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En pratique, on retrouve très vite ses repères, et ce malgré d’ignobles menus dont l’ergonomie, assez douteuse, paraît fort éloignée de la clarté et de la classe de ceux des anciens Colin. Au menu de cette mouture 2005, 4 modes principaux : course unique (seul ou à plusieurs), championnat, carrière et Xbox Live. Si les deux premiers ne nous intéressent pas forcément de par leur côté hyper classique, le troisième fait montre d’assez d’originalité pour que nous lui accordions quelques lignes (notre mansuétude est décidemment sans bornes). Un peu à la manière des championnats à ramifications de RSC, mais à la verticale cette fois-ci, le mode carrière de Colin 2005 vous fera suivre une progression logique à travers de nombreuses épreuves qui vous permettront de débloquer véhicules, pistes et améliorations techniques. Ces dernières font l’objet de mini épreuves lors desquelles vous devrez œuvrer en maintenant un régime moteur défini en banc d’essai, en freinant à l’endroit indiqué, etc. Vu le nombre d’épreuves mis à votre disposition, votre carrière durera sans doute aussi longtemps que celle du vrai Colin, c’est un bon point.

Le mode championnat s’apparente à ceux qui figuraient dans les anciens opus, à savoir une succession de spéciales d’un pays donné et lors desquelles vous devrez gérer au mieux votre bolide (en le soignant dans le parc d’assistance) afin de le préserver des aléas de la conduite sportive. Rien de bien nouveau, mais c’est un plus qui allonge encore la durée de vie. La partie Défis vous ouvrira les portes du contre la montre et des divers modes multijoueur du jeu (Lan, écran divisé, alterné). Le mode contre la montre tiendra les fans en haleine un bon moment, à moins que ceux-ci ne se trouvent irrités par les innombrables temps de chargement du jeu (sauvegarde/chargement automatique, loading du parc d’assistance, loading de l’étape…). Une des nouveautés de cette version 2005 est l’apparition d’un mode Xbox Live en bonne et due forme. Vous pouvez participer à des courses à plusieurs, vos adversaires étant représentés sous forme de fantôme. Avec RSC2 en concurrent direct sur le Live, les parties ne sont pas légion (et la convivialité minime) et il vaudra mieux se tourner vers les temps du Live pour trouver un défi à sa mesure. C’est donc une impression de fausse nouveauté qui prime malheureusement.

Vous pouvez donc le voir, il y a de quoi faire dans ce nouveau Colin, et tout débloquer vous prendra certainement un bon moment, à condition que vous restiez scotchés au gameplay très spécial du jeu, ce qui est moins certain. Les changements sont tellement minces depuis CMR 04 qu’un copier coller du test de l’époque passerait probablement inaperçu, c’est dire. On nous ressert en effet le même gameplay mi-simu mi-arcade (un peu bâtard diront certains), les mêmes sensation de pilotage et la même tolérance face à l’erreur. Une fois sur la route, on retrouve vite fait ses marques avec une direction exagérément sensible qui permet de se rétablir même quand la situation paraît désespérée et quand la surface pratiquée ne devrait pas le permettre. Les suspensions sont toujours aussi molles (en réglage de base) et les programmeurs n’ont visiblement toujours pas compris que le but d’un amortisseur est de compenser les creux et non pas de faire office de ressort en faisant sautiller la voiture tel un Philippe Bouvard mort de rire. Un petit tour dans les réglages permet d’atténuer cet effet et de rendre la voiture plus rigide, mais cela se fait au détriment du bas de caisse qui tape alors énormément. Autre reproche récurrent, le sentiment d’accrocher au revêtement n’est pas très présent et l’onparfois l’impression de rouler à plat (surtout sur bitume) tant la direction est peu précise et tant la voiture semble se décaler au sol au lieu de coller. En tout cas, régler sa voiture est indispensable pour retrouver un comportement plus agréable, car la maniabilité de base est vraiment irritante, avec des amortisseurs qui font plus office de ressorts que d’amortissement, propulsant la voiture après chaque saut, en lui faisant perdre de l’adhérence au passage. Le reste du gameplay est lui aussi très fidèle à l’édition précédente, avec les éternelles courbes à prendre en travers et des lignes droites aussi vertigineuses que traîtresses car accidentées. En résumé on retrouve presque exactement les recettes de CMR04, les amateurs seront donc ravis tandis que les autres se dirigeront vers RBR, jeu d’homme s’il en est.

Je glisserai au passage un petit grief concernant les étapes qui sont pour la plupart des reprises d’anciennes, certains tronçons étant déjà présents dans Colin 03. On peut se demander ce qu’on bien pu faire les développeurs durant deux ans sachant que 1) le gameplay n’a pas changé et que 2) les tracés sont les mêmes mais dans un désordre faussement trompeur. Ce n’est certainement le rallye d’Allemagne et ses chicanes hyper artificielles sur l’autoroute qui leur a pris tout ce temps…

Techniquement, Colin 2005 rend une copie soignée mais pas très enlevée. Codemasters s’est contenté d’ajouter quelques effets graphiques (feuilles qui tombent, flou…) sur leur ancien jeu et ça ne trompe pas grand monde. Heureusement, le framerate reste bloqué à 60 images/seconde et l’animation est assez rapide (sauf en 2rm) pour rendre l’ensemble efficace. Les diverses courses sont assez jolies mais visuellement peu cohérentes et réalistes avec des dénivelés importants (vive les sauts de 10m toutes les 2 minutes) et des changements de revêtement incessants et moyennement crédibles. Côté conduites intérieures, on ne note presque aucun changement depuis l’année dernière. Elles sont toujours aussi bien modélisées et se détériorent de fort belle manière au moindre impact, laissant même apparaître de belles éraflures sur la carrosserie (c’est LA nouveauté…) à chaque contact avec le bas-côté. La conduite à fond n’étant pas pénalisée, on aura tendance à jouer de manière pépère, puisque la punition n’est jamais à la hauteur de la prise de risque. Les dégâts visuels sont importants mais leur impact sur la maniabilité tarde un peu à se faire sentir malheureusement. On est loin des frissons qui parcourent l’échine du pilote de canapé lorsqu’il prend le risque de passer une roue dans l’herbe sur Richard Burns, ou des montées d’adrénaline que peut provoquer la conduite à toute berzingue sur des fusées à roulettes dans Rallisport.