Test : Battlefield 6 sur Xbox Series X|S
La guerre est ouverte
Call of Duty et Activision ont de bonnes raisons de trembler depuis l’annonce de Battlefield 6, et d’autant plus depuis les phases de bêta qui ont su convaincre les joueurs, avides de retrouver une expérience simple et réaliste. Exit les skins ridicules colorés et/ou de personnages célèbres, Battlefield 6 se concentre sur l’essentiel : la guerre et les soldats qui la mènent. L’expérience proposée par les studios en charge du développement est double : le multijoueur, pierre angulaire de la saga, et le retour d’une campagne.
Histoire de découvrir le gameplay proposé cette année, nous avons débuté par cette dernière qui nous propulse au cœur d’un conflit fictif qui débute en 2028 quand une milice privée, la Pax Armata, décide d’entrer en guerre. Le prologue nous met directement aux commandes du chef d’une escouade composée de quatre hommes, en Géorgie, dans une base de l’OTAN qui se fait attaquer par surprise. C’est l’occasion pour les développeurs de déchainer les explosions dans tous les coins de l’écran et de détruire un grand nombre de bâtiments, histoire de montrer, en quelques secondes à peine, le plein potentiel du jeu et du moteur utilisé, le Frostbite Engine. Et il faut dire que ça fonctionne plutôt bien.
Vont suivre une série de quelques missions – une poignée, pour être honnête – qui va nous faire voyager du Caire à Brooklyn, en passant par Gibraltar, notamment. Des destinations variées pour des propositions toutes aussi différentes. On retrouve, à la manière d’un Call of Duty, différentes phases de gameplay allant de la course poursuite en voiture à l’infiltration au beau milieu de la nuit. La proposition, sur papier, est intéressante et, soyons honnêtes, elle se laisse suivre durant les quelques heures qu’il faut pour achever cette campagne dont la durée de vie n’excède pas les 5 ou 6 heures en difficulté normale. Cela étant, cette partie du jeu manque vraiment d’impact, de ce grand moment qui nous laisse penser que la saga d’Activision reste franchement mieux maitrisée de ce point de vue-là.
On retrouve d’ailleurs des similitudes avec certaines campagnes d’anciens Call of Duty, pour une impression de déjà-vu pas forcément plaisante. Cette sensation, on la ressent également avec l’histoire qui use de poncifs évidents, incapable de nous surprendre et qui, par moment, laisse songeur. C’est notamment le cas de certains membres de notre équipe qui sont des caricatures complètes du soldat qui ne se soucie pas de la paix, mais préfère la guerre et le conflit, le tout sur une note patriotique à peine déguisée et affichée. Bref, des défauts qui ne nous empêchent pas de suivre la campagne les quelques heures nécessaires mais qui en font un aspect secondaire du jeu, assurément.
Heureusement, c’est surtout pour son aspect multijoueur que la saga Battlefield est réputée. On retrouve donc ici une expérience solide qui se base sur des modes de jeu bien connus des joueurs et communs avec d’autres FPS (Match à mort par équipe, Roi de la colline, Domination ou encore Match à mort en escouade), mais aussi et surtout des modes spécifiques à la saga et à ce sixième opus. Ainsi, il est possible de découvrir les modes Percée et Ruée. Le premier des deux envoie une équipe à l’attaque de certains points, tandis que la défense tentera de les repousser. Le second, par contre, nécessite de poser des charges explosives sur des points précis que l’équipe adverse tentera tant bien que mal de protéger.
Si les objectifs sont sensiblement différents, c’est surtout le fait de rassembler les joueurs autour d’objectifs restreints sur des espaces plus confinés qui donnent à ces deux modes un dynamisme et une nervosité franchement positives. Le conflit, limité dans l’espace, prend rapidement de l’envergure et on croise très vite un grand nombre d’adversaires, ce qui donne lieu à des combats qui font sensation. Battlefield 6 est un jeu où les mots « Zone de guerre » prennent du sens : entre les explosions, les tirs, les bombardements et les soldats qui courent dans tous les sens, l’immersion est totale ! Et si vous ajoutez à cela la présence de véhicules, la possibilité (et l’importance) de collaborer avec les membres de votre escouade, vous comprenez que tout est fait pour rendre l’expérience aussi dense qu’intense. Battlefield 6 frappe fort, dès les premières minutes, offrant une tension de tous les instants qui s’avère être l’un des gros points positifs du jeu.
