Jeux

Elle rêvait que j’étais coureur….

Les commissaires se penchent sur ma voiture, me donnent les dernières instructions. Mes yeux se tournent vers le compte à rebours…5…4…3…2…1…GO !!!!!! Mon copilote me déblatère les notes à une vitesse hallucinante, les virages s’enchaînent à toute vitesses, la route est mouillée sur cette spéciale, j’ai du mal à éviter les travers intempestifs. « Droite à fond, gauche à fond sur crête, attention à ne pas couper, sur terre, droite 2, gauche 3 sur épingle ouverte, rigole à l’extérieur, droite très long, se referme en 6ème , sur arrivée ». J’ai du mal à reprendre mon souffle, ces 4 minutes d’efforts intenses m’ont scié. Et dire que ce n’était que la première des 8 de la journée…

Ces quelques lignes résument à peu près ce qu’est une spéciale de rallye. La concentration est totale, la moindre faute est fatale car votre seul ennemi est le chrono. Les 2 premiers Colin avaient su retranscrire cet esprit, tout en restant accessibles à une grande partie des joueurs. Autant vous le dire de suite, CMR 3 sera de la même trempe que ses prédécesseurs. Un poil moins technique, ce 3ème opus demande beaucoup d’énergie au joueur s’il veut faire péter le chrono. Les 64 spéciales du jeu (56 ouvertes + 8 superspéciales) sont très bien étudiées et permettant de ressentir, à peu de choses peu près, des sensations de pilotage identiques aux 2 premiers Colin. J’en vois déjà crier certains : Colin 3 est arcade. Mettons les choses au clair : Colin 3 N’EST PAS un jeu arcade. Ressortez votre galette marquée « Rallisport Challenge », faites une ou deux courses à fond les ballons puis remettez Colin 3 et vous allez comprendre votre douleur si vous essayez de faire pareil. De même, dites vous bien que les Colin n’ont jamais été des simulations pures et dures (contrairement à ce que beaucoup semblent croire, se mettre en vrac à 20km/h sur asphalte n’est pas vraiment symbole d’une simulation de course auto), et que ce 3ème épisode n’en sera pas une non plus. C’est un compromis parfait entre arcade et simulation mélangeant les « mises en travers » d’un jeu à tendance arcade comme un RSC ou un Sega Rally tout en alliant des contre braquages beaucoup plus techniques, une gestion des transferts de masses hors du commun appartenant beaucoup plus au domaine de la simulation. Les 4 roues sont gérées de façon totalement indépendante et on a beau dire, mais ça, c’est réaliste. J’espère vous avoir eclairé sur ce qui semble être le principal sujet de discussion sur le jeu. Non, la voiture ne tourne pas autour d’un axe. Oui, la voiture est beaucoup plus lourde que dans la démo, le pilotage y est plus technique, demande plus de finesse, de doigté, de dosage de l’accélération sous peine de se retrouver dans le platane qui se trouve pile poil (comme par hasard) dans votre trajectoire de sortie de virage. Dans ces cas-là, ça donne « Non, non, nonnnnnnnnnn, encore ce p….d’arbre ». Résultat : la caisse fracassée, et dix secondes de perdues, peut-être même le rallye entier. Le gameplay est vraiment terrible, les sensations de pilotage fantastiques, les tracés hyper techniques (et rien que pour cela, je ne comprends pas qu’on puisse dire qu’il est arcade), et l’ensemble est très proche de l’univers rallye WRC que vous pouvez voir à la télé. Les modèles physiques sont également très bien restitués, chaque voiture possède sa propre personnalité, certaines sont plus à leur aise sur l’asphalte mouillé du Japon (mon rallye préféré ), alors que les grandes courbes bordées de rochers des USA seront mieux maîtrisées par d’autres monstres de puissance. Mes amis, on tient notre tuerie !!!

