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Castlevania : Lords of Shadow 2

Action/Aventure | Edité par Konami | Développé par Mercury Steam

4/10
8.0/5
360 : 28 février 2014
18.04.2014 à 00h03 par - Rédacteur

Test : Castlevania : Lords of Shadow 2 sur Xbox 360

Difficile de développer un nouvel épisode d’une licence aussi prestigieuse que Castlevania. A fortiori lorsqu’il s’agit de faire table rase du passé et relancer la série sur de nouvelles bases suffisamment solides pour rivaliser avec la jeune concurrence. C’est pourtant le pari fou qu’a relevé le studio espagnol Mercury Steam, avec plus ou moins de succès. La chance du débutant diront les mauvaises langues, puisque ce deuxième épisode est loin d’être une réussite.

Castlevania : Lords of Shadow 2 reprend très exactement là où nous avions laissé Gabriel, héros du premier épisode. C’est désormais un secret de polichinelle, celui-ci n’est autre que Dracula. Pour la première fois dans l’histoire de la série, c’est donc le légendaire vampire que nous avons la possibilité d’incarner. Cependant, le studio préfère reléguer au second plan la lutte éternelle entre le vampire et la famille Belmont pour développer sa propre version du mythe. Une version dont nous nous serions bien passés. Passons sur le scénario du titre qui, une fois mis de côté la poudre aux yeux que sont les magnifiques cinématiques et la solennité avec laquelle celui-ci est narré, est aussi ridicule qu’un mauvais épisode de Resident Evil.

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Pour résumer, disons simplement que Dracula, fraîchement tiré de son sommeil, devra empêcher le retour de Satan sur Terre. Précisons que ce dernier prépare son arrivée via la création d’un virus au sein de sa propre société pharmaceutique, virus dont l’effet est de transformer la population entière en démon. Heureusement, Satan est également suffisamment intelligent pour avoir pensé à développer dans le même temps un vaccin à son propre virus. Quant à Dracula, il devra mettre la main sur le dit virus afin de sauver l’humanité, tout en faisant la paix avec lui-même et trouver un moyen de mettre un terme à son immortalité, pardon, malédiction, afin de retrouver sa défunte famille dans l’au-delà.

«Passons sur le scénario du titre qui, une fois mis de côté la poudre aux yeux que sont les magnifiques cinématiques et la solennité avec laquelle celui-ci est narré, est aussi ridicule qu’un mauvais épisode de Resident Evil«

Si nous saluons l’intention de proposer un scénario un poil plus ambitieux qu’une simple guerre entre le bien et le mal, pitié, que cela ne ressemble pas une fan fiction d’adolescente. Passe encore le rebondissement facile qui consiste à lier dans le sang la famille Belmont à Dracula (encore que), l’approfondissement de celui-ci aurait pu être travaillé avec plus de sérieux. On reste perplexe devant cette figure du mal absolue, pleurnicher sur son sort, regretter son humanité et tenter de sauver la race humaine. Cela pourrait fonctionner à la perfection s’il s’agissait d’une adaptation de la série de Joss Whedon, Angel, dont la midinette qui lui sert de héros est, à plusieurs reprises, plus charismatique que ce pauvre Dracula. Quant au gameplay, c’est le pieu dans le cœur qui achèvera le vampire (et le fan de la série). Dès l’introduction faisant office de tutoriel, ses limites se font sentir.

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Celui-ci a peu évolué depuis le premier épisode, conservant les bases initiées par Lord of Shadow. Vous avez toujours la possibilité d’acheter de nouvelles attaques et combos en cours de jeu, ce qui s’avère inutile. Il n’y a strictement aucun intérêt à dépenser vos points durement gagnés quand marteler la touche de frappe puissante suffit à compléter l’intégralité du jeu. Ne comptez pas sur d’éventuelles potions pour vous soigner en cours de jeu, celles-ci sont rarissimes. Vous devrez alors utiliser votre épée de glace pour frapper vos ennemis et ainsi absorber leur énergie. Sur le papier le système semble efficace et être une bonne solution afin de forcer le jouer à adopter un gameplay agressif et prendre des risques, risques qui seront récompensés par un gain de vie. En jeu cela ne fonctionne pas. Tout simplement parce que l’utilisation de cette épée est liée à votre barre de magie, minuscule au demeurant. Deux ou trois coups suffisent à drainer totalement votre magie. Pour retrouver celle-ci, et par extension votre vie, vous devrez alors remplir une troisième barre en enchaînant les combos. Cependant celle-ci retombe à zéro lorsque vous vous prenez un simple coup. Précisions que cette barre doit être pleine pour commencer à restaurer votre magie.

