Test : Carmen Sandiego sur Xbox Series X|S
Le tour du monde en 80 minutes

Si vous ne connaissez rien à l’univers de Carmen Sandiego, remettons quelques éléments en place. Notre héroïne, apparue pour la première fois il y a 40 ans, est une voleuse formée par l’organisation criminelle V.I.L.E (pour Villains International League of Evi) depuis qu’elle a été recrutée quelques années en tant qu’orpheline. Depuis, celle qui possède un don pour le vol et la discrétion a rejoint le camp du bien et œuvre à mettre des bâtons dans les roues de son ancien employeur. Cette adaptation vidéoludique reprend ainsi cette base scénaristique, la même qui a permis à la série Netflix de 2019 de se décliner en 32 épisodes. Un titre qui permet de retrouver des têtes connues, comme le Chef ou l’inévitable Player, c’est bien une histoire inédite qui est proposée ici, avec une enquête qui, une fois n’est pas coutume, va nous entrainer dans un grand tour du monde.
Dans sa construction, le jeu propose plusieurs enquêtes, avec une trame principale découpée en trois chapitres d’un côté, et des enquêtes annexes de l’autre. La progression est d’ailleurs assez étrange puisque le joueur doit nécessairement passer par ces missions secondaires pour engranger des points d’expérience, qui lui permettent ensuite de débloquer la suite de l’histoire principale. Un principe qui s’explique toutefois par la volonté de rallonger la durée de vie du titre, qui aurait été sans doute beaucoup trop courte en ligne droite, ce qui peut se comprendre. Malgré tout, la nécessité de faire des crochets par des missions qui n’ont strictement aucun lien avec la quête principale vient hacher un scénario qui est pourtant assez plaisant à suivre, où l’on doit comprendre pourquoi le V.I.L.E. s’emploie à dérober des véhicules atypiques. Quelques séquences cinématiques viennent d’ailleurs ponctuer l’intrigue, et renforcer l’impression de vivre un véritable épisode de la série animée.
Côté gameplay, ce nouveau jeu Carmen Sandiego s’inspire largement des titres parus il y a de nombreuses années. Autrement dit, notre héroïne dispose d’un certain nombre de jours pour retrouver un suspect qui a tendance à changer de pays très souvent. Pour le suivre à la trace, Carmen doit ainsi récolter des indices laissés par l’individu en question, avec la possibilité de faire ses recherches dans trois lieux emblématiques de chaque ville visitée. Les férus de géographie pourront au passage approfondir leurs connaissances avec un petit descriptif qui accompagne les endroits à explorer ce qui permet de retrouver le petit côté éducatif des premiers jeux de la franchise, ce qui n’est pas désagréable. Pour mener à bien nos recherches, il est nécessaire de compiler deux types d’indices avec d’un côté des éléments relatifs au pays où s’est réfugié le suspect, et de l’autre, de quoi établir son profil pour déterminer son identité. Récupérer une lettre d’un code d’aéroport, une couleur du drapeau du pays, la langue qu’on y parle ou les spécialités qu’on y prépare permettent de choisir sa future destination parmi les trois proposées. Attention toutefois puisque le temps s’écoule à chaque choix, ce qui diminue le temps accordé à Carmen pour résoudre son affaire. Une erreur est donc pénalisée par une perte de temps pour mener à bien l’enquête. Concernant le profil de l’individu, on peut se renseigner auprès de témoins pour obtenir des informations sur la couleur de ses yeux ou de ses cheveux, son type de nourriture préférée, ses loisirs ou ses phobies. Si le concept est intéressant sur le papier, dans les faits il est beaucoup trop limité pour qu’on puisse réellement l’apprécier.
Limitées, c’est aussi le terme que l’on peut utiliser pour les phases de gameplay proposées dans l’aventure principale. En se rendant sur certains lieux, le style visual-novel s’efface pour nous proposer un peu plus d’action. On retrouve alors Carmen Sandiego sur le terrain, dans différentes phases de jeu qui mettent encore une fois la logique du joueur à l’épreuve. En parcourant de toutes petites zones, la voleuse peut interagir avec quelques PNJ ou des éléments du décor pour déclencher des énigmes qui prennent la forme de mini-jeux. Sans être exceptionnelles, ces petites séquences se laissent jouer avec de la filature, du crochetage de serrure, des poches à fouiller sans se faire repérer, des coffres-forts à ouvrir ou encore des câbles à démêler. Cela permet d’apporter un peu de variété à l’ensemble, surtout si l’on ajoute d’autres phases de gameplay comme les poursuites en grappin, les recherches en lunettes en réalité virtuelle ou le vol en deltaplane, qui permettent en même temps de faire écho à la série animée.
Un petit mot concernant les quêtes annexes pour terminer. Comme expliqué précédemment, la progression oblige à passer par ces missions supplémentaires, qui reprennent le principe des indices à trouver, mais sans les séquences sur le terrain, et donc sans mini-jeux. Dans un style qui mélange des modèles 3D pour les personnages et une interface 16-bit qui rappelle évidemment l’âge d’or de la franchise, on se contente ainsi de séquences en visual-novel assez basiques, voire rapidement répétitives. D’ailleurs, on a l’impression d’avoir vite fait le tour des différents pays à visiter, alors que le titre avait largement de quoi proposer un contenu beaucoup plus conséquent, sans faire dans l’encyclopédique non plus. Même chose avec la direction artistique assez basique, alors qu’il y avait quand même matière à servir des monuments et des lieux grandioses. De son côté, le chara-design est simpliste, mais a le mérite d’être fidèle à la série disponible sur Netflix.
+
- Retour d'une icone qui fête ses 40 ans
- Ambiance de la franchise bien respectée
- Mini-jeux globalement sympas
-
- Un peu léger en contenu
- Scénario principal haché
- Profilage beaucoup trop limité
- Missions annexes assez répétitives