Test : Construction Simulator 3 - Console Edition sur Xbox One
Eh Michot ! Tu broutes comme une pelleteuse !
Si vous avez déjà joué à Construction Simulator 2, vous ne serez pas perdu en lançant le 3. Il est même fort probable que vous ressentiez une grosse impression de déjà-vu la première heure puisque le tutoriel de base est strictement le même. Le sujet aussi est le même, à savoir que vous incarnez un personnage, femme ou homme à choisir parmi quelques modèles, fraichement arrivé aux commandes d’une entreprise de BTP qu’il convient de redresser. Il y a du boulot dans la petite ville allemande, reste donc à le faire bien pour enchainer les contrats et grandir. Epaulé par votre Philippe Etchebest du mélange bitumeux, vous voilà donc dans le rôle de « touche à tout » de la boîte, de l’entrepreneur qui est le premier à mettre la main sur le manche de la pioche pour mener les grands travaux. Enfin, « grands travaux », ce n’est pas tout à fait ce qui vous est proposé au départ puisqu’en étant simplement en possession d’un camion et d’une pelleteuse, on vous contacte plutôt pour retirer des arbres morts tombés sur la voie ou pour niveler des jardins. A l’occasion, vous êtes aussi amené à livrer de la pelouse et des arbustes sur le chantier en question.
Mais à force de patience et d’application dans le travail, l’argent arrive et il permet de s’attaquer au cœur de l’expérience Construction Simulator 3 : acheter de nouvelles machines et conduire des chantiers de plus en plus importants. Vous êtes là pour ça après tout ? Dans ce qui est, à l’exception naturellement de Construction Simulator 2, le seul et unique jeu de simulation de travaux et de conduite d’engins disponible sur Xbox One. Proposé d’entrée à petit prix, Construction Simulator 3 s’avance néanmoins avec de solides atouts dans son garage : camions équipés d’une pince, pelleteuses, bulldozers, tracteurs pour semi-remorques, compacteurs, grues mobiles, camions à toupie, finisseurs et autres géants des carrières répondent présent. On retrouve ainsi 50 véhicules, par ailleurs sous licence. Caterpillar, Liebherr, CASE, Bobcat, Palfinger, STILL ou encore MAN au rapport, ce qui rend la découverte de toutes les possibilités particulièrement engageante. Tous ces véhicules aux caractéristiques précises représentent autant d’expériences différentes de la vie de chantier. Aussi convient-il d’apprendre à s’en servir.
On s’attaque alors au point sensible de Construction Simulator 3, sa prise en main. Encore une fois, si vous avez connu Construction Simulator 2, vous êtes face à quelque chose de très ressemblant, pour le meilleur et pour le pire. Contrôler à la fois la direction d’un engin, la hauteur de la pelle par exemple et son inclinaison, tout en disposant d’un angle de vue adapté dans des zones parfois exiguës, ce n’est pas une mince affaire. Si l’on peut se reposer sur un tutoriel par véhicule, simple et bien fait en vous mettant aux commandes, le gros de l’apprentissage consiste à retenir les nombreux raccourcis manette pour passer d’un type de commande à un autre, à jouer avec le bouton du stick droit pour switcher entre la caméra et la fonction principale ou secondaire de l’engin. Avec 50 véhicules au programme, vous voilà avec quasiment autant de fonctionnalités à retenir. A cela s’ajoute un bouton dédié à la « vue de chantier » qui met en évidence les zones qu’il reste à niveler par exemple ; pour ce qui est de l’angle de base de la caméra (caméra extérieure fixe, orbitale, depuis le siège du conducteur ou au niveau du pare-chocs), on retrouve comme dans Construction Simulator 2 l’obligation de passer par un menu dédié. Accessible d’une simple pression de la flèche gauche, l’accès à ce menu à cependant tendance à hacher le rythme, alors que l’on veut simplement changer de caméra.
