Jeux

Brothers in Arms : Hell’s Highway

FPS | Edité par Ubisoft | Développé par Gearbox Software

6/10
360 : 25 septembre 2008
26.09.2008 à 17h16 par |Source : http://xbox-mag.net

Test : Brothers in Arms : Hell's Highway sur Xbox 360

Medal of Honor, Call of Duty et tant d’autres, le thème de la Seconde Guerre mondiale a été vu et revu dans tous les sens (en attendant la campagne japonaise de Call of Duty 5) aussi bien sur Xbox que sur Xbox 360. Brothers in Arms : Hell’s Highway, troisième du nom, vient rajouter son grain de sable dans une ludothèque déjà surchargée dans le genre. Sera-t-il celui qui causera l’indigestion ou a-t-il assez d’arguments à opposer pour valoir le coup ? Verdict.
L’homme au pistolet mort

Dans Hell’s Highway, on retrouve l’unité dirigée par le Sgt Matt Baker en Hollande pour la grande offensive Market Garden qui avait pour objectif l’éradication de d’Allemagne nazie avant l’hiver 1944. Le sergent, largement marqué par la perte de nombre de ses hommes en Normandie, est accablé par la « malédiction » du pistolet que lui a offert son père. Pour nombre de ses camarades d’unité, entrer en contact avec cette arme a entraîné la mort peu après. Le scénario de Brothers in Arms tourne autour de ces thèmes, un peu trop même, étant donné que les développeurs avaient visiblement l’ambition de réaliser une espèce de mini-série à la Band of Brothers en guise d’accompagnement. Une bien bonne idée sur le papier, mais dans les faits, les longues minutes de cinématiques entre chaque mission se révèlent plus lassantes qu’autre chose, avec une mise en scène maladroite.

Take Cover !

Heureusement que la force principale d’un FPS ne réside pas dans son scénario. D’autant plus que Brothers in Arms n’est pas un FPS comme les autres. En effet, en tant que chef d’escouade, Matt Baker peut diriger à loisir jusqu’à trois équipes ayant leurs spécialités respectives (combat, mitrailleuse lourde et enfin bazooka). Une unité que l’on doit diriger de main de fer sur le champ de bataille en plaçant ses hommes à des endroits clés. Le gameplay est inchangé depuis le premier opus : il faut demander à une des équipes d’effectuer des tirs de couverture nourris sur les Allemands en face afin de captiver leur attention et de pouvoir les contourner et les éliminer plus facilement avec une des autres escouades (ou par soi-même). Cette formule est toujours aussi efficace, bien aidée par une visée loin d’être aussi cauchemardesque que dans le premier opus, et une mise à couvert à la 3ème personne « Gears of War style », qui n’atteint pas l’excellence du titre d’Epic Games (tout en étant bien meilleure que de nombreux jeux utilisant le système). Les affrontements sont bien pêchus avec des petits détails qui aident à l’immersion, comme les douilles qui s’échappent des armes avec une petite fumée ou encore la possibilité d’annihiler un abri en bois ou de sable.


Putain de guerre…

L’intelligence artificielle de Hell’s Highway est plutôt de bonne facture avec des scripts « intelligents » : si leur équipe est décimée, les ennemis vont battre en retraite pour retrouver d’autres compatriotes. Même réaction si leur abri commence à être mal en point : ils vont choisir de se déplacer vers un autre abri. Petit point négatif, ils sont parfois lents à la détente en ne réagissant généralement qu’aux premiers coups de feu et subissent un peu trop souvent les tirs des soldats alliés. Nos coéquipiers ne sont d’ailleurs pas en reste : si vous donnez l’ordre à l’une de vos équipes (de trois soldats généralement) de s’abriter derrière un muret pouvant contenir deux personnes, la dernière va se mettre à l’abri un peu plus loin. Après tous les jeux du genre où les réactions de nos coéquipiers étaient parfois à s’arracher les cheveux, cela fait plaisir d’être entouré de bots intelligents.

