Test : Avowed sur Xbox Series X|S
Le "petit Skyrim" ?
![](/content/thumbnails/uploads/2024/01/gejoqijakaaxsph-tt-width-620-height-292-fill-1-crop-1-bgcolor-000000.jpg)
Avowed vous propose de débuter votre aventure avec la création de votre personnage. Un héros entièrement personnalisable avec une particularité : celle d’incarner un être divin. Qu’est-ce que cela implique ? Que vous pouvez disposer de caractéristiques physiques particulières qui vous différencient des différents intervenants que vous croisez sur votre chemin qui, du coup, réagissent à votre arrivée / quand vous leur parlez. Prenant l’apparence d’éléments naturels (coquillages, verdure, écorce…), ces derniers se montrent assez limités et très particuliers. Mais rassurez-vous, si vous souhaitez ne pas les afficher, c’est tout à fait possible. Car s’il y a bien une chose qui saute aux yeux dès le lancement du jeu, c’est l’importante personnalisation mise à la disposition du joueur pour paramétrer sa partie, son personnage. De nombreux éléments sont modifiables, certains étant classiques comme la difficulté (il y en a 5 au total et, pour le test, nous avons choisi de parcourir l’aventure en « normal »). D’autres, par contre, ont une réelle incidence comme la possibilité de choisir le point de vue. Ainsi, Avowed peut se jouer autant en TPS (vue à la troisième personne) qu’en FPS (vue à la première personne), ce que nous avons choisi. De quoi satisfaire tout le monde, dans tous les cas.
Une fois votre avatar créé, c’est le moment de se lancer dans l’aventure. Cette dernière débute par une longue vidéo explicative qui dresse le contexte de l’histoire en présentant le monde dans lequel nous allons évoluer. Nous découvrons également l’origine de notre personnage ainsi que la mission qui nous a été confiée par l’empereur : être son émissaire sur les Terres Vivantes, un lieu sujet à une malédiction répondant au nom de Malrêve. Dès le départ, on constate que le lore du jeu d’Obsidian est particulièrement développé et que l’univers nécessite que l’on s’acclimate à tout un panel de mots propres aux Terres Vivantes et au monde sur lequel nous allons voyager. Evidemment, vos premiers pas ne sont pas de tout repos puisque votre bateau est attaqué par un avant-poste de l’empire. Ce passage sur une ile de taille modeste prend l’allure d’un tutoriel bien construit qui nous permet de prendre en main le jeu et ses commandes. C’est aussi, et surtout, l’occasion de mesurer l’impact du Malrêve sur les hommes et l’importance de notre mission. Une mission qui va nous amener ensuite sur les Terres Vivantes où l’accueil sera tout aussi sinistre puisqu’à notre arrivée nous sommes victimes d’une tentative de meurtre. S’ensuivront alors toute une série d’évènements qui impliquent des personnages au caractère bien trempé et qui nécessite notre intervention. Et c’est ici que le savoir-faire d’Obsidian fait des merveilles. Tout au long de l’aventure – bavarde, au demeurant – vous allez devoir faire des choix. Certains sont assez insignifiants, tandis que d’autres ont un impact conséquent sur le déroulement de l’histoire. Certains dilemmes sont extrêmement complexes et le choix que l’on fait oriente véritablement la suite des évènements. Les conséquences prennent d’ailleurs différentes formes qui impactent réellement notre périple, ce qui nous oblige à mesurer notre prise de décision. Comme dirait l’oncle Ben, un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. Vous l’avez donc compris, Avowed est un titre d’Obsidian qui transpirer l’ADN du studio : des dialogues, des choix importants et une implication réelle de notre personnage dans l’histoire. Seule véritable différence avec un titre comme The Outer Worlds : l’humour. Bien que certaines remarques puissent faire sourire, le ton est presque toujours sérieux, ce que l’on trouve dommage bien que ce soit cohérent avec l’univers et le contexte proposés.
