Test : Battlefield : Bad Company sur Xbox 360
Acta non Verba : des gestes pas des paroles
Si le concept n’a rien de novateur (un FPS au cours duquel s’affrontent américains et russes), les studios DICE et Electronic Arts produisent pourtant une copie tout à fait remarquable. La campagne se situe dans la région fictive de Serdaristan en Europe de l’Est, en Russie ainsi que dans une ville prénommée Sadiz. Peu de détails expliquent l’origine de ce conflit, localisé dans un futur proche, mais les escouades alliées devront vaincre les troupes de la M.E.C (pour Middle East Coalition) et des mercenaires payés pour renforcer les rangs ennemis. Dans l’uniforme du soldat Preston Marlowe, lui-même échoué dans cette galère après un accident d’hélicoptère, vous rejoignez vos nouveaux acolytes, à savoir George Gordon « Haggard », le passablement fêlé Terence Sweetwater et votre boss, le sergent Samuel Redford.
On the road again…with assault riffles !
L’immersion gagne en crédibilité grâce à des effets sonores fort bien rendus, les tympans souffrent (admettons le) si vous allumez votre ampli lors de séquences où fusent les échanges de tirs et les bombardements. Vos voisins vous détesteront peut être par la suite, mais l’effet est garantit au point que l’on se verrait bien courir sous les rifles pour aller chercher un certain Ryan ! Contrairement à d’autres productions du même acabit, les environnements – outre le fait d’être entièrement destructibles hormis les piliers porteurs – sont de taille impressionnante et permettent d’évoluer en adaptant la stratégie. Seul point commun entre tous les joueurs, le lieu de rencontre sera indiqué sur la mini-carte. A partir de cet élément, vous êtes entièrement libre d’emprunter un véhicule et de suivre la route, de courir à couvert en vous cachant sous les arbres ou de contourner en repérant des obstacles permettant de se dissimuler à intervalle régulier. L’absence de temps de chargement, le titre optant pour le streaming, octroie toutes sortes de possibilités dont celle de passer également par un cours d’eau. Chacun pourra personnaliser sa façon d’aborder l’ennemi, en frontal ou à revers, en revanche il s’agira de se planquer assez souvent pour reprendre des forces.
La combinaison des touches se révèle bien pensée pour rapidement récupérer des points de santé, saisir à nouveau son arme, emboîter une grenade, sauter un obstacle,s’accroupir ou monter dans un véhicule. Dans le dernier cas, la conduite est très sommaire, reconnaissons le, mais ce n’est pas le propos du titre et il suffira simplement de diriger un transport de troupes, tank ou blindé léger pendant qu’un coéquipier tire si besoin est. Dans la même veine, ne vous attendez pas à diriger votre escouade à la manière d’un Ghost Recon, ici les membres sont indépendants et opteront pour une action (attente, attaque, à couvert) suivant la situation et vos déplacements. En bref, le soft s’adresse principalement à ceux qui souhaitent plutôt se focaliser sur leur propre personnage, sans passer de précieuses minutes à ordonner le moindre mouvement. Parfois, le pari est risqué et ne donne pas de résultat tangible, dans le cas présent le placement de vos acolytes s’immisce parfaitement dans l’action : ils interviennent véritablement pour éliminer l’adversaire, se positionnent de manière efficace sans pour autant vous piquer les meilleurs tirs ! Pourtant, l’adversaire semble prendre un plaisir vicieux à vous viser en priorité, disons le de suite vous ne verrez pas vos partenaires tomber sous les balles, au mieux ce sera un vague « je suis blessé » (…mais je continue à cartonner).
That’s some bad hat, Harry !
Le titre bénéficie du moteur mis au point par Frosbyte, ce dernier permettant des rendus visuels très à propos dans un jeu de guerre. Les tirs des chars, par exemple, détruisent littéralement des pans de murs, les roquettes laissent d’importants trous au sol ou déciment les arbres (les amateurs de déforestation seront conquis). Les décors s’entourent de jolis graphismes et d’une belle colorisation, ils sont plutôt fournis en extérieur mais se révèlent, quand même, un peu limite en intérieur. On peut toutefois « jouer » avec les éléments qui constituent les environnements (roches, bâtisses en ruine, troncs d’arbre, rivières, véhicules abandonnés, tonneaux explosifs, ponts) pour personnaliser son avancée et opter ( de préférence) pour une attaque par le côté. Le seul bémol à noter reste que l’ennemi arrive à vous localiser de loin et en toutes circonstances : le fait qu’il soit souvent positionné sur un toit justifie de beaux angles de vue, en revanche une épaisse fumée devrait permettre d’évoluer plus discrètement. Cette petite remarque est d’autant plus dommageable que l’adversaire se meut, du coup un mixe entre les déplacements des méchants et une progression dans la fumée, l’herbe haute…aurait été super bien accueilli.
A un c’est bien, à deux c’est mieux, à 24 c’est du régal (enfin, tout dépend de ce que vous faîtes) : si les développeurs ont largement misé sur la campagne solo sans la tronquer au profit du Live (et nous les en remercions), ce dernier n’a pas été lésé pour autant. Les parties de franche camaraderie s’accompagnent d’un choix de classe (Démolition, Assaut, Spécialiste, Reconnaissance et Support pour les trouillards tels que moi) histoire de ne pas avoir forcément le même rôle qu’un autre participant. Bon ça c’est dit sur le papier, après cela risque de tourner au capharnaüm si chacun ne respecte pas sa position durant les sessions (comme dans n’importe quel autre titre). Un seul mode est implémenté à ce jour, basé sur le principe de l’Attackers vs Defenders : en gros deux équipes s’affrontent pour préserver son or, toutefois endosser le rôle d’Oncle Picsou ne sert de prétexte qu’à se canarder en beauté. Détruire les réserves de l’ennemi permettra cependant de libérer de nouveaux espaces à exploiter sur l’une des huit cartes proposées. Pour information, une rumeur circule à propos de la mise en ligne d’un futur mode Conquest via le Xbox Live et selon les dires des créateurs, il faudra engranger 37 000 points pour obtenir le grade le plus élevé (Général des Armées).
+
- Une ambiance de « guerre » très immersive, très explosive
- A défaut de gagner au Loto, on trouve des lingots
- Bruitages, musique et effets visuels bien amenés et bien dosés
- Un humour un peu décalé qui rappelle des films comme M.A.S.H
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- L’adversaire s’intéresse plus à nos fesses qu’à celles des coéquipiers
- Le fourbe d’ennemi voit même au travers d’une épaisse fumée
- On aurait aimé pouvoir se mettre à plat ventre pour avancer et guetter