Jeux

Avatar: Frontiers of Pandora

Aventure | Edité par Ubisoft

8/10
One : 07 décembre 2023 Series X/S : 07 décembre 2023
14.12.2023 à 11h03 par

Test : Avatar: Frontiers of Pandora sur Xbox Series X|S

À dos d'Ikran, la vie (et Pandora) est plus belle !

Dernier gros jeu de l’année et troisième titre d’ampleur d’Ubisoft à sortir en quelques semaines, Avatar: Frontiers of Pandora est arrivé sur nos consoles au début du mois de décembre avec une promesse unique : celle de nous faire voyager dans l’univers cinématographique de James Cameron et nous inviter à découvrir une histoire originale qui met en scène une nouvelle fois le conflit qui oppose les Na’vi à la RDA, les humains présents sur la planète et les antagonistes de la saga. Sorti étonnamment en toute discrétion, le jeu s’est laissé approcher pendant de nombreuses heures de jeu pour un résultat qui nous a surpris positivement. Bienvenue sur Pandora !

Comme tout bon jeu du genre, Avatar: Frontiers of Pandora débute avec une introduction qui nous place dans un contexte unique et original par rapport aux deux films déjà sortis : on prend le contrôle d’un enfant Na’vi qui a été arraché à sa tribu et qui est élevé par la RDA. Une situation étonnante qui ne bénéficie pas d’explications supplémentaires (tout du moins au début du jeu) et qui, après une petite ellipse de quelques années, nous met aux commandes du même personnage, plus grand et plus avide d’aventure dans le monde qui l’entoure. Evidemment, la situation finit par dégénérer et notre petit groupe de Na’vi parvient à quitter la base dans laquelle elle est cloisonnée, aidé par d’autres autochtones. Cette fuite et sa conclusion est l’occasion pour notre personnage – et pour nous – de découvrir les premières images du véritable héros de cette aventure : Pandora. L’histoire narrée dans le jeu s’inscrit parfaitement dans le lore des films, reprenant d’ailleurs les thématiques qui y sont abordées.

On retrouve donc les humains, la RDA, dans le rôle des méchants envahisseurs n’ayant qu’un seul et unique objectif : profiter et extraire les ressources de la planète. Le saccage de cette dernière étant véritablement néfaste pour la faune et la flore, les Na’vi prennent les armes (parfois difficilement) pour stopper la progression et la destruction humaine, ce qui occasionne de nombreux conflits. L’histoire racontée dans le jeu est plaisante à suivre et les échanges et interactions avec les différentes tribus sont vraiment intéressants. Seul petit bémol : l’ensemble s’avère relativement classique et peu de surprises vous attendent au cours de votre aventure.

Comme cité précédemment, Pandora est donc bel et bien le véritable cœur du jeu. La carte est immense et les différentes zones que l’on parcourt sont absolument incroyables. La direction artistique est d’ailleurs saisissante et dès les premiers instants on reconnait les environnements que l’on a vus dans les films : une jungle luxuriante, une flore unique et originale, une faune modélisée à la perfection… Tout est présent pour que le voyage soit fidèle et inoubliable. Et ce ne sont pas les zones suivantes qui nous feront dire le contraire : plus vous avancez dans le jeu, plus le dépaysement se confirme. Mention spéciale aux plaines supérieures où l’on peut découvrir des arbres géants qui se sont pliés face aux vents, à ces cerfs-volants colorés qui se dessinent dans le ciel… C’est un véritable récit initiatique qui nous est conté dans Avatar: Frontiers of Pandora, tant au niveau du personnage joué que du monde qui nous entoure. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le sentiment de répétitivité (inhérent aux jeux en monde ouvert) tarde à pointer le bout de son nez. En effet, de nombreuses choses sont à découvrir, et ce que ce soit en termes de lieux, de quêtes, d’éléments à rechercher…

Avatar Frontiers of Pandora 1

Car l’exploration et la découverte sont réellement le centre d’intérêt du jeu, bien plus que les combats et les affrontements. Il est important et intéressant de farfouiller les lieux, d’analyser les plantes qui nous entourent et de récupérer les nombreux objets (de craft) qui sont disséminés sur notre parcours. En effet, pour évoluer et améliorer son personnage, il est nécessaire de passer par la case « création d’équipements ». Ainsi, vous devez récupérer différents objets en prenant soin de les récolter correctement à l’aide d’un mini-jeu. Ce dernier nécessite de faire preuve de tact en utilisant les deux sticks analogiques. C’est sympathique et efficace, bien que très répétitif sur le long terme. Bref, l’important est de récupérer les matériaux nécessaires à la fabrication des différentes pièces d’équipement ou encore pour la cuisine, des aspects indispensables du jeu. Afin de vous aider (et d’éviter d’errer aux quatre coins de la planète inutilement), il existe un « guide du chasseur » qui permet de glaner des informations de localisation. Ensuite, en vous servant de la carte les biomes, vous pouvez partir à la recherche des objets demandés. C’est parfois long, parfois fastidieux, mais cela s’avère satisfaisant quand on parvient à récupérer ce que l’on recherche.