Toutefois, avec patience et application, on se fait peu à peu au système et l’on prend un plaisir certain à se lancer dans des chantiers toujours plus complexes. Ce n’est jamais parfait, on a parfois de mauvais réflexes. Mais à la différence de Construction Simulator 2, on constate tout de même que le système est moins casse-pieds lorsqu’il s’agit de remettre en place la grue du camion avant de reprendre la route par exemple. Il est aussi beaucoup plus facile et lisible de gruter des objets. Une fois une tâche terminée, on a également la possibilité de remettre instantanément à son état d’origine le module de l’engin. Beaucoup de raccourcis permettent de se faciliter la vie ou de déplacer rapidement des engins d’un point de la carte à un autre, le plus difficile étant de tout retenir. Tout cet apprentissage permet au final de s’attaquer à quelques 70 misions différentes : des contrats de base d’un côté et des chantiers spéciaux de l’autre. Les chantiers spéciaux concernent généralement l’amélioration des locaux de l’entreprise pour plus de fonctionnalités ou encore deux grandes réparations majeures pour vous permettre d’accéder aux deux autres zones proposées par la map de Construction Simulator 3.
En marge des travaux, Construction Simulator 3 c’est aussi un jeu de gestion « light ». Rien de trop complexe ici ou de véritablement critique pour la progression en cas de mauvaise gestion, mais on apprécie cependant toutes les petites options qui permettent d’aller au-delà de la conduite d’engins. Les chantiers rapportent de l’argent et ces deniers ouvrent la voie à de nouvelles acquisitions qui sont de fait des outils utiles, voire indispensables, à la conduite de travaux plus importants. Et ainsi de suite, sachant que l’on peut toujours les louer si besoin. En prenant gare à ne pas acheter plus que ce que l’on peut (il faut prévoir un coût d’entretien pour les machines), on avance peu à peu vers l’entreprise de BTP grand format, capable de réparer des ponts ou de déblayer d’importants éboulements. Le personnage dispose d’un petit arbre de compétences à garnir à mesure que l’on gagne des niveaux, pour augmenter les gains à la fin d’un chantier ou être plus efficace sur le terrain (capacité de collecter plus de terre en un seul passage, par exemple).
En bref, il y a plein de petites choses qui rendent Construction Simulator 3 sympathique et nous poussent à survivre à une prise en main vraiment retord. Faire le plein de matériaux au magasin en surveillant les bonnes affaires, aller chercher des matières premières à la carrière et profiter de chaque opportunité pour terminer un défi (temps de conduite, nombre de contrats effectués, médailles collectées sur la carte, etc) et gagner de fait pas mal d’argent : on se prend au jeu et on a alors de quoi jouer un bon gros moment. Reste la partie technique du jeu de Weltenbauer. D’un côté, on apprécie l’ambiance visuelle générale proposée par la petite ville allemande. On est plus à l’aise que dans les Etats-Unis de Construction Simulator 2 (un Simulator ailleurs qu’en Allemagne, ce n’est pas un Simulator). La map, même découverte à 100%, est relativement petite mais c’est plutôt joli pour un jeu de ce calibre et surtout étonnamment vivant. La circulation et les piétons en grand nombre, le cloches du village qui sonnent donnent un certain cachet aux environnements. Attention aussi à ne pas conduire n’importe comment, il y a toujours un radar dans le coin et la prune qui va avec. Mais ce que l’on apprécie surtout, c’est la modélisation des véhicules de chantier : c’est soigné, au point que le reste des véhicules semble bien fade à côté.
Cependant, Construction Simulator 3 souffre de grosses errances techniques qui nuisent tout de même pas mal à l’appréciation visuelle. On a parlé de la caméra qu’il n’est pas toujours facile de placer où l’on veut, mais il faut aussi composer avec du cliping, des effets de lumière parfois ratés, des éléments qui clignotent, pas mal d’aliasing et quelques petits toussotements côté framerate. Ce manque de finition est vraiment regrettable et s’il touche plus la partie exploration que la conduite des chantiers, on aurait tout de même apprécié quelque chose d’un peu plus propre. On aurait aussi aimé avoir un peu d’options pour s’immerger dans cette partie libre du jeu : aussi vrai que l’on peut allumer ses phares ou prendre une amande pour un feu rouge grillé, il est dommage de ne pas avoir de petites choses comme des clignotants, un klaxon ou tout bêtement un niveau de carburant à surveiller. D’un point de vue sonore c’est très bien du côté des bruitages, moins marquant pour les musiques avec des thèmes à la hauteur d’un Simulator : on navigue du correct au hors sujet orchestro-théatral pur et dur.
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- Simulator + BTP : la recette gagnante
- Grosse durée de vie
- Plein de véhicules sous licence, bien modélisés
- Textes en français
- Environnements agréables…
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- … Mais qui souffrent d’un grand manque de finition !
- Prise en main encore très difficile
- On aurait aimé plus d’options pour s’immerger dans l’open world