Ce constat, cette densité dans les affrontements, on ne peut pas toujours le faire car selon les modes (en conquête, la carte est nettement plus grande, plus ouverte) et les cartes, cette intensité peut baisser drastiquement. Des cartes, le jeu nous en propose seulement neuf. Les terrains de jeux sont tirés des missions de la campagne, nous invitant ainsi à retrouver les Etats-Unis, l’Égypte ou encore Gibraltar. Si la plupart des maps se montrent plutôt réussies, avec une possible verticalité et des entrées terriblement nombreuses pour atteindre un point, il faut reconnaitre que deux d’entre elles semblent trop grandes, diluant ainsi l’action de manière trop importante.
On profite d’ailleurs de l’occasion pour faire un point sur le contenu du titre qui, à son lancement, est relativement maigre. En effet, si la campagne se boucle en quelques heures, le fait de n’avoir que neuf cartes multijoueur et tout autant de modes de jeu pourraient bien rapidement donner l’impression aux joueurs de tourner en rond. Alors oui, on sait que du contenu sera proposé dans les semaines à venir, mais il faut tout de même que cela suive et surtout que ça ne traine pas trop au risque de créer un désintérêt et une lassitude qui seraient rapidement fatal à un titre de cette envergure qui, rappelons-le, est taillé pour le jeu en ligne.
Heureusement, une bataille, une partie, ne ressemble jamais vraiment à une autre. La raison ? L’environnement destructible. Indéniablement l’un des points forts du titre, cet aspect a eu droit à un traitement de faveur de la part du studio qui nous offre l’opportunité de tout détruire, ou presque. Ainsi, une maison dans laquelle vous vous cachez peut subitement exploser, éventrée par le tir d’un lance-missiles ou d’un tank. Cette profusion d’éléments destructibles rend, encore une fois, les choses dynamiques. C’est d’autant plus vrai dans les cartes qui se déroulent en centre-ville comme à Brooklyn où les maisons et véhicules explosent au fil de la partie, modifiant ainsi les cachettes disponibles. Évidemment, certaines cartes, notamment dans le désert où l’on se retrouve nettement plus exposés, sont moins intéressantes de ce point de vue-là.
Au niveau des mécaniques de jeu, Battlefield 6 reprend le fonctionnement de ses ainés, à savoir quatre classes qui peuvent être personnalisées : Assaut, Soutien, Éclaireur et Ingénieur. Si le premier est le soldat polyvalent de base, le second quant à lui dispose de la capacité (très pratique !) de relever ses alliés tombés au combat. L’éclaireur quant à lui aura pour objectif d’identifier les cibles et de les éliminer à distances. Enfin, les ingénieurs peuvent réparer les véhicules endommagés, ce qui n’est pas négligeable sur les grandes cartes. En plus de ces capacités spécifiques, chacune de ces classes disposent de petits avantages passifs qui leur permettent d’employer certains types d’armes avec un petit bonus. Intéressant. Même constat du côté des gadgets : une classe, le soutien par exemple, peut délivrer des sacs de munitions à ses alliés afin de leur permettre de continuer le combat. La synergie est de mise et une escouade composée de quatre joueurs peut donc accueillir chacun des rôles pour une équipe équilibrée. Concrètement, sur le champ de bataille, tout cela fonctionne plutôt bien, si vous vous trouvez avec des joueurs qui tiennent compte de votre présence. Dans un monde idéal, il faudrait communiquer activement à l’aide d’un casque et d’un micro, mais même si ce n’est pas le cas, il est possible de travailler ensemble. D’ailleurs, il est bon de noter qu’il est possible de réapparaitre là où se trouve l’un de nos équipiers (tant qu’il n’est pas en combat). De quoi faciliter l’entraide et les déplacements de groupe.