Intelligents, mais surtout immortels ! En effet, là où Call of Duty ou d’autres jeux du genre remplacent vos coéquipiers tombés sur le terrain par d’autres venus de l’arrière, Brothers in Arms ne fait mourir personne hors cinématique. Les alliés agonisent avant de se relever aussi promptement qu’ils sont tombés, sitôt que le terrain est dégagé de tout Allemand. Pour un jeu qui se veut réaliste, cela nuit un peu à l’immersion, sans être totalement incompréhensible (l’équilibre du jeu et le scénario en sortent mieux balancés). A ce niveau on peut aussi citer les effets de ralentis qui valorisent nos tirs les plus spectaculaires, ou des explosions meurtrières. Pas très réaliste certes, mais l’idée est plutôt sympathique bien qu’elle risque de ne pas plaire à tout le monde. Dans la continuité des points négatifs, on peut aussi signaler la gestion des lancers de grenades tout simplement aberrante : difficile d’en placer une exactement là où on veut avec le système proposé. Les cas où une explosion se produit juste à côté d’ennemis, mais sans les toucher, sont légion…

Le choix de l’Unreal Engine 3 en tant que moteur graphique peut aussi être largement discuté. Non pas pour les extérieurs (souvent cités parmi les points faibles du moteur propriétaire d’Epic Games) étant donné qu’ils sont d’excellente facture avec une profondeur de champ respectable et des arrières plans assez réussis. C’est plutôt dans les intérieurs que le moteur pèche, à notre plus grande surprise. Si les textures sont d’une qualité très appréciable, on se demande comment un jeu qualifié de « réaliste » a pu bénéficier d’une telle palette de couleurs, avec des teintes allant parfois jusqu’au fluo. Malgré tout, le rendu général est plutôt satisfaisant pour un jeu qui aurait dû sortir il y a deux ans, si on met bien entendu de côté les nombreux bugs visuels inhérents au moteur (textures qui apparaissent en retard, etc.).


Les handicaps ne s’arrêtent pas là pour le soft de Gearbox Software : avec le gameplay résolument axé sur le travail par équipe, on pouvait être persuadé que le mode coopératif s’imposait de lui-même. Mais non, les développeurs n’ont visiblement pas pu mettre à profit les nombreuses années de développement pour rajouter dans leur listing un coop. Une absence de poids qui se fait encore plus lourdement ressentir avec le multijoueur – pourtant prometteur sur le papier – qui est une énorme déception. Mou, moche, inintéressant, le seul mode multi disponible laisse de marbre et les rares joueurs devraient rapidement retourner vers les canons du shoot online.

Beaucoup de points négatifs, mais reste que l’aventure est réellement sympathique (quoiqu’elle peut sembler redondante au bout d’un certain moment) malgré tout, on prend beaucoup de plaisir à évoluer au sein de l’unité de Matt Baker le long des dix chapitres dont la durée de vie avoisine la dizaine d’heures, voire plus si on tente le mode de difficulté « authentique » (débloqué à la fin du jeu) : pas de HUD, pas de viseur, la guerre, la vraie. A noter que le jeu propose aussi quelques séquences de recherche qui rappelleront de bons souvenirs à ceux qui appréciaient la chasse aux oiseaux de Condemned par exemple, et quelques phases dans un tank guère difficiles mais aux sensations agréables.

Que vaut réellement Brothers in Arms : Hell’s Highway, dont la sortie a été décalée de près de deux ans et qui est l’un de ces jeux qui inaugure un line-up de fin d’année juste démentiel ? Un « bon » jeu sans plus, passable pour la majorité qui préférera économiser quelques euros et largement acceptable pour les fans à condition qu’ils avalent la pilule concernant l’absence d’un mode coopératif et d’un multijoueur de qualité.

+

  • Un shoot agréable
  • Graphismes de bonne facture
  • Les ralentis qui valorisent vos actions

-

    • Un choix de couleurs douteux
    • Un multijoueur à la ramasse
    • Pas de co-op
    • Scénario inintéressant
    • Mise en scène ratée
    • Assez répétitif