Elle est bien belle, ma 2 CV

Niveau modélisation des caisses, les 13000 polygones utilisés pour chaque caisse ont été utilisés à merveille : les caisses semblent plus vraies que natures, elles se salissent en temps réel et les nuages de particules de terre, de glace qu’elles font gicler sont du plus bel effet. Les décors sont par contre moins resplendissants : si au premier plan, ils sont de qualité, à l’arrière plan, tout cela paraît bien vide si l’on compare CMR3 à RSC. L’ensemble reste tout de même d’un excellent niveau et l’on a même droit à de petits détails sympathiques comme des skidoos qui passent à côté de la piste en Suède….Chacun des 8 pays (Australie, Espagne, Finlande, USA, Japon, Suède, Grèce et Royaume-Uni) a véritablement sa propre personnalité, son propre feeling, et on peut véritablement considérer que chaque spéciale est unique avec souvent des passages mémorables (les spéciales de Pikes Peak, les passages en bordure de rivière en Suède, les chicanes dans les parcs au Royaume-Uni), il y a vraiment de quoi ravir tous ceux qui se disent amateurs de rallyes. Le tout bouge bien et comme dans les premiers Colin, même si la vitesse d’animation paraît parfois un peu basse (une nouvelle fois je me place par rapport à Rallisport), on s’aperçoit rapidement que celle-ci est bien suffisamment élevée lors de passages très techniques. Le niveau sonore est globalement au niveau de la série (c’est à dire très bon) avec un bruit bien distinct pour chaque voiture (certains se rapprochent des bruits de mon aspirateur quand même) et les musiques se laissent écouter. Une fois n’est pas coutume, pas de musiques d’ascenseurs dans les menus.

Allez, viens jouer avec moiiiiiiiii

Niveau modes de jeu, le constat est moins resplendissant. Vous avez le choix entre le mode Championnat ou le mode Etapes. Le mode championnat vous propose, un peu sous la forme d’un mode carrière, de prendre la place de Colin Mcrae dans l’écurie Ford Rallye Sport, avec laquelle vous devrez remporter le maximum de titres sur un contrat de 3 ans. Il y a 3 niveaux de diffculté, ce qui nous fait 9 championnats à remporter pour devenir Colin à la place de Colin.

Les premiers se gagnent assez

aisément, les derniers sont par contre une affaire de pilotes chevronnés. Vous y

débloquerez bon nombre de pièces pour vos réglages (qu’on ne peut d’ailleurs pas

effectuer en mode étapes bizarrement) ainsi que des nouvelles caisses (21 en

tout). Long et intéressant, ce mode vous tiendra déjà en haleine quelques bonnes

dizaines d’heures car certains rallyes demandent vraiment beaucoup de dextérité.

Le mode étapes est, quant à lui, un « Time attack » classique où vous pourrez

vous entraîner, seul où à quatre, en alterné ou en splitté, sur tous les

circuits du jeu. Je tiens d’ailleurs à préciser qu’en mode multijoueurs, chacun

fait sa course de son côté même si l’on court tous en même temps (comme c’était

le cas dans les anciens Colin d’ailleurs). Impossible donc de se rentrer

sauvagement dedans, Colin reste un jeu de rallye, c’est-à-dire où l’on se bat

contre le chrono avant toute chose. Par contre, 2 regrets au niveau des modes de

jeu : l’absence comme dans Colin 2 du mode championnat à plusieurs ainsi que du

mode arcade, également présent dans Colin 2, et où l’on pouvait courir contre

d’autres voitures. Ces détails n’altèrent en rien la qualité du jeu mais aurait

pu rend le jeu plus complet, et certains lui reprocheront d’ailleurs sûrement

cela. Pour la durée de vie, même si il n’y a que peu de modes de jeu, il faut

voir quel type de joueur vous êtes : soit vous aimez le rallye, et même une fois

le championnat terminé, vous vous amuserez des mois durant à essayer de battre

vos temps entre amis, soit vous risquez de trouver le jeu un peu pauvre, ce qui

serait réellement dommage, car le jeu est vraiment excellent à conduire, et

devrait être en mesure de captiver tous les amateurs de rallye. Ces derniers

(j’en fais partie) seront encore probablement sur CMR3 dans quelques mois. Comme

ils l’avaient d’ailleurs probablement fait avec les 2

premiers….