Test : Chef Life: A Restaurant Simulator sur Xbox Series X|S
Une simulation aux petits oignons ?
Après une phase sommaire de création de personnage, nous retrouvons notre ami Kassim avec qui nous avons partagé les bancs de l’école de cuisine. En guise d’introduction, ce dernier nous accompagne dans la découverte du restaurant que nous inaugurons en binôme.
C’est ensuite sous forme de tutoriel que la première recette doit être réalisée avec la nécessité de soigner la découpe et la cuisson de la viande accompagnée de ses échalotes. Les recettes sont notées jusqu’à A+ en fonction de la réussite des phases de préparation du plat. A la suite de ces premiers éléments se dévoilent les différentes étapes à parcourir pour parvenir au sommet de l’art culinaire. Initialement des plats simples faits d’ingrédients de base, puis les choses se complexifient progressivement jusqu’aux recettes les plus gastronomiques et abouties nécessitant un nombre d’étapes important. 80 recettes sont ainsi à débloquer, en faisant parler votre maitrise des plats que vous connaissez déjà ou grâce à l’acquisition de points de compétences.
Le titre de Cyanide permet par ses aspects de découvrir les différents postes de travail nécessaires au bon fonctionnement d’une cuisine professionnelle et de sa brigade. Les indispensables stands de découpe, le billot, la table de mélange et la cuisson peuvent être – au fur et à mesure de la progression en niveau – complétés par le hachoir ou le mixeur par exemple. Le dressage est le moment de laisser libre cours à la créativité pour réaliser des œuvres alimentaires. Confectionnant tout d’abord des plats de pâtes à base de spaghettis industriels, on peut choisir de monter en gamme avec la réalisation de pâtes fraiches au laminoir.
Après quelques jours de préparations et d’entrainement intenses aux côtés de Kassim, place enfin à l’ouverture officielle de l’établissement. Les premiers clients arrivent et avec eux la pression de la livraison des demandes en temps et en heure. Avec parfois le risque de rater sa cuisson devant une certaine précipitation. Les journées se déroulent toutes de la même façon : solitaire en matinée, la brigade nous rejoint pour nettoyer le restaurant ou préparer des suppléments. Il faut ainsi décider du menu du jour (seul le service du soir est assuré dans cet établissement) selon votre sensibilité et vos envies, qu’il soit diététique, végétarien ou au contraire destiné aux carnivores avec un combo steak tartare, carpaccio de bœuf et steak à l’échalote par exemple.
Il faut ensuite passer les commandes pour vos ingrédients, puis tenter de nouvelles recettes qui doivent être réalisées en amont avant de pouvoir être ajoutées à la carte. Il est important de préparer ce qui peut l’être avant la mise en place du soir et de sauvegarder les préparations dans un frigo (à la place restreinte) avant de lancer le coup de feu du dîner. Durant celui-ci, après quelques niveaux en solo, Kassim lâche son balai pour venir en renfort dans la brigade, prochainement rejoint par Adèle, une ex-employée de chaîne de fast-food. A chacun sa spécialité culinaire, l’un le poisson, l’autre la viande. Il faut alors savoir gérer leur travail et leur donner des indications pour le bon déroulement du service. Ce sont d’ailleurs pendant longtemps les seuls employés accessibles à la gestion. La partie salle du restaurant, elle, se gère de façon autonome et en ce sens, Chef Life est plus une simulation de cuisine professionnelle que de restaurant à proprement parler.
Durant les journées de préparation des services nocturnes, certains habitants de la ville viennent rendre visite au chef, apportant avec eux leur lot de défis pour avancer plus vite en progression ou aider à faire face aux frais. Principal poste de dépenses à ne pas négliger, celui des commandes d’ingrédients avec des choix à faire entre plusieurs grossistes, plus nombreux au fil de l’histoire. Il faut choisir entre des fournisseurs peu couteux mais au bilan carbone non négligeable et à la qualité douteuse, ou des producteurs locaux de bien meilleure valeur, mais évidemment plus onéreux. Le développement durable et l’éco responsabilité sont ainsi au rendez-vous du titre. Car deux aspects sont essentiels à la bonne forme de l’établissement : son hygiène et sa « responsabilité », entendez par là son sens des préoccupations en matière de consommation responsable. Par exemple, pour éviter le gâchis, en fin de journée, il est recommandé d’empaqueter les restes qui régalent l’équipe du restau plutôt que de les jeter.
