, des compétences passives de soin ou capables de ralentir les ennemis. Cela oblige le joueur à opter pour des combinaisons adaptés à sa façon de jouer, et à tenter de nouvelles stratégies si des ennemis semblent trop puissants. Pas de panique toutefois, le jeu n’est pas un Souls et possède trois niveaux de difficulté afin de profiter pleinement du jeu selon le niveau du joueur. Toutefois, il est recommandé de le faire en difficile pour en savourer toute l’étendue, sans avoir peur d’échouer, et ainsi mieux recommencer.
Avec son système de combat à double tranchant, Atlas Fallen n’est pas du genre à vous laisser beaucoup de répit. Tout d’abord, il faut savoir que les ennemis n’inondent pas franchement les maps du jeu. Il est possible de vagabonder plusieurs minutes sans croiser de monstres, et ainsi partir en exploration sans être inquiété toutes les deux minutes. Concrètement, il existe deux types d’ennemis avec d’un côté les mobs, à battre de façon très classiques à base de coups, d’esquives et de parades, et de l’autre côté les ombres supérieures dont l’énergie vitale est répartie sur plusieurs parties du corps. Généralement, ces deux types d’ennemis coopèrent histoire de vous mener la vie dure, et il est nécessaire d’être organisé pour s’en sortir sans trop de bobos.
Pour cela, les développeurs ont imaginé l’Ascension. A chaque coup porté, vous augmentez votre jauge d’Ascension pour tenter de franchir jusqu’à trois paliers. Chaque palier vous octroie plus de puissance, mais diminue d’autant votre défense, tout en débloquant certaines capacités équipées sur votre gantelet. Un système particulièrement réussi qui augmente la tension des combats, tout en offrant un côté grisant en voyant la barre de l’ennemi descendre de plus en plus vite. Dans le même temps, il faut gérer les «idoles» des fioles de soin qui se remplissent également à mesure que vous enchainer les coups, tandi qu’il est possible de vider votre jauge de ferveur en utilisant votre coup le plus puissant, la Dévastation, qui est d’autant plus forte que votre jauge est haute. Même si on regrette l’absence de lock, qui entraine parfois l’impossibilité de frapper une partie du corps ou un ennemi précis, le système de combat est très satisfaisant et représente même un gros point fort d’Atlas Fallen. On ressort parfois épuisé de certains combats, mais toujours très content d’avoir réussi à mettre à terre un ennemi à la puissance dévastatrice. On note que le bestiaire est limité, ce qui est finalement une bonne chose compte tenu du fait qu’il faille apprendre les patterns des ennemis pour utiliser un maximum la parade, outil indispensable de la réussite dans le niveau de difficulté le plus élevé.
On termine avec l’aspect technique et la direction artistique du titre, et malgré quelques craintes sur la première heure du jeu, il faut bien avouer que Atlas Fallen fait clairement partie de ces jeux qui justifient pleinement d’être exclusifs à la nouvelle génération de console. Les paysages sont absolument somptueux et on s’émerveille parfois devant la finesse de certains décors. Les effets de particules sont nombreux et souvent très réussis, notamment concernant le sable. D’ailleurs, les lieux visités ne se résument pas à un grand désert et proposent des environnements variés, qui viennent flatter la rétine. A noter que, sur Xbox Series X, les développeurs proposent un mode performance (60fps) et un mode qualité (4K), tandis que le travail réalisé pour rendre une copie sans bugs est une vraie réussite. C’est beau et propre à la fois, tout pour inciter les joueurs à se lancer dans l’aventure. Et si vous êtes deux, c’est encore mieux puisque le titre est entièrement jouable à deux en coopération en ligne.
+
- Système de combat original et bien pensé
- Histoire et lore intéressants
- Environnements absolument magnifiques
- Jouable à deux en coop en ligne
-
- Introduction pas hyper emballante
- Outil de personnalisation léger