En termes de gameplay, Avowed ressemble furieusement à ce que peut proposer un titre comme Skyrim, surtout quand il est joué comme un FPS. On retrouve donc une maniabilité classique reposant sur des habilités telles que le sprint, l’esquive, l’attaque légère ou puissante ainsi que sur l’utilisation de toute une série d’objets et de pouvoirs. C’est franchement intuitif, on prend rapidement ses marques, et contrairement à ce que l’on pouvait imaginer, le tout se montre relativement nerveux. En effet, au cours de certaines batailles qui nous opposent à un groupe d’ennemis en grand nombre, il est nécessaire de mobiliser l’entièreté de nos possibilités afin de survivre. Se mouvoir est une nécessité, tout comme le fait d’esquiver ou de parer les attaques ennemies. Pour vous aider, des indicateurs colorés apparaissent d’ailleurs à l’écran, ce qui vous permet d’anticiper ou de parer les coups. Tout du moins sur papier, car en pratique, quand il y a une dizaine d’ennemis, il est parfois difficile de s’y retrouver. C’est d’autant plus vrai que vous devez composer avec les deux alliés qui vous accompagnent et un environnement qui se montre parfois hostile. On profite d’ailleurs de l’occasion pour parler un peu de la difficulté et attirer l’attention sur le fait qu’Avowed n’est pas un jeu qui se veut facile, tout du moins si vous êtes un joueur qui fonce. En effet, les ennemis ne s’adaptent pas à votre niveau, ce qui signifie que si vous voulez vous concentrer sur la trame principale, vous risquez rapidement de vous heurter à des adversaires trop forts pour vour. L’exploration et les quêtes annexes sont donc les seules solutions pour vous permettre d’évoluer et de vous en sortir.
Pour parvenir à vous débrouiller dans le monde hostile des Terres Vivantes, il vous faut donc disposer d’un équipement solide et faire évoluer votre personnage. Comme tout bon RPG, Avowed reprend le principe d’expérience à glaner et chaque montée de niveau vous offre l’opportunité d’utiliser un point de compétence et un point de caractéristique. Vous disposez donc de trois arbres de talents qui orientent clairement votre manière de jouer et qui se répartissent selon le rôle que vous voulez incarner : guerrier, rôdeur (distance) et magicien. Disposant d’une grosse dizaine de compétences chacun (elles-mêmes subdivisées en deux ou trois points), elle vous offrent l’opportunité de personnaliser totalement votre gameplay. Mieux, il est tout à fait possible de profiter de deux arbres de talents en même temps. Dans notre cas, nous avons spécialisé notre personnage en tant que guerrier et rôdeur, ce qui nous permettait d’engager les ennemis à distance avant d’aller achever le travail au corps-à-corps. Nul doute qu’il est possible de faire quelque chose de similaire avec la magie. Ce système de compétences est également utilisable pour les quatre personnages qui peuvent vous accompagner au cours de votre aventure. Leurs arbres sont simplement plus limités et les possibilités moins nombreuses. On profite d’ailleurs de l’occasion pour spécifier qu’il s’agit de la seule chose que vous pourrez modifier sur vos compagnons, ce que l’on trouve dommage. On aurait aimé que les développeurs voient les choses en un peu plus grand en ce qui les concerne (modification de l’équipement, points de caractéristiques…).
Autre point de personnalisation et d’attention : l’équipement. Dans Avowed, vous pouvez sélectionner deux armes parmi toutes celles proposées (fusil, arc, arme à deux mains, arme à une main, bouclier, grimoire…) et vous équiper d’une armure, d’une paire de botte, de gants et de plusieurs bijoux. L’arme a une influence sur les dégâts occasionnés, mais également sur l’assommement (qui permet de réaliser une attaque puissante), tandis que l’armure définit votre capacité à encaisser les dégâts. Plus cette dernière est lourde, plus elle a un impact sur votre endurance, c’est-à-dire sur votre capacité à esquiver ou à attaquer. Il faut donc avoir à l’esprit que votre choix d’équipement aura un impact réel et concret sur votre manière de jouer et les possibilités qui s’offrent à vous au cours des combats. Quand l’endurance est épuisée, il faut patienter quelques secondes avant de pouvoir en récupérer, ce qui vous rend vulnérable. Les autres objets (bottes, gants et bijoux) n’ont aucune incidence sur les caractéristiques de votre personnage, mais peuvent vous apporter des bonus plus ou moins intéressants comme améliorer votre capacité à porter, augmenter le taux de coups critiques… Évidemment, en fonction de votre manière de jouer, il faut choisir l’équipement le plus pertinent. Autre aspect important : l’amélioration des pièces que vous portez. Au cours de vos pérégrinations, vous allez mettre la main sur toute une série de matériaux qui permettent d’améliorer votre équipement au camp. Cet aspect ne doit pas être négligé puisqu’il vous offre l’opportunité de rendre votre personnage nettement plus performant (et donc d’éviter le problème d’une difficulté ardue). Pour vous aider, tous les éléments sont clairement indiqués et sont facilement trouvables pour peu que vous preniez le temps de fouiller les endroits parcourus et/ou que vous démanteliez certaines pièces d’équipements. Ici aussi, on sent qu’Obsidian a voulu faire les choses de manière intuitive et c’est une réussite. On retrouve aisément ce dont on a besoin dans notre inventaire et la navigation dans les menus nous aide franchement à organiser facilement nos composants et notre équipement. De bons points pour un RPG de cette trempe.
