Test : Bayonetta & Vanquish 10th Anniversary sur Xbox One
Noces d'étain
Bayonetta
Honneur aux dames avec Bayonetta qui revient une fois de plus sur une nouvelle plateforme, en attendant un troisième épisode, malheureusement toujours exclusif aux consoles Nintendo. Sorti en 2009, le jeu de Hideki Kamiya -véritable génie du game design à l’origine de chefs d’œuvres comme Resident Evil 2, Devil May Cry ou encore Okami- nous fait suivre les aventures d’une sorcière aussi léthale que son patronyme. Amatrice de sucettes, de gros calibres et de sous-entendus pas vraiment dans l’esprit #metoo, elle peut modeler sa chevelure à sa guise et profite de ses atouts pour renvoyer quotidiennement les anges et démons directement là d’où ils viennent. L’histoire, classique quête d’identité, est un prétexte à un grand huit poussé à 200km/h au milieu de personnages hauts en couleurs et de monstres à tabasser à coup de talons directement enfoncés dans l’arrière train.
Bien qu’original de part son univers et sa licence toute fraiche, issus de l’imagination intarissable de son loufoque créateur, Bayonetta est globalement un véritable dérivé de la série culte Devil May Cry. Il reprend l’éternel combat entre le ciel et l’enfer, ainsi que son gameplay puissant autant que minutieux laissant parler aussi bien les poings que les armes à feu de l’héroïne en titre. En résulte un jeu exigeant, complètement fou, aussi beau dans sa réalisation que dans sa direction artistique. Tout du long de sa campagne longue d’une bonne douzaine d’heures, Bayonetta nous fait voir du pays et se renouvelle tout du long, que ce soit lors d’une mission poussée à fond sur l’autoroute en chevauchant une moto ou lors de combats de boss aussi impressionnants que délicats à appréhender si vous n’avez pas pris le temps de maitriser son système d’esquive au millimètre. Pour éviter la frustration -voire même la défenestration lors de l’éprouvant combat final- un mode facile avec esquive automatique est prévu, au moins pour permettre aux joueurs les moins patients de profiter du feeling arcade parfait du titre. La jolie sorcière n’a pas pris une ride et qu’on l’ait découvert hier ou aujourd’hui, Bayonetta reste un plaisir de tous les instants et tout simplement l’un des meilleurs représentants du genre et du triple A à la japonaise comme on les aime.
Vanquish
Vanquish nous colle quant à lui dans l’armure de Sam Gideon, fumeur et grande gueule qui aurait bien des problèmes si on lui confiait un compte Twitter en 2020. Sorte d’Iron Man futuriste, il se retrouve en première ligne d’une véritable Guerre Froide du futur, après qu’un bad guy soviétique a lancé une attaque bactériologique sur la ville de San Francisco. Si le jeu de Shinji Mikami -créateur à l’origine des meilleurs épisodes de la série Resident Evil- joue avec les clichés les plus bourrins, réactionnaires et explosifs des blockbusters du jeu vidéo, c’est pour mieux les ridiculiser. Vanquish reprend les ennemis de Mass Effect, les soldats de Halo ou encore le système de couverture de Gears of War, mais y injecte dès son didacticiel un ton de sale gosse, une démesure et surtout le savoir-faire en termes de gameplay propre à Platinum Games et à l’esprit des jeux vidéo japonais.
Ici le héros ne semble pas souffrir du poids de son armure et ne passera pas les trois quarts de l’action sous couverture. Un boost temporaire vous permet de glisser à même le sol, de ralentir le temps en plein milieu d’un saut ou encore de faire voler un ennemi en morceau d’un simple coup de poing. Même le changement d’armes se fait quasiment de manière immédiate permettant de passer instantanément de l’une à l’autre, malgré le faible nombre de munitions qui vous obligera à arpenter les lieux à la recherche de coffres disséminés un peu partout sur les champs de batailles. Cette esprit purement arcade et de fun à l’état pur, permet une maitrise du personnage et des possibilités quasiment illimités lors d’affrontements explosifs, riches en script et qui n’ont absolument pas à rougir de la comparaison avec les triples A yankee. Les premiers instants pourront sembler difficiles à appréhender pour les nouveaux venus, obligés de jongler entre les différents mouvements et l’armure qui part rapidement en surcharge. Mais comme pour Bayonetta, un mode facile permet d’automatiser le tout pour permettre au tout à chacun d’y prendre du plaisir. Véritable claque à sa sortie, Vanquish résiste également très bien aux affres du temps et son gameplay reste encore à ce jour inégalé. Son principal défaut reste sa durée de vie très légère d’à peine 6 heures avant d’en voir le générique de fin.
L’apport des remasters
Bien que n’ayant pas pris une ride et rayonnant (presque) autant qu’au premier jour, on peut toutefois regretter que les remasters se contentent du strict minimum. On ne trouve aucun mode supplémentaire ni même le moindre bonus à se mettre sous la dent. Le seul apport notable -en comparaison avec les versions Xbox 360 toutes les deux déjà rétrocompatibles sur Xbox One- se limite au choix des voix originales japonaises pour les deux titres, sachant que seul Vanquish dispose d’un doublage intégral en Français. Doublage culte, surjoué par des acteurs probablement trop sûrs de leur talent.
Techniquement, Bayonetta autant que Vanquish brillent de mille feux et profitent toujours de leur statut de vitrines techniques à leurs sorties respectives. Niveau résolution, l’apport se fait évidemment plus important sur Xbox One X, qui profité d’un affichage en 4K pour les deux titres. L’aliasing se fait quasiment absent et le léger voile blanc qui recouvrait les deux titres sur Xbox 360 a ici totalement disparu. Concernant le framerate, les deux jeux profitent dorénavant d’un affichage en 60 FPS qui ne défaillit jamais, même durant les moments les plus explosifs et généreux en effets spéciaux. On notera toutefois quelques très légers bugs durant la session de test, comme les indications de caméras inversées dans les menus de Bayonetta et des problèmes de scripts dans Vanquish. Absolument rien de gênant et qui ne puisse pas être résolu par une éventuelle mise à jour.
Bayonetta : comparatif Remaster vs rétrocompatibilité
Vanquish : comparatif Remaster vs rétrocompatibilité
+
- L’un des plus grands BTA de tous les temps
- Le TPS le plus jouissif de la génération précédente
- 4K / 60 FPS pour les deux titres
-
- Différence peu flagrante entre les remasters et les versions rétro
- Aucun bonus ni contenu supplémentaire