Test : A.O.T.2 - Attack on Titan 2 sur Xbox One
Hansi meurt et Mikasa raille
Tandis que les fans de l’animé rongent leur frein en attendant le lancement de la saison 3 de l’Attaque des Titans cette année, son pendant vidéoludique du moment, Attack on Titan 2 (A.O.T. 2 comme nous le nommerons à partir d’ici) couvre avec son mode histoire les événements des deux premières saisons. On se garde ici d’évoquer quoi que ce soit en rapport avec le scénario que vous découvrirez peut-être par ce biais et qu’Omega Force s’est employé à retranscrire efficacement durant la quinzaine d’heures qu’occupe le mode histoire. Sombre, oppressante, parfois émouvante, l’ambiance de l’Attaque des Titans a ce quelque chose que les autres n’ont pas. Les nombreux dialogues doublés en japonais (sous-titrés en français mais comportant quelques approximations, avec une traduction un peu trop littérale), enrobés de bon nombre de cinématiques bien réalisées et cut-scenes utilisant le moteur du jeu, contribuent à embarquer le joueur sans jamais le lâcher. On est pour le coup à la fois acteur et spectateur de la survie de l’humanité face aux titans. Omega Force a ainsi fait le choix de placer le joueur dans la peau d’un personnage fictif : muet, personnalisable, « notre homme » comme le nomme le narrateur (bien qu’il soit tout à fait possible d’incarner une femme) a de part sa qualité d’ajout au casting la possibilité d’être en contact avec les très nombreux visages qui se succèdent dans A.O.T. 2, sans dénaturer le scénario. La progression de l’histoire repose d’ailleurs sur une importante partie dédiée au contact entre le joueur et ses camarades du 104e régiment et d’au-delà. Entre deux missions, on est invité à déambuler dans différentes zones à l’intérieur des murs et parler à des dizaines de PNJ. Toujours dans l’espoir, par quelques menus choix de dialogues, d’améliorer les relations avec eux et bénéficier de nouvelles aptitudes, toujours plus nombreuses à mesure que le niveau du joueur augmente. C’est l’occasion également d’assister à de nombreuses cut-scenes, rythmées sur un ton plus léger que l’histoire principale.
Un peu d’humour ne fait pas de mal entre deux missions passées à tailler/amputer/cisailler les bras, jambes et surtout les nuques d’une infatigable armada de titans. Le combat est bien évidemment le passe-temps principal dans AOT 2 et il est inutile d’y aller par quatre chemins pour le décrire : c’est proprement jouissif. L’équipement de combat dit « tridimensionnel » des unités humaines face aux titans permet au joueur de traverser des cartes ouvertes à grande vitesse et non sans une certaine grâce tant tout cela semble naturel. Cela lui autorise surtout la possibilité de s’harnacher aux jambes, bras ou à la nuque d’un titan (son talon d’Achille, si on peut se permettre) avant de se propulser vers lui et de l’entailler d’un coup net et précis. La prise en mains demande un petit temps d’adaptation mais après quelques coups trop lents ou mal orientés, on prend le pli et on se sent puissant comme rarement dans un jeu d’action du genre. Pourtant, c’est très simple en théorie : il suffit de cibler la future victime, choisir l’un des quatre points de frappe et puis on s’élance avec une poignée de secondes pour ajuster l’angle d’attaque et frapper. Quelques objets permettent d’attaquer (la bombe incendiaire par exemple) ou de s’évader du regard du Titan, mais l’essentiel du combat se fait à l’aide d’une touche et d’un seul coup. Ne cherchez pas de combo ; c’est dans la gestion des mouvements et de la vitesse que réside le cœur du gameplay et son principal attrait. Un œil sur les jauges de lames et de gaz définissant la possibilité, respectivement, d’attaquer à pleine puissance et de se déplacer à grande vitesse, le joueur peut à certains endroits de la carte construire des bases. Dédiées d’abord au ravitaillement, elles évoluent au fil de l’aventure pour devenir des tourelles manuelles ou automatisées, des pièges voire des extracteurs de matériaux. Ces derniers, obtenus également en terminant simplement les missions et en découpant des membres précis des titans, sont nécessaire à la création et au développement d’armes et d’équipements tridimensionnels.
