Test : Call of Duty: Modern Warfare 2 Remastered sur Xbox One
Le même en mieux
Modern Warfare 2 repointe donc le bout de son canon, quatre ans après le remaster réussi du premier épisode et l’unique tentative de se passer totalement de campagne solo avec Black Ops IIII. Développé à l’origine par les enfants prodiges d’Infinity Ward, cette fois-ci c’est les Québécois de Beenox qui s’y collent, déjà responsables du reboot très réussi -mais malheureusement sous-estimé- de Modern Warfare, sorti l’hiver dernier. Dans l’attente d’une présentation de la cuvée 2020 qui ne saurait tarder, c’est donc l’épisode préféré des fans et de la critique qui revient sous le couvert d’un tout nouvel écrin remaster, uniquement centré sur sa campagne solo et totalement dénué de toutes options multijoueur.
Prenant place 5 ans après les événements du premier épisode et la mort de Zakhaev, on alterne une nouvelle fois entre deux soldats, l’un Américain et l’autre Britannique, luttant pour la même cause mais sur deux fronts différents. Dans une intrigue très fortement inspiré des écrits de feu Tom Clancy, à coup de jeux politiques et crise internationale fomentés par une poignée de personnage influents et hauts en couleurs, on se retrouve donc, suite à un attentat particulièrement graphique qui aura énormément suscité la polémique à sa sortie, à devoir protéger l’Amérique d’une invasion Russe d’un côté et à tenter de stopper les responsables via des opérations «black ops» de l’autre. Si l’intrigue reste globalement classique, elle est un prétexte réussi à nous faire voyager et vivre des séquences fortes en intensité. C’est d’ailleurs là tout ce qui fait le sel et la réussite de la campagne de Modern Warfare.
Souvent comparé au cinéma explosif et hautement cérébral de Michael Bay, qui est d’ailleurs directement cité lors de l’infiltration maritime d’un goulag Russe compilant en une mission l’intégralité du film de 1996 The Rock, la campagne puise ses inspirations dans des références plus larges, même si globalement liées au 7e art. Un niveau reprend par exemple pour décor une casse d’avion renvoyant directement au climax du magistral «Les Ailes de l’Enfer» avec un Nicolas Cage à la toison parfaite et un Steve Buscemi en mode Hannibal Lecter. On retrouve également une très grosse inspiration de «L’Aube Rouge» de John Milius -à moins qu’il ne s’agisse de «Invasion USA» avec Chuck Norris- au travers de ses batailles en plein cœur d’une banale banlieue US, des années avant le Homefront de THQ. Et lorsqu’il ne s’inspire pas du cinéma, c’est le cinéma qui finira par s’inspirer de lu. Comme le prouve la séquence désormais culte d’une fusillade en plein cœur des favelas de Rio de Janeiro, reprise ensuite quasiment telle quelle dans Fast & Furious 5. Poussant les potards encore plus haut que son prédécesseur, Modern Warfare 2 nous fait parcourir le monde et propose entre deux fusillades des petites scénettes variées, entre escalade sur des flanc gelés, fusillade sur un jet ski ou encore séquence de course poursuite façon Mirror’s Edge sur les toits en taule. Intense et éreintante, la campagne malgré sa courte durée d’à peine 6 heures profite d’un rythme haletant ne laissant jamais la place aux temps morts ou aux répétitions. Une réussite intégrale qui résiste particulièrement bien aux affres du temps qui passe.
Graphiquement, il suffit d’une seconde pour voir l’apport immédiat de cette nouvelle version. 11 ans après sa sortie sur Xbox 360, Modern Warfare 2 est plus beau que jamais, réhaussé de textures, modèles de personnages, effets de lumière et de fumée particulièrement convaincants. Les petites mains de chez Beenox ne se sont d’ailleurs pas contentées d’un simple changement de moteur graphique et ont également pris la peine d’agrémenter le jeu d’éléments nouveaux et de légères améliorations. En premier lieu, on apprécie l’ajout de transitions lors de quelques scènes, rendant le découpage de certaines séquences mois abruptes. On profite un peu partout d’animations totalement nouvelles, comme des PNJ hier totalement statiques qui réagissent désormais à vos coups de semonces en allant se cacher. Encore plus impressionnant, le jeu profite d’éléments de décors plus nombreux et parfois même totalement destructibles, ajoutant au chaos ambiant. Des petits ajouts visuels qui contribuent à un déluge d’effets visuels encore plus marquant et donnant une agréable sensation de nouveautés aux joueurs ayant déjà retourné l’opus originel en long, en large et en travers. Au niveau des petites modifications qui ont leurs importances également, on notera une très nette modération sur « l’effet ketchup » qui recouvrait l’écran lorsque notre personnage est blessé et la possibilité d’admirer sous toutes les coutures l’arme en main d’une simple pression sur la direction basse de la croix directionnelle à n’importe quel moment.
Bien qu’étant affiché clairement dans son titre (Call of Duty: Modern Warfare 2 – Campagne Remasterisée en France), il faut tout de même bien prendre en compte que Mordern Warfare 2 propose uniquement sa campagne solo et absolument rien de plus. N’espérez donc pas affronter vos amis en multijoueur, que ce soit en ligne ou en local, ni même à profiter du mode opération spéciale en solo. Il reste toutefois quelques carottes et bonus supplémentaires, notamment le mode musée qui vous permet de jeter un œil sur les différents modèles, armes et personnages du jeu, ou encore les 45 documents secrets cachés un peu partout et qui vous permettront de débloquer défis, filtres visuels ou bonus divers et variés comme la possibilité d’agrandir les têtes des personnages. On notera que les menus ont été entièrement revus et se montrent nettement plus clairs et jolis. On profite également d’options supplémentaires de personnalisation, permettant de modeler plus facilement l’expérience globale selon nos préférences, notamment via des options d’accessibilité bienvenues.
En plus d’un affichage évidemment toujours en 60 FPS quelle que soit la situation, même sur One classique, le jeu profite d’une résolution 4K HDR de toute beauté sur Xbox One X. On regrette toutefois de devoir toujours supporter un brin d’aliasing par moment. La partie sonore n’est pas en reste, avec un excellent boost sur la spatialisation, la version Xbox 360 étant limité au Dolby Digital. En plus d’une immersion forcément renforcée, cela permet surtout de profiter de la meilleure façon possible de l’excellent score, dont le thème principal est composé par l’illustre Hans Zimmer. Excusez du peu !
+
- Remasterisation visuelle magnifique
- Des petits ajouts graphiques et ludiques un peu partout
- La meilleure campagne solo de la saga
- Des défis et bonus à débloquer
- 4K HDR sur Xbox One X
-
- 6h ça reste court
- Les modes multi et spec ops qui ont disparu, même en local