Comme expliqué précédemment, le craft occupe donc une place prépondérante dans l’expérience de jeu. Pour optimiser votre équipement et ainsi rendre votre Na’vi apte à affronter la RDA, vous devez absolument obtenir de nouvelles pièces pour votre personnage. Le menu est d’ailleurs relativement simple et intuitif puisque vous trouvez un onglet où il est possible de modifier les différentes parties de votre « armure » et de votre arsenal. Mieux, chacune de ces pièces dispose d’un ou de deux emplacement(s) libre qui permet d’équiper un mod qui apporte un bonus supplémentaire : dégâts augmentés sur tel type d’ennemis, augmentation des PV, … Tout cela vous permet donc de personnaliser votre personnage et ainsi mieux vous préparer avant d’affronter vos ennemis qui disposent d’un « niveau » de danger, tout comme vous. Plus vous vous équipez des objets intéressants et puissants, plus votre niveau augmente, vous indiquant votre capacité à faire face aux ennemis. Si l’ensemble tient parfaitement la route, on regrette tout de même un manque d’équilibre dans la progression de notre personnage. En effet, on a parfois l’impression de stagner pendant un long moment avant de tomber sur la pièce d’équipement qui vous booste considérablement. On aurait apprécié que ce soit plus uniforme et que le sentiment de progression soit plus évident.

Avatar Frontiers of Pandora 2

Le constat est d’ailleurs à peu près le même en ce qui concerne les capacités de votre Na’vi. Chaque quête / mission réalisée vous récompense d’un ou plusieurs points de compétence qu’il est possible d’utiliser dans un arbre divisé en plusieurs catégories : survie, guerrier, monture… Ici, il s’agit de choisir et d’améliorer les capacités de notre personnage afin de le rendre plus performant dans certains domaines. Et si certaines compétences s’avèrent dispensables (augmentation de quelques PV, par exemple), il nous semble évident que d’autres se montrent tout à fait incontournables : on pense notamment à celles qui facilitent la récolte des matériaux ou encore à celles qui feront de votre Na’vi une véritable machine de guerre en combat. Le choix que vous portez oriente forcément votre personnage et c’est intéressant de noter que l’étendue des possibilités est assez vaste. Pour débloquer toutes les compétences disponibles, il est nécessaire de jouer de nombreuses heures ! Et si cela ne vous suffit pas, sachez que les développeurs nous proposent également un aspect cuisine qui, lui aussi, occupe une place importante dans l’expérience de jeu. En effet, outre le fait que vous devez vous nourrir, les repas que vous préparez sont capables de vous offrir des boosts temporaires relativement intéressants. Du coup, pour trouver la/les bonne(s) recette(s), vous avez deux possibilités : apprendre d’autres Na’vi les recettes utiles ou tenter votre chance et y aller au talent. La première possibilité vous permet évidemment d’économiser de nombreux ingrédients tandis que la seconde se montre plus punitive, bien que satisfaisante en cas de réussite.

Cela étant, après un moment d’exploration, de craft et de récolte, il est grand temps de passer aux affrontements. Sur ce point-là, Avatar: Frontiers of Pandora risque de diviser. En effet, il est vivement conseillé, notamment lors de l’attaque des usines / avant-postes de la RDA, d’approcher les adversaires de manière furtive. La raison ? Vos ennemis vous infligent de très lourds dégâts, et ce peu importe le niveau de difficulté du jeu ou votre équipement. Cela ne serait pas forcément problématique s’il n’était pas aussi difficile d’aborder les affrontements de manière silencieuse. Les ennemis sont souvent très nombreux et même si vous les marquez individuellement avant de les attaquer, il est courant que vous en ayez raté un ou même que votre attaque n’élimine pas votre adversaire en un coup. Du coup, le combat à plus grande échelle s’engage et là, vous devez impérativement faire marche arrière et vous cacher avant de tirer sur vos adversaires. C’est assez frustrant et inutilement complexe. On aurait aimé que la difficulté soit sensiblement plus équilibrée et que l’on puisse, selon notre manière de jouer, aborder les choses comme on le souhaite.

Du côté de l’arsenal et du bestiaire, Avatar : Frontiers of Pandora joue la carte de la fidélité. Les ennemis que l’on croise dans le jeu sont, pour la plupart, présents dans les films. Ainsi, au-delà des simples humains que l’on affronte, on doit en découdre avec différents types de méchas, des hélicoptères, mais également toute une série d’animaux plus ou moins menaçants. C’est d’ailleurs de ce côté que l’on retrouve un peu d’originalité puisque certaines créatures (de mémoire en tout cas) n’apparaissent pas dans les films. Pour le reste, c’est du classique, mais ce n’est pas un reproche. Le jeu d’Ubisoft s’inscrit dans la continuité des films et il respecte parfaitement le lore de ces derniers. La cohérence est donc de mise, et ça on apprécie. Même constat en ce qui concerne l’arsenal qui est mis à la disposition de notre personnage. Pas ou peu d’originalité au niveau de votre équipement puisque votre Na’vi peut utiliser deux types d’armes : les lances / arcs à flèches (courte, mi et longue distance) ainsi que les fusils humains (mitraillette et fusil à pompe). Nos armes évoluent au fil de notre aventure (au même titre que notre équipement) mais grosso modo, elles restent les mêmes du début à la fin.