Si l’intention est louable, l’application est plutôt moyenne. En effet, en ayant choisi assez rapidement d’opter pour des menus fournis par les producteurs les plus chers, pas de franche difficulté financière n’a été notée. Ou le choix de privilégier des produits selon leur qualité plutôt que leur péremption, au risque d’un énorme gaspillage, n’a pas impacté notre responsabilité. De la même façon, pour le bon développement du restaurant, il est nécessaire de surveiller ses stocks, ne pas commander trop ou pas assez. Chaque jour, la quantité nécessaire au service du soir est indiqué lors de la commande auprès des fournisseurs. Si aucun plat n’est raté, pas de problème, le stock se gère sans aucune complication. Cependant, si certains plats sont oubliés sur le feu, le risque apparait de se trouver à court d’ingrédients… mais finalement, malgré quelques ratages, pas de conséquences, le stock n’a jamais été vide.
Les autres postes de dépenses sont la décoration, les éléments de cuisine ou la vaisselle et les éléments de dressage des plats, gérables depuis le bureau du chef. Dans celui-ci, il est possible de visualiser notre tableau de bord mais aussi d’accéder à un tableau de défis optionnels qui présentent l’avantage de rapporter de l’argent et des points de compétences, mais également de quête nécessaires à l’avancement de l’histoire dont le but ultime est de nous faire accéder au Graal de la cuisine : L’étoile au Michelin. Information non négligeable puisque le guide de l’entreprise Auvergnate est en partenariat avec Nacon dans la production du titre des développeurs français. Les rentrées d’argent sont bien évidemment celles rapportées par vos ventes en cuisine. Petite subtilité, il est possible de choisir parmi trois niveaux de « rémunération des plats ». Plus les plats sont chers, plus les clients sont exigeants en matière de qualité de ceux-ci. Il faut donc veiller à faire le bon choix en fonction de ses compétences pour gagner en niveau. Malheureusement, Chef Life est décevant par un système de récompense et de progression extrêmement lent et besogneux. Il faut sérieusement cravacher et répéter des journées qui se ressemblent dans leur morosité pour arriver au but. Finalement assez réaliste de ce fait, il en perd son côté ludique et certaines sessions de jeu sont plus fatigantes qu’autre chose.
Pour permettre malgré tout une certaine diversité, un choix crucial intervient dans la façon dont le jeu peut être abordé : avec ou sans assistance. Quatre aides optionnelles sont disponibles, selon lesquelles différentes orientations sont possibles. Par exemple jouer zen et détendu sans pression, avec des clients qui ne courent pas après le temps, pour réussir des recettes A+, quitte à y passer un temps fou. Ou jouer avec plus de tension avec la désactivation de l’aide «impossible de rater ses plats » auquel cas il est indispensable de surveiller ses cuissons pour éviter le drame du steak brulé. Pour se la jouer Overcooked, il est recommandé d’accepter des clients pressés par le temps pour satisfaire leurs exigences. Et pour celles et ceux qui auraient une attention labile, une option « aide mémoire » peut venir rafraichir quelques souvenirs des recettes. Ces quatre préférences sont constamment accessibles et modifiables en journée pour modifier notre façon de jouer à loisir.
Techniquement, Chef Life : A Restaurant Simulator n’est pas désagréable à regarder. C’est lisse mais c’est propre. Un petit côté Sims plutôt réussi dans la réalisation des modèles 3D des personnages et des éléments du décor, mais avec des animations assez pauvres. Pour les oreilles exigeantes, les quelques musiques d’ambiance d’ascenseur sont au bout d’un certain temps assez pénibles, ce qui nous a rapidement incité à baisser le son de celles-ci. Sans pour autant baisser le son général puisque c’est grâce à celui-ci que l’on prend note de la fin de cuisson d’un plat. Grosse fausse note, le jeu est français du côté des menus et des textes, mais les quelques rares phrases que Kassim et Adèle répètent à loisir (quitte à vous rendre chèvre) sont en anglais. Quelques bugs et crashs du jeu, notamment au moment du mode photo de la réalisation des croûtes culinaires réalisées ont été notés et on espère qu’un patch day one saura les éliminer.
+
- Plusieurs aides et options de jeu
- Propre visuellement
- Recettes diversifiées
-
- Progression peu satisfaisante
- Plus une simulation de cuisine que de restaurant
- Partie sonore non travaillée