Jeux

Borderlands 4

FPS | Edité par 2K Games | Développé par Gearbox Software

8/10
One : 12 September 2025 Series X/S : 12 September 2025
21.09.2025 à 13h36 par

Test : Borderlands 4 sur Xbox Series X|S

Délit de sagesse

C’était en 2009. Le premier épisode de la franchise Borderlands débarquait sur nos machines, nous emmenant sur une planète nommée Pandora, dans la peau d’un chasseur de l’Arche. Cette construction extraterrestre renfermant une myriade de trésors, était alors au cœur d'une aventure qui s'est bonifiée avec un second épisode réussi en 2012 avant de sombrer dans la caricature avec un troisième opus nettement moins bon, et qui entraina de nombreuses déceptions auprès des joueurs. C’est dans ce contexte que Borderlands 4 surgit, six ans plus tard, avec la volonté de revenir à ses origines. Un pari osé que les développeurs nous avaient détaillé lors de notre passage à la Gamescom et que nous avons pu vérifier au cours de notre test.

Le principe du jeu est peu ou prou le même que dans les précédents : vous débutez en tant que chasseur de l’Arche (que vous devez sélectionner parmi les quatre proposés). L’introduction ne perd pas de temps en fioriture puisque l’on se retrouve aux prises avec le dénommé Gardien du Temps, le tyran qui sévit sur la planète où se déroulent les évènements de ce quatrième jeu, Kairos. Rapidement libéré, notre échappatoire prend la forme d’un tutoriel rapide mais efficace qui s’achève de bien belle manière en nous envoyant directement au cœur des Versants, l’un des trois grands segments du jeu. S’ensuivent alors différentes quêtes qui vont nous permettre de faire la connaissance de personnages plus ou moins marquants qui ont tous un seul et unique objectif : mettre fin à la tyrannie qui est en place.

Pour ce faire, l’histoire se découpe en plusieurs dizaines de missions qui tiendront le joueur en haleine pendant une vingtaine d’heures (en ligne droite). L’histoire nous est servie pas de nombreuses discussions avec les personnages que l’on rencontre, mais aussi par l’intermédiaire de quelques cinématiques plutôt réussies. Le narrateur et les vidéos qui viennent parfois s’intercaler sont également du plus bel effet. Il est juste dommage que l’histoire, sans être inintéressante en soi, ne décolle jamais vraiment. On comprend très rapidement ce que nous allons devoir faire et notre objectif s’avère plutôt classique, tout comme la construction de l’intrigue. Cela manque clairement de folie, surtout pour un jeu de la trempe de Borderlands.

Heureusement, le titre de Gearbox comprend un nombre colossal de quêtes secondaires qui sont nettement plus intéressantes, tout du moins dans la plupart des cas. On a bien l’une ou l’autre quête Fedex qui nous demande d’aller d’un point A à un point B, mais on a aussi et surtout l’occasion de réaliser des tâches totalement déjantées : rebooter une arme sur pattes, permettre à un missile de réaliser son rêve, retrouver les jambes disparues d’un habitant… La folie, absente ou presque de la trame principale, est ici bel et bien présente et on se prête souvent à sourire quand on lit / entend les répliques de nos interlocuteurs. On profite d’ailleurs de l’occasion pour aborder la question de l’humour, un élément indispensable de Borderlands qui, dans le cas présent, est toujours bien présent. Il est aussi et surtout nettement mieux dosé, évitant ainsi les reproches que l’on pouvait faire au troisième épisode dont les références / blagues ne volaient pas bien haut. Ici, c’est un peu plus subtil, un peu plus intelligent et cela s’intègre nettement mieux au jeu. Un excellent point !

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En termes de contenu, Borderlands 4 se présente comme un jeu en monde ouvert qui se matérialise sous la forme d’une carte découpée en 3 biomes différents qui entourent une ville centrale où se terre le Gardien du Temps. Du coup, outre les quêtes principales et secondaires, le jeu nous propose différentes activités telle que le déblocage de bases (pour le déplacement rapide), les contrats (qui consistent à éliminer ou récupérer des objets sur des créatures) ou la récupération des très nombreux collectibles qui sont disséminés un peu partout dans le monde. Concrètement, sans révolutionner une formule franchement bien connue des joueurs, Borderlands 4 vous propose une expérience solide et classique qui vous occupera pendant de très nombreuses heures de jeu, en dépit du fait qu’elle pourrait plus ou moins rapidement lasser.

