Jeux

Cions of Vega

Walking-Simulator | Edité par eastasiasoft | Développé par Tonguç Bodur

4/10
One : 08 mars 2023 Series X/S : 08 mars 2023
08.03.2023 à 09h17 par - Rédacteur en Chef

Test : Cions of Vega sur Xbox Series X|S

Mon beau chagrin, roi des forêts

Revoilà déjà Tonguç Bodur ! Le développeur turc à qui l'on doit une grosse douzaine de titres créés sous Unreal Engine rattrape le retard pris sur console avec l'aide de l'éditeur eastasiasoft. Un mois après le très médiocre The Redress of Mira, les joueurs Xbox peuvent désormais découvrir Cions of Vega, un autre walking-simulator qui ne cache à aucun moment sa réalisation quasi artisanale.

C’est au cœur d’une forêt aux couleurs automnales que débute l’aventure de Cions of Vega. Cette nouvelle production de Tonguç Bodur nous met dans la peau de Kenny, un père de famille qui tente de retrouver sa fille qui a décidé de fuguer le jour de vos 40 ans. C’est en compagnie de votre frère Logan que le titre nous invite à plonger d’entrée de jeu dans cet univers mystérieux, pour une recherche qui s’avère compliquée, d’autant qu’il se murmure que des événements étranges ont eu lieu dans les environs. Une entrée en matière très simple qui offre tout de même l’avantage de donner un but au joueur et de justifier sa présence en ces lieux. Tels deux randonneurs aguerris, Logan et Kenny se lancent donc à la poursuite de l’adolescente en espérant qu’il ne lui arrive rien. Une quête express puisque la durée de vie du jeu est absolument riquiqui, de notre côté il nous a fallu 45 minutes seulement pour en voir le bout.

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Quand d’autres titres auraient profité de cette durée de vie rachitique pour proposer un rythme insoutenable, Cions of Vega est plutôt du genre à prendre son temps. C’est en tout cas l’occasion de voir que le développeur maitrise bien l’Unreal Engine 4, le moteur graphique d’Epic Games. Le choix des couleurs est pertinent, et la nature représentée est crédible et fouillée, à condition évidemment de ne pas faire un zoom sur les textures au sol. Le côté walking-simulator est donc plutôt réussi, et les joueurs qui recherchent un petit instant de dépaysement au cœur d’une forêt parcourue d’étendues d’eau seront sans doute comblés. Attention toutefois, si vous cherchez un titre qui laisse place à un minimum d’exploration, il faudra passer votre chemin.

Car Cions of Vega est construit de façon très linéaire, et semble assumer pleinement cet effet couloir prégnant. Aucune issue pour vous échapper, le jeu est construit de telle manière que l’on doit explorer une zone très restreinte pour trouver une clé qui permet d’ouvrir une porte en fer, et ainsi accéder à la zone suivante. Généralement, les indices ne manquent pas pour résoudre chaque énigme. Pour commencer, seules les maisons qui renferment un élément important sont accessibles. Le reste des habitations est barricadé, ce qui limite davantage le périmètre des recherches. On s’arrête d’ailleurs un instant sur l’aménagement des quelques habitations à visiter, peu cohérent, avec parfois un lave-linge dans chaque pièce, ou une profusion de canapés qui semblent surtout destinés à faire du remplissage. Une utilisation un peu simpliste du copier/coller qui enlève malheureusement un peu à l’immersion.

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Ce n’est pas forcément plus réjouissant du côté de la résolution des énigmes. Celles-ci sont d’une simplicité enfantine avec cette désagréable sensation de ne jamais avoir à forcer, ne serait-ce qu’un minimum, pour continuer d’avancer. Trouver un hache pour ouvrir un chemin caché par les lianes, donner quelques coups de pelle dans un tas de fumier pour trouver un objet, trouver le code d’un cadenas affiché en grand caractère jaune fluo sur un mur situé à deux pas… On a déjà vu bien plus original et inspiré. La découverte d’une clé est également l’occasion de mettre la main sur des documents qui permettent d’en savoir un peu plus sur les événements qui entourent la région. Car votre parcours ne s’annonce pas vraiment riche en rencontreds. Hormis le fait que vous ne croiserez que quelques enfants sur votre route, on aurait aimé pouvoir profiter d’une nature un peu plus vivante, aussi bien en termes de sound-design qu’en termes de présence d’animaux. Là aussi c’est beaucoup trop chiche pour que le joueur puisse véritablement s’immerger dans une ambiance qui disposait pourtant d’un bon potentiel.

Pas forcément très bien écrit, Cions of Vega possède tout de même l’avantage d’être traduit intégralement en français. On aurait toutefois préféré une écriture plus fine et moins scriptée, en tout cas autre chose que les gros pavés de Logan qui viennent ponctuer votre marche de temps en temps. On l’a dit mais graphiquement le jeu est plutôt propre, avec une bonne utilisation de l’Unreal Engine 4. Un constat qui contraste fortement avec les animations des personnages secondaires parfois hachées et globalement peu naturelles, tandis que les visages ne sont pas vraiment convaincants. Une réalisation artisanale perfectible qui aurait gagné à être peaufinée. A noter tout de même une fin inattendue avec la possibilité de choisir entre trois conclusions. C’est loin d’être suffisant, mais ça aide quand même à faire passer la pilule.

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4/10
Cions of Vega est une promenade de plus à mettre au crédit de Tonguç Bodur. Il nous aura fallu trois quarts d'heure pour faire le tour de cette balade trop tranquille qui ne suscite absolument aucune émotion chez le joueur, si ce n'est peut-être sur ses dernières secondes. Une production beaucoup trop sage qui disposait toutefois d'un vrai potentiel de par son univers, mais totalement plombée par des mécaniques de gameplay sans grand intérêt et une histoire pas franchement bien écrite.

+

  • Environnements assez jolis
  • Fin inattendue
  • Textes en français

-

    • Enigmes beaucoup trop simples
    • Durée de vie riquiqui
    • Animations et visages très bof
    • Faune trop en retrait

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