Test : Clive Barker's Jericho sur Xbox 360
Et Dieu créa un monstre
Le premier Né, telle fût la récompense du Tout Puissant. Mais le bougre devint rapidement un petit monstre. A tel point que le Seigneur fût obligé de l’enfermer dans une cité qu’il bâtit à cet effet, Al Khali, et l’enfonça profondément sous terre. Malgré cet effort de terrassier, le premier Né réussit à s’en extirper pour foutre un peu le boxon dans ce monde de douceur. Il fallait quelqu’un pour l’arrêter. Ce serait la team Jericho, experte en opérations surnaturelles.
L’ambiance se dégageant de Clive Barker’s Jericho est très certainement le point fort du titre. L’auteur nous plonge dans un univers d’horreur, une citéde la peurtotalement malsaine. Le scénario n’est pas en reste et comportede nombreux rebondissements, des revirements de situation et tout ce qui poussera à vouloir en découvrir plus. On incarne tous les personnages de l’escouade Jericho, même si c’est surtout à travers l’esprit du chef d’équipe, Ross, qu’on progresse. Pour jouer à tour de rôle les différents personnages, on profite de la capacité du chef qui peut se transférer dans n’importe lequel de ces six équipiers afin de tirer parti de leurs pouvoirs.
Expiation technique
Avec un tel atoutcôté ambiance etscénario, le jeu part sur d’excellentes bases. Mais malheureusement, la réalisation technique est loin d’être à la hauteur. D’une part le level-design est très hétéroclite, comme si les niveaux avaient été développés par deux équipes différentes. D’autre part ils sont, pour certains, très vides avec des détails minimalistes. Mais le point noir, sans mauvais jeu de mots,est la gestion de la lumière et des éclairages. Le titre est beaucoup trop sombre ce qui nuit à la progression et ce quiempêche d’apprécierla majeure partie des décors.
C’est d’autant plus dommage que les ennemis rencontréssont splendides et étudiés. Qui plus est, l’ambiance sonore, pour peu qu’on dispose d’une bonne installation, est vraiment prenante.
C’est l’absence de mode multijoueur qui est difficilement pardonnable pour un jeu sortant sur Xbox 360 et encore plus pour un FPS. On peut toujours se dire que cette version ne présente pas les ralentissements connus avec celle de la PS3, mince consolation tout de même pour un titre avec autant de potentiel.
Entre le bien et le mal
Comme si le titre ne pouvait se départir d’un déséquilibre entre le bien et le mal, le gameplay balance toujours entre bonnes et mauvaises surprises. Si les pouvoirs sont généralement intéressants et utilisés à bon escient, il n’empêche que le jeu souffre ici aussi d’une grande inégalité. Trop souvent, on progresse en s’ennuyant car les phases de tir sont trop faciles, même si la tâche est loin d’être facilitée par des coéquipiers dont l’intelligence frise souvent celle d’une horde de lobotomisés. Malgré un système d’ordre, on peut largement se passer de leur aide. Ils n’en font généralement qu’à leur guise. Cela n’aide pas lors des rares pics de difficulté du soft qui arrivent sans crier gare et sont souvent synonymes de nombreuxgame over.
C’est l’autre reprochequ’on peut formuler à l’égard dugameplay :le titre est dirigiste à souhait. On a un seul chemin générique et une manière de faire pour parvenir au tableau suivant, une structure rigide comme pouvaient nous en offrir les jeux des années 80. Mais on est en 2008.
Les différents équipiers proposent des armes différentes mais les spécificités de celles-ci ne sont pas assez abouties pour offrir un réel équilibre entre elles. Certes, les effets sont différents au niveau des dégâts infligés en fonction de la puissance des armes mais il n’y a pas de sensations de recul. Tirer avec un fusil à pompe ou une mitrailleuse lourde semble aussi facile que de faire feu avec le plus minable des pistolets, et ça ne le fait pas vraiment.
+
- L’ambiance et le scénario
- L’implication de Clive Barker
- Quelques passages meilleurs que les autres
- L’idée des pouvoirs
-
- Level-design peu inspiré et dirigiste
- Mauvaise gestion des armes
- Coop ? Multi ? Xbox Live ? Nada !
- IA à l'amende
- Difficulté mal dosée