Test : Battlefield 3 sur Xbox 360
Dès sa première présentation au public, Battlefield 3 s’est immédiatement imposé comme un concurrent sérieux au poids lourd du genre, Call of Duty. Malheureusement, il n’aura suffit que de quelques heures de jeu pour que le soufflé retombe et que l’effet de la poudre aux yeux lancée par EA se dissipe. Concernant le scénario, si comme bon nombre des joueurs, seul compte pour vous le multijoueur, vous ne serez pas déçu par celui-ci malgré ses nombreux défauts. Vous incarnez un soldat interrogé par ses supérieurs et dont les flashbacks et récits font office de missions. Très vite confus, l’histoire se suit sans surprise, les personnages sont également peu charismatiques. Vous éprouverez toutes les peines du monde à vous attacher à eux. Nous ne lui en tiendrons pas rigueur, comme dit plus haut, ce qui importe finalement, le cœur de Battlefield 3, c’est son gameplay.
Tantôt simple soldat, tantôt conducteur d’un tank ou encore pilote d’un avion de chasse, les changements de cadre ne manquent pas. Et vous verrez du paysage. La belle Paris, Téhéran ou même New York. Paysages d’autant plus agréables à parcourir qu’ils sont soutenus par des graphismes à couper le souffle. Vous en prendrez plein la vue dès les premières minutes de jeu. Et si vos yeux tiennent le coup, vos oreilles auront droit au même traitement. Cela explose à votre droite, à votre gauche, derrière ou au-dessus de vous. Les balles sifflent au-dessus de votre tête. Sur ce point, difficile de reprocher quoi que ce soit à DICE qui a repoussé nos consoles dans leurs derniers retranchements. C’est également sans compter la mise en scène. Là encore, DICE a fait un travail remarquable. Immeubles qui s’écroulent de tout leur poids sur vous, combats aériens à bord d’un avion de chasse, chaque nouvelle mission est une occasion pour les développeurs de vous impressionner. Mais tout cela se fait au détriment du plaisir de jeu.
Rails de Guerre
A trop vouloir bien faire, DICE fini par perdre les joueurs en cours de route. Du script, du script, du script, du QTE, oh ! du FPS et finalement du script. Si la mise en scène est irréprochable, elle est bien trop présente à tel point qu’elles vampirisent chaque mission. Vous ne ferez que suivre vos camarades de combat, vous déplaçant à la file indienne, du début à la fin du niveau. Vous aurez la désagréable sensation de parcourir un train fantôme, prisonnier de votre siège et où les fantômes ont laissé la place aux scripts. Comme eux, ils sont tout aussi inoffensifs. Malgré les rappels à l’ordre de votre supérieur vous ordonnant de vous mettre à couvert, vous pourrez passer sans trop de problème, puisque ce sniper est programmé pour ne tirer que sur le pot de fleur à votre droite. Une histoire de mise en scène il semblerait. Sur une mission de quinze minutes, les phases en FPS ne représentent que cinq minutes de jeu. Un comble. Là où les scripts et QTE devraient intervenir après de longues phases de FPS afin de surprendre le joueur, relancer l’intérêt, c’est ici l’exact opposé qui se produit.
A plusieurs reprises, les limites de la formule initiée par Call of Duty se font sentir en cours de jeu. Un combat aérien, certes impressionnant, se limite à une seule action : marteler le bouton A sur les ordres de l’IA, cette dernière pilotant l’avion. Et lorsqu’un QTE interviendra pour vous demander de tuer un simple rat qui vous mord le doigt (nous vous rappelons que votre objectif principal est de mettre la main sur un dangereux terroriste menaçant de faire exploser une bombe nucléaire à New York, hum hum), l’on se dit qu’il y a un comme un problème quelque part.
Quand le multi va tout va
Si à ce stade le bilan parait un peu chargé pour le jeu de Dice, il lui reste pourtant une carte de choix à jouer. En effet, à l’instar de son grand concurrent Call of Duty, Battlefield 3 prend toute sa saveur dans le multijoueur. Histoire de commencer en douceur, abordons le cas des missions coop. Contrairement au DLC de Bad Company 2, ces missions ne seront jouables qu’à deux simultanément. Heureusement, cette limitation trouve écho dans un aspect coopération plus poussé. A l’instar de certaines missions spec ops de Modern Warefare 3, certaines missions demanderons une réelle complicité entre les joueurs. On regrettera surtout le faible nombre de ces missions (six en tout et pour tout), dont vous aurez fait le tour rapidement. Toutefois l’une de ces missions offre un apport considérable : la possibilité (ou plutôt l’obligation) d’apprendre à piloter les hélicoptères qui sont dans ce jeu difficiles à apprivoiser.
Pour sa part, le gros du multi offre classiquement des parties à objectifs (poser et désamorcer des bombes, capturer et contrôler des zones), mais apporte aussi dans sa besace un nouveau mode de matchs à mort en équipe. Soyons honnête, ce mode ne vous distraira qu’un temps et servira surtout à canaliser les joueurs ne s’intéressant qu’aux frags. Pour le reste, les fidèles de la série retrouveront rapidement leurs marques, malgré de gros changements dans les classes et dans les équipements à débloquer. Il faudra donc un petit temps d’adaptation pour redevenir compétitif. Voilà qui apporte un peu de sel à ce mode qui n’est donc pas un simple pack de cartes. Signalons au passage qu’il sera vitale d’installer sur le disque dur un pack de textures HD pour éviter que ses parties ne ressemblent trop à la bouillie de pixels que les joueurs de la Beta ont connu. Mais rassurez-vous, le reste du jeu est bien loin de cette dite Beta, même s’il reste des bugs qui seront corrigés petit à petit. Enfin, un petit mot pour signaler que le système de matchmaking a cédé sa place à une liste de serveurs bien plus attrayante.
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- Graphiquement sublime
- Le multijoueurs, véritable intérêt du titre
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- La partie solo, très décevante
- Trop de QTE et de scripts !
- Bien trop de bug