Test : Cold Fear sur Xbox
Un jeu résolument orienté action
En développement depuis 4 ans dans les studios parisiens de Darkworks, Cold Fear représente beaucoup dans le paysage du survival horror actuel. Ce genre était apparu comme un jeu d’aventure avec le 1er Alone in the Dark ou le 1er Resident Evil (RE) mais avait dévié vers le jeu d’action clairement assumé dont le dernier RE en date, le 4e sur Gamecube, est le meilleur représentant. Cold Fear laisse lui aussi d’emblée volontairement le côté aventure et résolution d’énigmes. Certes, il y aura toujours l’exploration de lieux bien lugubres et sur lesquels je reviendrai plus longuement par la suite mais Cold Fear est vraiment proche du jeu d’action vu le nombre d’ennemis (humains ou mutants) dont vous allez pouvoir régler leur compte de manière assez sanguinolente et de manière très fréquente, il faut l’avouer.
Des idées intéressantes pour une réalisation de qualité
De nos jours, en pleine mer, un baleinier russe en perdition émet un SOS. Tom Hansen, un garde côte, se hâte vers le gigantesque bâtiment dans une tempête absolument dantesque afin de porter secours à l’équipage. Mais au lieu de survivants, Tom Hansen va plutôt rencontrer des russes et des mutants particulièrement agressifs dont le seul but est de se débarrasser d’éventuels témoins et manque de chance, vous en êtes un.
Totalement réalisé en 3D temps réel, Cold Fear utilise le moteur Renderware. Ce moteur 3D développé par Criterion a déjà été utilisé de nombreuses fois dans d’autres titres comme Burnout 3, Sonic Heroes ou encore PES4. Outil de développement de qualité, il sert ici à retranscrire les ambitions franchement très artistiques de Darkworks.
En utilisant une représentation en 3D temps réelle, Cold Fear se permet ainsi certaines transgressions de son genre trop souvent codifié. L’écran de jeu est assez classique de prime abord, cadrages de caméra en plongée, travellings à la RE : Code Veronica. Mais rapidement, le jeu propose une autre vue bien plus intéressante : caméra sur l’épaule à la Splinter Cell et à la RE4 (encore lui). La progression en devient bien plus stressante surtout que les ennemis ont la désagréable tendance à surgir de détours de couloirs et à se ruer sur vous. La maniabilité est de plus assez réussie dans cette représentation malgré une certaine rigidité. Les changements d’armes se font grâce aux touches blanches et noires et il est possible d’assigner sur la croix de direction 4 armes en shortcuts. De nombreuses armes sont à votre disposition : du simple pistolet, on se retrouve assez vite équipé d’un fusil à pompe, d’une mitraillette, d’un lance flamme et autres joyeusetés. Certaines armes sont équipées de viseurs infrarouge et d’autres d’une lampe torche bien pratique quand tout d’un coup, vous vous retrouvez dans la plus totale obscurité suite à des explosions d’ampoules éclairantes. Finalement, déplacer Hansen dans ce jeu reste tout de même assez plaisant, on sent que de nombreux efforts ont été faits afin d’assouplir son maniement.
Une ambiance de feu !
Pour en revenir au moteur 3D, celui ci accomplit de véritables miracles dans les effets climatiques présents dans le jeu. Car-celui ci ne se passe qu’en pleine tempête, et pas de simples embruns ! Mais bien une déferlante parfaitement retranscrite avec gros tangage du bateau, vagues gigantesques qui menacent à tout moment de vous emmener par dessus bord et tout ça entouré de mutants. Quelle ambiance vraiment ! Surtout que le 5.1 est mis à contribution dans ces scènes de manière exemplaire et une musique tonitruante accompagne vos déplacements. C’est une expérience qui renvoie le début de Metal Gear Solid 2 sur le tanker aux oubliettes tellement l’évolution technique est là et marquée.
Par contre, dès qu’on se retrouve dans les coursives du bateau, la représentation est plus classique, plus proche d’un Deep Fear sorti sur Saturn. Et c’est ce qui m’amène au point le plus intéressant dans Cold Fear : ses influences.
Pas forcément à la hauteur de ses références, il conserve son charme
Car il ne s’agit pas de la première fois qu’un survival horror se passe dans un environnement aquatique. Un mauvais Carrier sur Dreamcast et Deep Fear de Sega sur Saturn de bien meilleure mémoire l’avaient abordé. D’ailleurs, on sent fortement les influences de Deep Fear sur Cold Fear jusque dans son titre. Héros blond, garde côte, aux prises avec des expérimentations biologiques issues d’un environnement extérieur et hostile. Mais si le soft de Sega arrivait à se situer parmi les ténors du genre, Cold Fear malgré ses qualités techniques manque le coche de peu.
Les raisons ? Des ennemis peu variés, une carte consultable uniquement dans la notice et non pendant le jeu, des cinématiques certes bien réalisées mais mal montées et trop courtes (la séquence de fin en étant un exemple édifiant voire navrant), une maniabilité troublante dans les environnements clos, une linéarité vraiment trop prononcée et surtout une durée de vie certes honnête mais trop courte pour être rassasié.
Et pourtant, on apprécie ce jeu, le renouvellement des situations, le stress généré par quelques apparitions violentes et l’aventure finalement de qualité fait que la sauce prend. On se surprend à vouloir savoir d’où viennent ces mutants assez bien designés d’ailleurs, voir de nouveaux environnements ballottés par une tempête incroyablement bien reproduite ou tirer régulièrement dans les têtes des ennemis grâce à une système de visée agréable. Un seul mot pour résumer Cold Fear ? Fun et c’est bien ça l’essentiel dans un jeu surtout en des moments où cette notion commence à être oubliée de certains développeurs.
+
- Doublages assez comiques
- Graphismes
-
- Le Renderware prouve encore sa puissance avec Cold Fear et son utilisation pendant les scènes de tempête ne manquera pas de vous impressionner
- Malgré les idées de vouloir sortir Cold Fear du carcan de l’habituelle raide jouabilité des survival horror, des efforts ont été faits mais il reste encore du chemin tant certaines collisions avec le décor viennent gâcher le tableau.
- Une dizaine d’heures vite passées. Des intéressants bonus style Making Of se débloquent lors de la progression et informent sur la conception du jeu
- Doublages assez comiques (aaaarg les accents russes), effets sonores des armes trop étouffés mais musique grandiloquente et 5.1 efficace
- Allez, on rigole bien avec le scénario qui veut flirter avec Deep Fear mais qui n’arrive pas à se dégage pas de l’histoire « prétexte ».
- Un bon survival horror fortement teinté d’action. Peut être imparfait, mais il rejoint Silent Hill 2 et Project Zero 2 dans le peloton de tête du genre sur Xbox.
- Le héros est correctement animé malgré une raideur encore persistante, la démarche des ennemis est peu détaillée mais les décors extérieurs sont entièrement animés et de fort belle manière malgré leur taille impressionnante
- Durée de vie
- effets sonores des armes trop étouffés