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Battlefield : Bad Company

FPS | Edité par Electronic Arts | Développé par DICE

8/10
19.08.2008 à 14h06 par |Source : http://www.xbox-mag.net

Test : Battlefield : Bad Company sur Xbox 360

“Take a walk on the wild side…of the war” : ces quelques mots empruntés à Lou Reed et légèrement déformés pourraient qualifier l’esprit berçant la “B company”, autrement appelée “Bad Company”. Cette unité rassemble, en effet, les têtes brûlées qui, un jour ou l’autre, ont eu le choix entre la prison ou l’armée. Pourtant, sur le terrain, c’est déjà un peu le bagne sauf que l’on peut utiliser de la grosse artillerie en toute légalité. Ainsi sont posées les bases de Battlefield : Bad Company, une bonne production musclée comme on les apprécie et au sein de laquelle on campe un « bleu », un statut dont nos tendres co-équipiers nous affubleront tout au long de la campagne.

Acta non Verba : des gestes pas des paroles

Si le concept n’a rien de novateur (un FPS au cours duquel s’affrontent américains et russes), les studios DICE et Electronic Arts produisent pourtant une copie tout à fait remarquable. La campagne se situe dans la région fictive de Serdaristan en Europe de l’Est, en Russie ainsi que dans une ville prénommée Sadiz. Peu de détails expliquent l’origine de ce conflit, localisé dans un futur proche, mais les escouades alliées devront vaincre les troupes de la M.E.C (pour Middle East Coalition) et des mercenaires payés pour renforcer les rangs ennemis. Dans l’uniforme du soldat Preston Marlowe, lui-même échoué dans cette galère après un accident d’hélicoptère, vous rejoignez vos nouveaux acolytes, à savoir George Gordon « Haggard », le passablement fêlé Terence Sweetwater et votre boss, le sergent Samuel Redford.



Parce que l’espérance de vie d’un membre de la « B » sur le terrain avoisine le quasi nul, l’escouade fait office de première vague en vue de purger les environs avant l’arrivée des unités blindées et aéroportées. C’est peu reluisant d’être de la chair à canon, certes, mais cela garantit des scènes dignes des grandes productions hollywoodiennes, d’autant plus que l’histoire sera commentée par le héros avec un côté un peu désuet qui sied très bien aux sept missions principales. Le cheminement s’accompagne de bornes de dialogues bien dosées et réalisées : d’un point de vue technique la synchronisation et la traduction ne présentent pas de failles et les échanges sont en nombre suffisant pour renforcer l’ambiance sympathique qui règne dans l’équipe.

On the road again…with assault riffles !

L’immersion gagne en crédibilité grâce à des effets sonores fort bien rendus, les tympans souffrent (admettons le) si vous allumez votre ampli lors de séquences où fusent les échanges de tirs et les bombardements. Vos voisins vous détesteront peut être par la suite, mais l’effet est garantit au point que l’on se verrait bien courir sous les rifles pour aller chercher un certain Ryan ! Contrairement à d’autres productions du même acabit, les environnements – outre le fait d’être entièrement destructibles hormis les piliers porteurs – sont de taille impressionnante et permettent d’évoluer en adaptant la stratégie. Seul point commun entre tous les joueurs, le lieu de rencontre sera indiqué sur la mini-carte. A partir de cet élément, vous êtes entièrement libre d’emprunter un véhicule et de suivre la route, de courir à couvert en vous cachant sous les arbres ou de contourner en repérant des obstacles permettant de se dissimuler à intervalle régulier. L’absence de temps de chargement, le titre optant pour le streaming, octroie toutes sortes de possibilités dont celle de passer également par un cours d’eau. Chacun pourra personnaliser sa façon d’aborder l’ennemi, en frontal ou à revers, en revanche il s’agira de se planquer assez souvent pour reprendre des forces.


Béni soit quand même le développeur qui a eu l’idée de placer des points de sauvegarde assez proches les uns des autres et permettant de ne pas avoir à tuer à nouveau tous les ennemis lors d’un passage à refaire. L’autre conséquence qui en décline, de manière indirecte, est que l’on passe plus de temps à fouiller des décors qui offrent du ravitaillement en munitions, armes, explosifs et or ! Le joueur peut facilement renouveler son stock parmi les 35 modèles (réels ou prototypes) proposés regroupant fusils d’assaut, mitraillettes, pistolets légers, fusils de précision, lance-grenades (M203 ou GP-25) ou appuis-feu anti-char(AT4 ou RPG-7). La possibilité est également donnée de récupérer des explosifs et des appareils permettant de désigner une cible en vue d’une frappe aérienne, sachant que ceux-ci se « régénèrent » d’où le fait d’être rarement à cours de munitions (en mode facile). A contrario, les deux autres niveaux de difficulté nécessitent plus de munitions et, comme notre héros ne peut embarquer qu’une arme principale et une secondaire, certaines scènes se révèlent aussi tonitruantes qu’une course de vachettes enragées dans une rue de Pampelune lors des ferias.

