Test : Breakdown sur Xbox
Comme nous l’avions exprimé dans notre 1st Look du mois dernier, Breakdown est un jeu finalement très intéressant. Son concept jusqu’au boutiste vous met dans la peau d’un soldat amnésique, et passée l’introduction l’intégralité du jeu sera à la première personne, des phases d’action aux cinématiques, en passant par des éléments aussi anodins que la prise de médicaments. Breakdown représente presque un pari de la part de l’équipe de Namco, une volonté de dire « hey les occidentaux, pendant que vous tournez en rond avec les mêmes routines de gameplay, nous les japs on va essayer de vous prouver que vous êtes méga obtus sur les possibilités des FPS ». Et soyons francs, ce pari n’est pas loin d’être transformé. Car avec ses scènes à la première personne, ce jeu vous immerge dans la peau de votre personnage comme peu (aucun à ma connaissance) de FPS ne l’ont jamais fait, vous procurant des sensations jusque là inédites. Certaines scènes sont limite dantesques (rahhh l’hélico qui s’écrase), et en plus de cela les aspects surnaturels subis par votre héros (hallucinations, coups assénés) apportent un vent frais des plus agréables dans le microcosme des FPS. Saupoudrez le tout de quelques idées de gameplay intéressantes (comme les phases aux poings vraiment jouables et péchues), et une mise en scène plutôt bien pensée grâce à des mouvements de caméra et des bruitages dans le ton, et vous obtenez un jeu qui a tout pour être un grand jeu.
Malheureusement, plus on avance plus on a la sensation que Namco « pète plus haut que son cul » et que le concept pourtant si génial est trop mal exploité pour transformer l’essai. Déjà le gameplay, accessible et prometteur au début, s’avère très vite creux et répétitif. Finalement la palette de coups n’a pas besoin de plus de deux combos pour torcher le jeu, mais en plus les ennemis se fighteront quasiment toujours de la même façon (je m’écarte, je reviens, je frappe, je m’écarte…), rendant l’exercice tout sauf technique. De plus, les phases de shoot sont chiantes au possible (auto aim soit trop forte, soit inexistante) et les armes assez peu nombreuses n’ont rien de fantastique. Et tout ça est sans compter un scénario vraiment décevant, alors qu’il partait sur les chapeaux de roues et semblait annoncer un traitement limite hollywoodien. Mais non, et finalement plus on avance dans Breakdown, plus on doit se rendre à l’évidence : le jeu n’est définitivement pas à la hauteur de son potentiel, et c’est particulièrement frustrant.
D’un point de vue technique, le titre de Namco est vraiment à la traîne comparativement aux canons du genre, et les graphismes sont à peine dignes d’une Dreamcast. Les musiques sont assez inexistantes mais les bruitages sont généralement convaincants et participent d’ailleurs à rendre le jeu plus immersif. Niveau animation, si le frame rate reste constant (le contraire serait étonnant), les anims des personnages sont limite risibles et manquent cruellement de finesse. Bref, ce n’est pas le niveau technique qui viendra rehausser l’intérêt de ce Breakdown aux yeux des joueurs.
Test réalisé à partir d’une version japonaise
+
- Une utilisation originale et immersive de la vue à la première personne
- Satisfera les joueurs en manque de nouvelles sensations
-
- Limite indignes d'une Xbox, les graphismes ne sont définitivement pas le point fort de Breakdown. Gris et monotone.
- Le gameplay est à la fois très intéressant mais aussi très mal exploité. Toutefois ça reste le point le plus positif du jeu (surtout sa créativité).
- Le jeu n'est ne très long, et le scénario n'a rien de passionnant. Aucune "replay value"
- Musiques plutôt moyennes mais bruitages bien péchus. Dans l'ensemble l'ambiance est là, mais pas de quoi crier au génie.
- Sans être honteux, il n'exploite pas les pistes de manière intelligente et se dégonfle vite au profit d'un classicisme malvenu.
- Breakdown est un intéressant titre de seconde zone qui pourra satisfaire les joueurs en mal de sensations nouvelles. Malheureusement son manque de finition et de profondeur l'empêchent de concrétiser l'essai. En attendant Riddick et en occaz, pourquoi pas
- Si le jeu reste fluide (et le contraire aurait été étonnant), les anims des persos sont très moyennes.
- Réalisation manquant clairement de finition
- Scénario décevant