Test : Blood Bowl III sur Xbox Series X|S
Du sang et des boyaux !
S’il fallait expliquer à un néophyte ce qu’est Blood Bowl, je pense que le plus simple serait de lui dire qu’il s’agit d’un jeu de football américain fantastique où les différentes armées de l’univers Warhammer s’affrontent. De par son principe de base, évidemment, on ne se trouve donc pas devant un simple jeu de sport classique, puisque les règles mises en place puisent leur origine dans le jeu de plateau précité, tout en profitant également d’une multitude de possibilités mises à notre disposition pour gagner un match. Pour faire simple : pour gagner, tous les coups sont permis !
Pour que les choses soient le plus claires possible, on va tenter, au travers de ce test, d’expliquer simplement ce qu’est Blood Bowl. Tout d’abord, il faut, pour bien faire, choisir son équipe. On peut contrôler des Orcs, des humains, des elfes, des démons qui sont répartis en douze races qui nous sont proposées par le jeu. Attention toutefois que ce choix s’avère particulièrement important puisque chacune d’elle possède des qualités et des défauts dont il faut absolument tenir compte. Les Orcs, par exemple, sont des joueurs relativement lourds et aux déplacements lents. Par contre, ils profitent d’une force physique importante qu’ils peuvent employer pour écraser leurs adversaires. Les elfes, quant à eux, s’avèrent être leur extrême inverse, tandis que les humains feront office de race équilibrée. Il s’agira donc, avant toute chose, de réfléchir à la manière dont on veut jouer et gagner des matchs avant de se lancer.
Une fois la race choisie, il vous faudra composer une équipe. Pour ce faire, vous disposez d’un budget que vous pouvez dépenser pour engager un certain nombre de joueurs dont les prix varient en fonction de leur rôle. Plus vous avancez dans le jeu, plus ce budget évolue, vous permettant de glaner l’un ou l’autre joueur plus performant ou simplement plus adapté à votre manière de jouer. Là aussi, l’équilibre est important. Utiliser des joueurs extrêmement forts mais lents va forcément créer une faiblesse importante au sein de votre équipe qu’un adversaire malin pourra exploiter aisément. Pour les débutants, un système automatique vous permettra de sélectionner des joueurs, afin de commencer le mieux possible. Pour les autres, la création manuelle est disponible directement, ce qui leur permet de ne pas perdre de temps. Vous comprendrez donc que la personnalisation de votre équipe est au rendez-vous et qu’elle pourra être plus ou moins poussée selon votre degré d’implication dans le jeu. Pour vous donner un exemple, il est même possible d’ajouter des supporters, ou des assistants coachs. Tout un programme.
Du côté de la personnalisation, il est important de noter que chaque partie débute avec le placement de ses joueurs sur le terrain. Pour ce faire, une grille quadrillée apparait qui définit l’aire de jeu. À la manière d’un Fire Emblem, par exemple, Blood Bowl 3 prend l’allure d’un jeu extrêmement stratégique où chaque mouvement est d’une importance capitale. On peut aisément comparer le titre de Cyanide à un jeu d’échec géant où il faut impérativement anticiper les mouvements de ses adversaires et placer en conséquence ses propres pions. La moindre erreur peut rapidement s’avérer fatale. Pour aider à la réflexion et surtout ceux et celles qui n’auraient jamais touché à Blood Bowl, le jeu débutera par un tutoriel qui vous expliquera les bases de gameplay. C’est assez bien fichu, même si concrètement on se rend rapidement compte que ce n’est pas assez fouillé. De nombreuses informations vous sont données (et pour un néophyte il est impossible de tout retenir), et il faudra de longues heures de jeu pour se familiariser avec toutes les petites subtilités de gameplay que recèle le titre. D’ailleurs n’y allons pas par quatre chemins : si vous souhaitez performer et maitriser ne serait-ce qu’une ou deux armées, il faudra que vous investissiez un temps conséquent dans le jeu.
Attardons-nous désormais sur le gameplay du jeu à proprement parler. Un match de Blood Bowl oppose deux équipes de onze joueurs. Chacune d’entre elle dispose donc de personnages aux profils différents : certains ayant des qualités plus élevées dans la prise et la gestion de la balle, d’autres se déplaçant plus loin, tandis qu’une troisième catégorie sera là pour faire office de « mur ». L’objectif est simple : saisir la balle et l’amener dans le camp adversaire pour marquer un but. Première chose à prendre en compte : les caractéristiques des joueurs. Ces derniers disposent de valeurs de passe, de force… qui nous permettent de les utiliser à bon escient. Par exemple, un joueur ayant une force faible risque forcément de se faire écraser par un adversaire qui lui est supérieur. Même constat pour les passes ou l’esquive : un joueur ayant une valeur faible dans l’une de ces caractéristiques risque bel et bien de manquer son mouvement. Ce dernier est d’ailleurs crucial au cours d’une partie ! En effet, si un joueur se retrouve plaqué au sol car il n’a pas su esquiver le blocage d’un adversaire ou qu’il manque simplement sa passe, le tour du joueur est terminé. La sanction est donc immédiate et force à la réflexion. Dans Blood Bowl 3, comme déjà dit précédemment, la moindre erreur se paie cash !
