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Commençons par le commencement : l’histoire et le jeu débutent sur un prologue mettant en scène l’invocation d’une entité ténébreuse en 1970. Une invocation qui ne pourra atteindre son terme car la fille de l’invocateur, enceinte, préfère fuir les lieux et se jeter dans l’océan, laissant tout ce beau monde sur la touche. Retour au présent où l’on retrouve notre héroïne (et accessoirement le personnage que l’on joue), Jess Briars, qui décide de rejoindre son amie Kim, partie un peu plus tôt faire une retraite spirituelle. Son objectif ? Affronter son passé et faire table rase de ce dernier. C’est là-bas, sur l’île de la Gloire, que les évènements du jeu vont nous être contés.

Et, comme vous vous en doutez, ils sont en lien avec le prologue expliqué précédemment. Sans en dire davantage pour éviter tout dévoilement qui nuirait au plaisir de la découverte du jeu, le scénario offre quelques aspects intéressants, notamment en ce qui concerne le développement des personnages qui participent à la retraite. L’ensemble est cohérent et se laisse suivre avec plaisir. L’univers est quant à lui plutôt bien fouillé (notamment en ce qui concerne toutes les pierres ou aspects liés à la spiritualité). Seul petit bémol : la fin est extrêmement brutale, et laisse le joueur dans l’incompréhension (ou tout du moins sur sa fin). Dommage !

Pour résoudre les mystères qui entourent l’ile, vous prenez le contrôle de Jess Briars. Le jeu se joue comme un TPS (caméra derrière le personnage) et la maniabilité s’avère intuitive et rapide à prendre en main. Le gameplay s’articule autour de deux aspects principaux : d’une part l’exploration qui vous permet de mettre la main sur un grand nombre d’objets indispensables pour s’en sortir, et d’autre part les affrontements avec les différents adversaires qui se dressent sur votre chemin. Au-delà de votre promenade (qui ne sera pas aussi douce qu’estompée), vous découvrirez la possibilité de crafter différents objets qui vous permettent d’utiliser des armes capables de repousser les ténèbres.

Oubliez les équipements traditionnels, ici, on parle de bâton de sauge ou encore de sorcière. Il est également possible de créer et d’utiliser de l’huile essentielle ou encore du sel, des objets qui permettent de purifier les environnements, notamment. Ce système de craft, simple et accessible, est agréable à utiliser, bien que tout à fait classique.

En ce qui concerne les combats, par contre, c’est une autre histoire. À l’aide de la touche « B », il est possible d’esquiver les attaques de vos ennemis avant de pouvoir utiliser votre arme ou vos objets. Le principe est donc très simple, mais il manque parfois de précisions. Même constat d’ailleurs en ce qui concerne vos attaques. C’est un peu brouillon, surtout quand vous avez affaire à plusieurs adversaires (et qu’il est impossible de bloquer la caméra sur l’un d’eux). Enfin, on note également la possibilité d’utiliser des pouvoirs (liés aux cristaux). Ces derniers peuvent vous aider, mais ils nécessitent d’être utiliser avec parcimonie. En effet, en plus de ralentir le temps ou d’immobiliser vos adversaires par exemple, ils consomment de l’énergie spirituelle. Cette énergie, justement, parlons-en. Jess dispose de trois jauges : spiritualité, santé et mental. Toutes trois doivent absolument rester positives au risque de vous faire perdre la partie. Pour y parvenir, rien de plus simple : il vous faut collecter des plantes et les consommer. Evidemment, le jeu vous propose toute une série de situations qui vous compliqueront la vie. Mais ça, on vous laisse le plaisir de le découvrir.

Au-delà de son gameplay classique parfois brouillon, The Chant prend également le temps de proposer des énigmes qui n’ont rien à envier à des jeux tels que Resident Evil. Sans être impossible à réaliser, ces dernières demandent au joueur d’observer son environnement, de collecter les bons objets, et parfois de les associer de la bonne manière. C’est sympathique et peu frustrant. Un bon point donc. Autre mécanique de gameplay intéressante : les dialogues. Il arrive, par moment, que des personnages vous posent une question à laquelle il vous est possible de répondre en choisissant une réponse parmi trois proposées. Là où c’est intéressant, c’est dans le fait que votre choix aura un impact positif sur les trois jauges que vous possédez. Point négatif de cela : les dialogues où vous devez poser un choix sont vraiment peu nombreux.

Terminons ce test par l’aspect technique du titre. The Chant n’est pas un jeu triple A au budget monstrueux. C’est un titre modeste développé par un petit studio, et si vous acceptez cet état de fait, alors vous vous montrerez compréhensifs quant au fait que le jeu n’est pas à la hauteur des ténors du genre. L’ensemble est fluide, sans bugs, mais ce n’est pas forcément joli. Les animations sont datées et on est loin des titres tels que The Quarry ou The Dark Pictures Anthology. Même constat en ce qui concerne les textures ou les effets de lumière. Le jeu reste agréable à l’œil, mais aurait pu profiter d’une finition un peu plus soignée. Du côté de l’ambiance sonore, le titre s’avère plaisant. Aucun thème particulier ne ressort (ni aucun morceau particulier), mais on se laisse embarquer. À noter que les doublages sont intégralement en français (et plutôt convaincants), et ça, on apprécie particulièrement.