En termes de progression, Battlefield 6 se base un principe aussi simple qu’efficace. Chaque classe jouée engrange de l’expérience qui vous offre l’opportunité de monter en niveau, ce qui vous permet de débloquer de nouvelles armes et de nouveaux accessoires, entres autres. Même chose du côté de l’armement : plus vous employez une pièce d’équipement, plus vous gagnez de l’expérience et donc par extension des accessoires à utiliser. Ces derniers peuvent modifier drastiquement les caractéristiques de votre arme. Vous pouvez ainsi créer l’équipement qui vous correspond le mieux et qui s’adapte à votre manière de jouer.
Côté contenu, on dénombre pas moins de 45 armes disponibles au lancement. Un panel intéressant pour un lancement qui laisse donc aux joueurs l’embarras du choix, surtout que chacune d’elle est personnalisable et modifiable. Et d’ailleurs, tant qu’à parler de personnalisation, abordons la question toujours épineuse des microtransactions. Ici, contrairement à Call of Duty notamment, on peut dire qu’en l’état le jeu ne pousse pas forcément à la consommation, loin de là. De nombreuses apparences – toutes très réalistes et sobres, d’ailleurs – sont récupérables en accomplissant des missions / défis proposés. Ces derniers offrent des récompenses qui prennent deux formes : des objets (allant de l’apparence à la carte de visite) et de l’expérience. Quant à l’inévitable passe de combat, actuellement, il n’y en a pas, mais cela devrait arriver dans les jours et semaines à venir…
Venons-en maintenant au sujet qui fâchait les joueurs sur Battlefield 2042 : la partie technique. Véritable hantise de la communauté depuis le précédent opus, cet aspect est nettement mieux géré sur Battlefield 6. En effet, pour notre test que nous avons débuté durant le week-end, nous n’avons rencontré aucun souci sur le jeu en ligne. Pas une seule déconnexion, pas un seul bug majeur, pas un crash. Le travail est impeccable, à quelques petites exceptions près (corps qui bougent seuls, éléments de décor qui restent en suspens…). Rien de bien grave, en somme. On a même envie de dire que la proposition est ici des plus solides, sauf en ce qui concerne la campagne. Là, c’est un peu plus compliqué. De fait, au cours de notre partie, nous avons rencontré toute une série de petits problèmes techniques (corps de victimes qui bougent, animations de visage datées, collisions nombreuses, …) qui brisent franchement l’immersion. C’est dommage, franchement dommage.
Surtout que du côté sonore, Battlefield 6 est absolument sensationnel. Une fois sur le champ de bataille, les bruits de tir, d’explosion, les avions et hélicoptères qui passent au-dessus notre tête, tout est fait pour vous immerger. C’est encore plus vrai si vous jouez avec un casque ou une installation où la spatialisation est poussée, ce qui nous donne l’impression d’être au centre d’une guerre qui bat son plein. Chapeau ! Enfin, on déplorera une IA limitée en solo, ce qui donne lieu à des comportement incohérents et totalement irréalistes, ce qui est totalement le contraire du rendu du jeu qui, globalement, se montre superbe. Les environnements sont magnifiques, les effets de lumière de très bonne qualité, tout comme les explosions. Le moteur de jeu fait ici des merveilles et Battlefield 6 se place assurément dans ce qui se fait de mieux sur le plan purement visuel.
+
- Modes "Percée" et "Rush" sous tension ;
- Véritable champ de bataille ;
- Ton juste et sobre ;
- Level design des cartes intéressant ;
- Environnements destructibles ;
- Progression maitrisée ;
- Microtransactions secondaire ;
- Partie sonore au top.
-
- Campagne courte et manquant de moments mémorables ;
- Contenu limité (seulement 9 cartes) ;
- Techniquement limité en solo ;
- Manque de surprise.