La combinaison des touches se révèle bien pensée pour rapidement récupérer des points de santé, saisir à nouveau son arme, emboîter une grenade, sauter un obstacle,s’accroupir ou monter dans un véhicule. Dans le dernier cas, la conduite est très sommaire, reconnaissons le, mais ce n’est pas le propos du titre et il suffira simplement de diriger un transport de troupes, tank ou blindé léger pendant qu’un coéquipier tire si besoin est. Dans la même veine, ne vous attendez pas à diriger votre escouade à la manière d’un Ghost Recon, ici les membres sont indépendants et opteront pour une action (attente, attaque, à couvert) suivant la situation et vos déplacements. En bref, le soft s’adresse principalement à ceux qui souhaitent plutôt se focaliser sur leur propre personnage, sans passer de précieuses minutes à ordonner le moindre mouvement. Parfois, le pari est risqué et ne donne pas de résultat tangible, dans le cas présent le placement de vos acolytes s’immisce parfaitement dans l’action : ils interviennent véritablement pour éliminer l’adversaire, se positionnent de manière efficace sans pour autant vous piquer les meilleurs tirs ! Pourtant, l’adversaire semble prendre un plaisir vicieux à vous viser en priorité, disons le de suite vous ne verrez pas vos partenaires tomber sous les balles, au mieux ce sera un vague « je suis blessé » (…mais je continue à cartonner).

That’s some bad hat, Harry !

Le titre bénéficie du moteur mis au point par Frosbyte, ce dernier permettant des rendus visuels très à propos dans un jeu de guerre. Les tirs des chars, par exemple, détruisent littéralement des pans de murs, les roquettes laissent d’importants trous au sol ou déciment les arbres (les amateurs de déforestation seront conquis). Les décors s’entourent de jolis graphismes et d’une belle colorisation, ils sont plutôt fournis en extérieur mais se révèlent, quand même, un peu limite en intérieur. On peut toutefois « jouer » avec les éléments qui constituent les environnements (roches, bâtisses en ruine, troncs d’arbre, rivières, véhicules abandonnés, tonneaux explosifs, ponts) pour personnaliser son avancée et opter ( de préférence) pour une attaque par le côté. Le seul bémol à noter reste que l’ennemi arrive à vous localiser de loin et en toutes circonstances : le fait qu’il soit souvent positionné sur un toit justifie de beaux angles de vue, en revanche une épaisse fumée devrait permettre d’évoluer plus discrètement. Cette petite remarque est d’autant plus dommageable que l’adversaire se meut, du coup un mixe entre les déplacements des méchants et une progression dans la fumée, l’herbe haute…aurait été super bien accueilli.


A un c’est bien, à deux c’est mieux, à 24 c’est du régal (enfin, tout dépend de ce que vous faîtes) : si les développeurs ont largement misé sur la campagne solo sans la tronquer au profit du Live (et nous les en remercions), ce dernier n’a pas été lésé pour autant. Les parties de franche camaraderie s’accompagnent d’un choix de classe (Démolition, Assaut, Spécialiste, Reconnaissance et Support pour les trouillards tels que moi) histoire de ne pas avoir forcément le même rôle qu’un autre participant. Bon ça c’est dit sur le papier, après cela risque de tourner au capharnaüm si chacun ne respecte pas sa position durant les sessions (comme dans n’importe quel autre titre). Un seul mode est implémenté à ce jour, basé sur le principe de l’Attackers vs Defenders : en gros deux équipes s’affrontent pour préserver son or, toutefois endosser le rôle d’Oncle Picsou ne sert de prétexte qu’à se canarder en beauté. Détruire les réserves de l’ennemi permettra cependant de libérer de nouveaux espaces à exploiter sur l’une des huit cartes proposées. Pour information, une rumeur circule à propos de la mise en ligne d’un futur mode Conquest via le Xbox Live et selon les dires des créateurs, il faudra engranger 37 000 points pour obtenir le grade le plus élevé (Général des Armées).
Avec des environnements destructibles à 90%, d’après les développeurs, ainsi qu’un véritable feu d’artifice d’effets visuels et sonores, Battlefield : Bad Company s’inscrit dans la lignée des bons jeux de guerre. On reste pas mal bluffés par l’avalanche d’explosions, de tirs et de fumées lorsque les scènes d’action se déclenchent, sans pour autant étouffer sous une surproduction de rendus. L’équipe créatrice a eu la bonne idée d’entrecouper les séances intenses par des passages à pied (ou en véhicule) et par des dialogues vraiment sympas. Alors, pour ceux qui ne lisent que la conclusion (clin d’œil à Ghislain), le soft propose de bons moments et l’on s’attache aisément à ces têtes brûlées membres de la « B », un peu comme si on réécoutait le refrain de Johnny « B » Goode de Chuck Berry.

+

  • Une ambiance de « guerre » très immersive, très explosive
  • A défaut de gagner au Loto, on trouve des lingots
  • Bruitages, musique et effets visuels bien amenés et bien dosés
  • Un humour un peu décalé qui rappelle des films comme M.A.S.H

-

    • L’adversaire s’intéresse plus à nos fesses qu’à celles des coéquipiers
    • Le fourbe d’ennemi voit même au travers d’une épaisse fumée
    • On aurait aimé pouvoir se mettre à plat ventre pour avancer et guetter