Vous l’avez probablement compris en lisant le test jusqu’ici, mais Avowed va/veut vous pousser à explorer son monde. Ce dernier n’est d’ailleurs pas tout à fait ouvert puisqu’il prend la forme d’immenses zones à parcourir, de « mini mondes-ouverts » dans lesquels vous pouvez vous promener allégrement en suivant la trame principale ou en résolvant les problèmes soulevés par les quêtes secondaires. Ces dernières, nombreuses sans être envahissantes, développent un peu l’histoire du jeu, des factions, des PNJ, et s’avèrent être le meilleur prétexte pour partir à l’aventure. On vous conseille d’ailleurs franchement de les suivre, mais également de vous « perdre » dans les Terres Vivantes car elles regorgent de cachettes et de trésors à glaner. Ces derniers peuvent prendre de multiples formes comme des souvenirs anciens (qui boostent certaines caractéristiques), des morceaux de totems, des coffres ou encore des objets. Ceux et celles qui veulent également jouer la carte de l’aventure jusqu’au bout pourront également tenter de déchiffrer les cartes au trésor. Les chasseurs quant à eux seront ravis d’apprendre qu’il y aura des primes à récolter en traquant certaines créatures ou certains personnages ignobles. Avowed propose pas mal de choses différentes, qui se répètent dans chaque zone, sans pour autant noyer le joueur sous une kyrielle d’informations ou de choses à faire qui pourraient se montrer lassantes. Cela a d’ailleurs une conséquence sur la durée de vie du titre qui, selon votre manière de jouer et votre propension à la découverte, devrait dépasser les 25 heures de jeu.
Reste la question de la technique. Si les développeurs nous avaient annoncé, au départ, viser les 30 fps, nous avons eu l’agréable surprise de découvrir que trois modes étaient disponibles à la sortie du jeu. Le premier – qualité – nous propose une expérience en 4K à 30 fps. Le second – performance – vise les 60 fps au détriment d’une certaine qualité visuelle, tandis que le dernier s’avère être un compromis que l’on trouve extrêmement pertinent et qualitatif. Tournant en 40fps, ce troisième mode s’avère être le plus efficace pour profiter de manière optimale de l’expérience proposée par Obsidian. Une expérience qui s’est d’ailleurs montrée franchement solide pour un jeu de cet acabit, bien qu’un certain nombre de bugs subsistent encore. Des plus gênants, on retiendra le crash de la console, mais aussi et surtout le fait qu’il nous était impossible de récupérer un objet de quête (secondaire, heureusement) qui avait glissé sous le sol. Pour le reste, il y a des petites choses à perfectionner, notamment au niveau des collisions et de l’une ou l’autre ligne de dialogue qui n’était pas traduite. Sur le plan technique, Avowed se montre assez convainquant et agréable à regarder, sans pour autant endosser le rôle de vitrine technologique. Les environnements sont grands, variés et de nombreux éléments colorés s’y affichent, ce qui est plaisant. Les animations des personnages quant à elles sont un peu en retrait par rapport à certains standards. Par contre, là où le jeu se montre brillant, c’est au niveau de la direction artistique. Bien que les zones soient immenses, il existe de nombreux chemins qui peuvent nous mener à un seul et unique objectif. Nous n’avons jamais eu l’impression d’être perdu ou de ne pas trouver notre chemin. Ce dernier semblait s’imposer à nous, même dans les moments où nous partions en exploration. Cela étant, même si on se sent franchement libre dans nos déplacements, force est de constater que le titre d’Obsidian n’effleure pas l’étendue des possibilités d’un jeu comme Skyrim, par exemple. Enfin, sur le plan sonore, les musiques se montrent relativement discrètes, peut-être même un peu trop. On aurait apprécié qu’un thème ressorte particulièrement ou que la musique vienne porter certains moments forts de l’histoire. Du côté des doublages, par contre, nous n’avons pas grand-chose à dire si ce n’est que l’anglais semble par moment « charcuté ». Un choix volontaire, assurément, mais un choix étonnant tout de même.
![](https://xbox-mag.net/content/themes/xboxmag/images/macaron-selectionxm.png)
+
- Trois modes graphiques ;
- Direction artistique réussie ;
- Choix pertinents ayant un impact réel ;
- Personnalisation poussée d'une partie ;
- Dialogues et lore intéressants ;
- Combats nerveux ;
- Gameplay intuitif ;
- Menus bien pensés.
-
- Zones découpées ;
- Encore quelques bugs gênants ;
- Personnalisation limitée des compagnons ;
- Musiques trop discrètes ;
- Visibilité lors de certains combats.