Cet aspect « classique », on le retrouve également dans le bestiaire du jeu qui, il faut bien l’avouer, manque d’un brin de folie. On se retrouve souvent à affronter les mêmes ennemis : l’armée mécanique du Gardien du Temps, les quelques créatures différentes qui peuplent Kairos ou des êtres humains. Avec un tel univers, on aurait clairement pu imaginer plus, surtout que les boss nous proposent quelque chose de nettement plus intéressant et de plus varié. Dommage que ce ne soit pas étendu à l’ensemble du titre…

En ce qui concerne le contenu « endgame », ce dernier s’adresse surtout à ceux et celles qui veulent peaufiner leur personnage en récupérant le meilleur équipement possible et en construisant le « build » le plus efficace, un point sur lequel nous revenons ci-dessous. Une boucle de gameplay relativement classique qui se matérialise par la possibilité de choisir plusieurs difficultés et donc d’affronter des ennemis plus dangereux afin de récupérer le meilleur équipement possible. On souligne également que Gearbox a déjà dévoilé une feuille de route pour l’année à venir et que pas mal de nouveaux contenus (qui comprend d’autres chasseurs de l’Arche) viendront enrichir le jeu.

Et le gameplay dans tout ça ? Après de nombreuses années de stagnation, Borderlands 4 apporte enfin un petit vent de fraicheur à la maniabilité de la saga. Ainsi, au-delà des commandes traditionnelles, il est désormais possible d’utiliser un grappin pour atteindre des hauteurs ou survoler le champ de bataille, mais aussi et surtout de planer. Le double saut ainsi que l’esquive dynamisent également le gameplay du jeu qui s’avère être le plus nerveux de la série. Un excellent point pour un jeu qui avait vraiment besoin d’un petit coup de fouet, surtout au regard de ce que peuvent proposer des jeux concurrents. Concrètement, quand on se retrouve face à nos ennemis (qui sont souvent nombreux), la mobilité se montre être le meilleur de nos mouvements défensifs. Vous devez vous déplacer en permanence afin d’éviter les projectiles ennemis, soit pour garder vos distances et employer vos armes à longue distance, soit pour vous rapprocher et dégainer votre fusil à pompe. C’est efficace, parfois brouillon (mais ce n’est pas un reproche dans la mesure où cela semble inévitable avec tant d’adversaires), mais surtout nerveux et dynamique à souhait.

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Et si les combats et affrontements sont si réussis, c’est aussi grâce à l’arsenal proposé par le jeu qui s’avère colossal. Comme vous le savez peut-être, Borderlands est un jeu basé sur le loot et donc sur les pièces d’équipements à récupérer. Cela comprend un arsenal varié, original et créatif qui comprend son lot d’armes (pistolet, mitraillette, fusil s’assaut, sniper, fusil à pompe…) qui disposent toutes de caractéristiques différentes, d’un système de rareté et d’un ou de deux modes de tir. Et comme vous pouvez équiper quatre armes différentes (sans compter les grenades ou l’arme lourde), vous disposez d’un équipement capable de réaliser des ravages et de vous adapter à toutes les situations possibles et imaginables. Savoureux à souhait. C’est d’autant plus vrai qu’en fonction de la marque de fabrication de votre équipement, vous pouvez également équiper un bonus supplémentaire qui vous rendra encore un peu plus létal. Un bonus de classe est également de la partie, tout comme le soin et le bouclier qui doivent eux aussi évoluer au cours de votre partie afin de survivre.

Bref, vous l’avez compris, la proposition est solide et la personnalisation est omniprésente : vous pouvez, par exemple, faire tout le jeu avec un seul type d’armes, une seule marque ou, au contraire, employer un arsenal hétéroclite. Dans tous les cas, si vous parvenez à créer un minimum de synergie, le résultat sera rapidement au rendez-vous. Même constat pour les armes lourdes qui peuvent prendre la forme de lance-missiles, de grenades ou d’un couteau. Ce dernier, insignifiant par rapport aux deux premières citées, est pourtant d’une redoutable efficacité, surtout si vous jouez une classe portée sur le corps-à-corps. Des possibilités, Borderlands 4 n’en manque pas, et ce sera à vous de trouver votre voie, votre propre build et ainsi de créer la classe qu’il vous plait de jouer. Que demander de plus ?