Avatar Frontiers of Pandora 5

Que dire de plus ? Avatar: Frontiers of Pandora, de par son univers et son histoire, est un jeu addictif. Il y a quelque chose qui fonctionne particulièrement bien ici, et qui nous donne toujours envie d’y retourner. Les phases de parkour font d’ailleurs partie de ces moments-là. Notre Na’vi se déplace avec beaucoup d’agilité et le jeu – pratiquement fluide en toute circonstance – nous permet d’apprécier ces déplacements gracieux et agiles. C’est peu ou prou la même chose pour les montures qui se débloquent assez vite dans l’aventure. L’Ikran (monture volante) est d’ailleurs un véritable régal à contrôler, tant parce qu’il nous permet d’aller plus vite que pour les panoramas qu’il nous offre. Les combats aériens bénéficient d’ailleurs également de cette petite dose d’adrénaline qui nous permet de passer un agréable moment et qui nous donne toujours cette envie d’en voir / faire plus. C’est une excellente chose car, en termes de contenu, le jeu d’Ubisoft est particulièrement solide. L’histoire principale nécessite une bonne vingtaine d’heures de jeu et pour peu que vous vous aventuriez dans le monde ou que vous preniez le temps de découvrir tout ce qu’il recèle, vous êtes partis pour un très long moment de jeu. Il est d’ailleurs intéressant de noter que la construction du monde ouvert est assez équilibrée. Il ne faut pas se déplacer plus d’une minute avant de découvrir un point d’intérêt et de glaner des objets améliorant votre personnage ou des lieux débloquant des quêtes secondaires. Dans Avatar: Frontiers of Pandora, il y a toujours quelque chose à faire. Cela étant, bien qu’intelligemment construit, le jeu propose un monde ouvert des plus classiques qui nécessite un investissement conséquent et qui recèle toujours les mêmes problèmes : une certaine répétitivité au bout d’un certain temps et des objectifs souvent trop classiques et anodins.

Terminons ce test par la partie technique du jeu. Vous l’aurez compris en lisant notre compte-rendu : Avatar: Frontiers of Pandora est un titre réussi. La planète où se déroulent les évènements est absolument magnifique, que ce soit en mode performance ou en qualité. Les panoramas sont somptueux et variés, tandis que la faune et la flore nous offrent un voyage de tous les instants. La direction artistique, fidèle au possible à l’univers créé par James Cameron, est incroyable et il est courant que l’on s’arrête, à pied ou dans les airs, pour profiter de la beauté de Pandora, un écrin de verdure et de nature qui nous invite au voyage et à l’exploration, du début à la fin. Cela étant, comme souvent avec les jeux d’une telle envergure, certains petits bugs demeurent : apparition de textures tardives, quelques menus ralentissements lors de la sauvegarde, éléments de décors qui apparaissent subitement… De petits défauts qui n’entachent pas l’expérience, mais qui ont tendance à nous rappeler à la réalité. Enfin, les musiques, tout comme le reste du jeu, s’inscrivent parfaitement dans le ton de celles utilisées dans les films. L’ambiance est également au rendez-vous et on savoure pleinement nos escapades en forêt en profitant pleinement des bruitages ambiants. En termes de dépaysement, c’est top, tout simplement.

8/10
Avatar: Frontiers of Pandora est une réussite, indéniablement. Porté par une direction artistique de haut vol, fidèle au lore développé et créé dans les films, le jeu d’Ubisoft dispose d’arguments solides qui devraient plaire aux amateurs d’exploration avides de découvrir Pandora. Cette entrée dans l’univers de James Cameron est intelligente au possible et, bien qu’il s’agisse d’un monde ouvert, elle possède ce petit quelque chose qui la rend addictive. Alors oui, on peut évidemment discuter de la progression et de la difficulté déséquilibrées de l’ensemble, de ces quelques bugs qui entachent légèrement l’expérience, mais concrètement, on tient là une véritable ode à l’exploration, à la découverte et au voyage. Et rien que pour ça, Pandora vaut le détour !

+

  • Pandora ;
  • Système de craft intelligent et inévitable ;
  • Pandora ;
  • Faune et flore magiques ;
  • Pandora ! ;
  • Vol à dos d'Ikran ;
  • Exploration omniprésente et gratifiante ;
  • Contenu colossal ;
  • Fidèle à la saga cinématographique ;
  • Musiques enivrantes.

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    • Difficulté mal dosée ;
    • Progression déséquilibrée ;
    • Sentiment de lassitude inhérent au monde ouvert ;
    • Formule de jeu et histoire classiques ;
    • Bugs limités mais présents.