Pour parvenir à marquer, il existe plusieurs possibilités qui dépendront principalement de l’équipe que vous contrôlez. Soit vous jouez avec vos qualités d’esquive et d’agilité et vous faites en sorte que vos joueurs se passent rapidement la balle pour atteindre la zone adverse, soit vous employez la force et faites en sorte de mettre vos adversaires hors course en les plaquant violemment au sol. Ce dernier fonctionnement est nettement plus violent puisqu’il peut engendrer des K.O. et des morts, ce qui réduit d’ailleurs considérablement le nombre de joueurs dans l’équipe adverse. Petite anecdote : il est possible d’« achever » un joueur au sol pour l’éliminer définitivement (mais cela comporte le risque de prendre un carton rouge et de voir son joueur être exclu de tout le match), ou encore de pousser un adversaire hors des limites du terrain, le public le saisissant alors et le tabassant. Car oui, c’est aussi ça, Blood Bowl. Il n’en reste que les possibilités de jeu sont extrêmement nombreuses et le gameplay s’adaptera à votre manière de jouer : un très bon point assurément.
Si après tout cela, vous vous dites que finalement les choses ne sont pas si compliquées, il faut également savoir qu’il est possible d’engager des joueurs « spéciaux » qui disposent de caractéristiques ou de compétences bien spécifiques. Ces compétences, justement, parlons-en. Certains joueurs en possèdent et, bien utilisées, elles peuvent clairement modifier l’allure d’un match. Si lors d’un affrontement, un joueur s’avère être perdant, il pourra peut-être, grâce à l’une de ses compétences, éviter de tomber au sol et donc que le tour se termine. Ce n’est donc pas anodin et, une fois de plus, il faut pouvoir en tenir compte. Bref, vous l’aurez compris, Blood Bowl 3 est un jeu tactique relativement complexe qui nécessite de l’investissement. Une tactique qui ne fera pas tout lors de votre partie puisque, point extrêmement important, chaque décision ou action se jouera avec un ou plusieurs … dé(s). Ce facteur hasard est évidemment tiré du jeu de base et il conditionnera (bien malgré vous, du coup) l’issue de votre partie. Ce côté « chance » peut également s’avérer particulièrement frustrant puisque lors de certaines parties, vous voyez votre adversaire enchainer les bons résultats, tandis que vous ratez systématiquement votre premier coup. On peut contrôler beaucoup de choses dans Blood Bowl, mais pas la chance (même si un système limité de relance existe).
Il n’en demeure qu’en l’état, le jeu de Cyanide propose une expérience franchement solide et respectueuse de l’œuvre original. Il est d’ailleurs possible, pour la première fois, de découvrir un mode campagne qui vous propose d’affronter une série de champions de l’univers Warhammer. De petites vidéos viennent d’ailleurs mettre en scène et contextualiser ces tournois qui, au-delà de cela, ne sont que des suites de matchs classiques. Alors oui, on voyage d’arène en arène et cela nous permet d’affronter toutes les armées disponibles dans le jeu (et qui sont au nombre de 12), mais au final cela s’apparente davantage à une extension du tutoriel plutôt qu’à une véritable campagne scénarisée. C’est d’ailleurs surtout sur l’aspect en ligne du jeu que ce troisième épisode fera la différence puisqu’un système de saisons aura lieu. Renouvelée tous les trois mois, ces dernières seront l’occasion pour les joueurs de se procurer (ou pas) un blood pass (équivalement du saison pass) qui permettra aux joueurs qui passeront à la caisse de glaner toute une série d’objets cosmétiques pour personnaliser ses équipes et joueurs, mais également une nouvelle faction. Enfin, des parties compétitives sont également présentes, ce qui devrait offrir aux joueurs participants un rang et donc un objectif de dépassement. Le tout est assez fonctionnel en l’état – bien que des problèmes de serveur entachent l’expérience – et le contenu assez important pour qui sait où il met les pieds.
Terminons par l’aspect technique du titre : Blood Bowl 3 est un jeu fluide qui emmène votre équipe affronter ses adversaires dans des stades variés et franchement différents. Ces derniers, bien que petits, sont agréables à regarder et particulièrement vivants. La direction artistique est extrêmement respectueuse du jeu de plateau, ce qui permet à ceux et celles qui connaissent la version originale, de s’y retrouver instantanément. Par contre, certaines vidéos arborent un filtre qui n’est pas vraiment joli, tandis que la technique générale du titre est en deçà de ce que l’on peut attendre sur les consoles de dernière génération. Alors oui, ce n’est probablement pas l’intérêt principal d’un jeu comme celui-ci, mais on aurait aimé que l’ensemble soit un peu mieux fini.
+
- Gameplay à la complexité impressionnante ;
- Aspect tactique omniprésent ;
- Factions au nombre de 12 ;
- Personnalisation bien présente ;
- Suivi sur le long terme prévu ;
- Contenu solide.
-
- Campagne décevante ;
- Techniquement daté ;
- Filtre sur les vidéos étrange ;
- Décourageant pour les néophytes ;
- Tutoriel aussi court que chargé en informations.