«Ce système de magie pénalise également les affrontement contre les boss du jeu. [...] les affrontements durent de looooongues minutes. Non pas parce qu’ils sont difficiles, mais parce que tous les boss doivent être frappé à un moment ou un autre avec votre magie. Vous savez, celle sans cesse vide, que vous devez remplir sans prendre un coup ?«

Soyons clair, s’il était facile de parcourir le jeu sans prendre un coup pendant cinq minutes, votre barre de vie ne serait pas aussi basse et vous n’auriez pas besoin de remplir une barre, pour en remplir une autre, pour en remplir une troisième afin d’espérer retrouver quelques centimètres d’énergie. Fatalement, vous parcourez le jeu avec énergie le plus souvent au minimum, redoutant chaque combats principalement à cause de la lourdeur du gameplay, là où au contraire vous devriez accueillir ceux-ci à bras ouvert, tout simplement parce qu’ils sont agréable à jouer. Combats qui, par ailleurs, s’éternisent toujours en longueur sans aucune raison. Ce système de magie pénalise également les affrontement contre les boss du jeu. Visuellement tous plus réussis les uns que les autres (un des seuls point fort du jeu), les affrontements durent de looooongues minutes. Non pas parce qu’ils sont difficiles, mais parce que tous les boss doivent être frappé à un moment ou un autre avec votre magie. Vous savez, celle sans cesse vide, que vous devez remplir sans prendre un coup ? Et si vous ne parvenez pas à frapper le boss au moment exact à l’aide de votre magie, alors celui-ci ignore tous les dégâts que vous lui avez faits précédemment, et récupère l’intégralité de son énergie. Ce petit cirque peut durer un long moment. Trop long.

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Au rayon des défauts, notons l’absence de verrouillage des ennemis, ce qui est vite problématique pour un beat them all. Dracula vise régulièrement le mauvais ennemi, un peu trop à droite, un peu trop à gauche. Les quick time events sont légion et alourdissent considérablement le gameplay. Sauter, parer, achever, rien ne se fait sans un petit QTE. Imaginez, pour achever un simple ennemi de base, un quick time event est nécessaire. Rappelons que vous êtes dans un beat them all et que les ennemis sont innombrables. Fort heureusement, il vous est possible en fouillant dans les options de les désactiver. Best option ever ! Un exemple que devraient suivre tous les titres futurs qui incluent des quicks time event. A l’occasion Dracula se prend également pour Sam Fisher et improvise des phases d’infiltration. A elles seules, ces phases de jeu peuvent vous décourager de poursuivre l’aventure. Elles sont excessivement difficiles et on en vient à remercier youtube et ses guides vidéo. Une difficulté principalement dû au fait que Castlevania Lords of Shadow 2 possède les gardes les plus efficaces jamais vu dans un jeu d’infiltration. Ces derniers sont capables de repérer un orteil qui dépasse d’un coin de mur, entendre le moindre bruit de pas à l’autre bout de la pièce, sprinter jusqu’à vous et vous achever en un coup. Ubisoft devrait s’en inspirer pour ses prochaines productions.

«Castlevania Lords of Shadow 2 possède les gardes les plus efficaces jamais vu dans un jeu d’infiltration. Ces derniers sont capables de repérer un orteil qui dépasse d’un coin de mur, entendre le moindre bruit de pas à l’autre bout de la pièce, sprinter jusqu’à vous et vous achever en un coup. Ubisoft devrait s’en inspirer pour ses prochaines productions«

Oubliez les magnifiques décors, principal intérêt de l’épisode précédent, ces derniers cèdent ici leur place à des bâtiments gris et tous identiques. Le jeu abandonne sa progression en niveaux pour une structure en monde ouvert, mais qui ne fonctionne pas (surprise) en cause ces fameux bâtiments justement évoqués. L’ensemble de la map se ressemble et il est alors presque impossible de savoir où vous vous situez dans celle-ci, ce qui n’encourage pas à l’exploration. Il n’y a que lors des flashbacks, nous renvoyant dans l’ancien château de Dracula, que nous retrouvons l’ambiance et la beauté de l’épisode précédent. Malheureusement ces passages sont peu nombreux et généralement amenés comme un cheveu dans la soupe. Les ennemis que vous croiserez sur votre route pâtissent également d’un sérieux manque de charisme et de diversité. Mais tout n’est pas totalement noir dans Lords of Shadow 2 et il est possible de sauver quelques meubles. Pour commencer, saluons l’excellence du doublage anglais. Tous les personnages présents dans le titre bénéficient d’un excellent doublage. Un détail qui rend les cinématiques agréables à regarder. Les musiques, si elles n’égalent jamais ceux des épisodes antérieurs, restent malgré tout supérieures à ce qui se fait actuellement chez la concurrence. Mais c’est malheureusement tout.

4/10
Castlevania Lords of Shadow 2 bénéficie d’un enrobage soigné qui détonne avec le reste de la concurrence. Mais ce n’est que poudre aux yeux qui ne fonctionnera que sur le joueur occasionnel, peu habitué à tant de soin, ou celui qui privilégie la forme au fond. Les autres seront très vite fatigués par un gameplay approximatif et lourd et devront se faire violence pour terminer l’aventure. Quant aux fans de la série, ils seront au moins ravis d’apprendre que cet épisode clôt la saga initié par Mercury Steam.

+

  • Le design des boss
  • Les musiques
  • Le doublage
  • Les QTE facultatifs !

-

    • Le gameplay
    • Le scénario
    • Dracula
    • La direction artistique
    • Un peu tout