Un petit mot sur les quatre chasseurs de l’Arche qui sont mis à notre disposition : la sirène, l’exosoldat, le forgeknight et le gravitar. Pour être tout à fait transparent, nous avons réalisé notre test sur Xbox Series X et n’avons réalisé qu’une seule partie avec l’exosoldat. Tout ce que nous allons donc détailler se basera sur notre parcours, mais le fonctionnement global du système de compétences est identique aux quatre classes. Par contre, impossible pour nous de vous dire si les quatre personnages sont aussi simples à prendre en main ou si l’un ou l’autre d’entre eux s’avère plus puissant. Bref, notre progression se définit par un niveau et par l’expérience que l’on glane en abattant des ennemis, en explorant le monde ou en réalisant des quêtes et contrats.

Une fois un niveau supérieur atteint, on débloque alors un point de compétence à utiliser dans un arbre de talents qui se subdivise, dès le départ, en trois compétences principales. Vous devez en choisir une parmi celles proposées (nous sommes partis en guerre avec deux petites tourelles sur nos épaules) et ensuite sélectionner les talents qui pourront venir renforcer votre compétence principale. L’arbre est assez clair et le détail des talents (passifs) nous ont semblé sans équivoque. On ne se trouve pas ici dans un jeu comme Baldur’s Gate (et heureusement, car ce n’est pas ce que l’on recherche dans Borderlands), mais la proposition du jeu est suffisamment variée et consistante pour offrir aux joueurs de nombreuses opportunités de personnalisation. C’est d’autant plus vrai que vous pouvez à tout moment réinitialiser ces points et choisir une autre compétence afin de tester autre chose, moyennant paiement évidemment. De ce que l’on a vu avec l’Exosoldat, le choix de la compétence aura aussi un impact sur le gameplay puisque l’une d’elle nous permettait d’employer deux épées, ce qui nous pousserait forcément au corps-à-corps. Le choix se trouve dans les mains du joueur, encore une fois.

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Un petit mot désormais sur la partie technique. Comme cité précédemment, notre test s’est déroulé sur Xbox Series X. Globalement, pour un jeu en monde ouvert, la copie de Gearbox est franchement solide.Hormis un petit bug sonore (son qui se coupait par intermittence) et quelques éléments qui scintillent ou apparaissent/disparaissent, nous n’avons pas rencontré le moindre problème majeur qui nous aurait empêché de profiter de l’expérience proposée. On salue donc ici le travail réalisé d’autant plus que le monde ouvert est assez vaste et qu’on le traverse relativement vite sur notre véhicule. L’Unreal Engine 5 qui est employé par le studio permet d’ailleurs d’afficher de nombreux éléments à l’écran ainsi qu’une profondeur de champ intéressante, tout en respectant la direction artistique propre à la saga. Une direction artistique qui est d’ailleurs sublimée que l’on prend plaisir à parcourir.

On retrouve aussi ce travail sur les animations des personnages qui – bien que moins marquants que dans l’épisode 2, par exemple – se veulent crédibles et d’excellente facture. Cette crédibilité, on la doit aussi à la qualité du doublage français qui est à saluer. Les répliques de notre personnage tombent juste et le ton employé nous a fait sourire plus d’une fois. Même constat par les nombreux interlocuteurs (ennemis et alliés) que l’on aura croisé sur notre chemin. Terminons ce test par un petit mot sur la partie musicale du titre qui, de notre point de vue, est une excellente surprise. Les morceaux – surtout lors des combats – sont dynamiques et se marient parfaitement avec l’ambiance et la nervosité du moment. L’ensemble est cohérent et de qualité, et l’on apprécie les écouter, que ce soit au cours de l’exploration ou des cinématiques (où ils sont souvent plus discret) ou pendant les combats de boss.

8/10
Borderlands 4 est assurément une bonne surprise et les promesses faites par le studio de nous ramener au cœur de l’expérience proposée par les deux premiers jeux sont tenues. Le dynamisme des affrontements, le loot mieux maitrisé et son système de personnalisation (équipement et talents) font partie des points forts et nous permettent de passer plus facilement l’éponge sur une formule relativement classique qui peut s’avérer répétitive, sur une trame principale qui manque de folie et sur son bestiaire (trop ?) convenu. Des défauts bien présents pour un titre qui se veut surtout généreux et qui devrait plaire à la communauté qui sera ravie de retrouver l’univers si singulier de Borderlands.

+

  • Personnalisation au top ;
  • Visuellement réussi ;
  • Musiques rythmées ;
  • Gameplay nettement plus nerveux ;
  • Loot mieux maitrisé ;
  • Contenu conséquent et à venir ;
  • Quêtes annexes délirantes.

-

    • Boucle de gameplay répétitive ;
    • Structure trop classique ;
    • Manque cruel de folie dans la trame principale ;
    • Scénario sympathique mais sans surprise.