«La prise en mains demande un petit temps d’adaptation mais après quelques coups trop lents ou mal orientés, on prend le pli et on se sent puissant comme rarement dans un jeu d’action du genre»
Dans un registre somme toute assez différent du beat’em all de masse auquel il est habitué, Omega Force délivre avec A.O.T. 2 un titre au gameplay tout aussi dynamique. On n’évite pas quelques problèmes de caméra dans les zones denses et inévitablement, une certaine répétitivité s’installe lorsque que l’on a occis déjà plusieurs centaines de titans. Le bestiaire demeure néanmoins satisfaisant avec des titans de base présents sous bien des formes : petits, moyens, grands, gras ou musclés, les géants et leurs visages si caractéristiques assurent un minimum leur défense en entrant en état de rage dès qu’ils se sentent harcelés. Le joueur devient alors la cible prioritaire. On s’en sort tout de même assez facilement et c’est du côté des titans spéciaux et uniques (relatifs à l’histoire) que l’on trouve un peu plus challenge. Certains peuvent mettre le joueur à terre en deux coups, tandis que pour les abattre il est nécessaire de faire baisser leur jauge de résistance en attaquant des points précis au moment où ils s’affichent en vert. A.O.T. 2 reste malgré tout un titre accessible pour lequel on ne peut que vous conseiller de ne pas choisir le mode « facile » comme peut le proposer le jeu à son lancement. On s’en sort bien tout seul et encore plus facilement lorsque l’on recrute après un objectif secondaire de sauvetage l’un des héros de la saga pour l’intégrer au quatuor de combattants qui peuvent apporter leur soutien au joueur. Si le PNJ lambda représente une aide modérée, les héros comme Mikasa, Eren ou Livaï sont de véritables tueurs.
La quinzaine d’heure de jeu du seul mode histoire porte le joueur de l’intérieur des murs encore sauvegardés jusqu’aux contrées désormais aux mains des titans mangeurs d’hommes. A un certain point de l’aventure, il est possible de participer à de nombreuses missions secondaires et ainsi parcourir la nature, idéal pour augmenter le niveau du personnage et en profiter pour inviter un PNJ avec lequel on souhaite améliorer le niveau d’amitié déjà évoqué. En dehors des villes les cartes s’agrandissent et peuvent se parcourir à dos de canasson qu’il est par ailleurs possible de changer à coups de pièces pour de meilleures performances. Villes, villages abandonnés, forêts, plaines et autres passages enclavés dans les montagnes : les environnements ne font pas dans la grande variété mais s’emploient à retranscrire l’univers de l’animé avec une certaine fidélité. Techniquement, A.O.T. 2 est dans la moyenne haute des productions Omega Force, c’est-à-dire pas «fou fou» ni trop agressif grâce à l’outil magique qu’est le cel-shading, correctement employé pour habiller personnages et titans. Si le titre s’en sort bien dans les parties citadines, on a droit en revanche à du clipping dès que les espaces d’élargissent. Du côté du framerate c’est bon dans l’ensemble, quelques chutes étant à prévoir quand quelques événements scriptés surviennent dans des zones déjà denses. Mais dans l’ensemble A.O.T. 2 délivre une prestation honorable qui compense son aspect un peu terne par un dynamisme de tous les instants.
«Techniquement, A.O.T. 2 est dans la moyenne haute des productions Omega Force, c’est-à-dire pas «fou fou» ni trop agressif grâce à l’outil magique qu’est le cel-shading»
Au terme de l’aventure principale que les missions secondaires rallongent déjà copieusement, A.O.T. 2 propose plusieurs choses, dont une Nouvelle Partie + autrement plus relevée. Mieux vaut être prêt et il y a le mode bonus pour cela, jouable avec le héros du mode histoire ou n’importe lequel des officiels préalablement débloqués. C’est ici que l’on retrouve l’ensemble des missions d’exploration à expérimenter avec une difficulté normale ou bien rehaussée et surtout avec trois autres joueurs en ligne. Coopérer pour boucler des missions ou s’affronter en équipe pour savoir qui fera le plus d’exécutions, c’est vous qui voyez. Il est par ailleurs désormais possible de s’affronter en incarnant des titans et voir ainsi qui parvient à engloutir le plus d’humains. La partie en ligne fonctionne bien, le netcode satisfaisant ; on regrette simplement que le lobby soit dissout une fois une mission terminée. Si l’on joue avec des inconnus, vouloir enchainer les parties avec ces mêmes personnes peut vite devenir pénible. A noter qu’une fonctionnalité en ligne est intégrée au mode histoire en permettant ponctuellement au joueur en difficulté de faire appel à un peu d’aide de la part d’un autre chasseur de titans.
+
- Univers passionnant et bien retranscrit
- Dynamique, puissant, jouissif
- Mode histoire long et prenant...
- ... Et de quoi faire après ça
- La bande-son fait bien le job
-
- Techniquement moyen
- Répétitif à la longue
- Quelques approximations dans la traduction