Jeux

Tout d’abord, pour ceux qui n’ont pas accès à un ordinateur pour jouer mais qui ont quand même entendu parler de Counter Strike (ne serait-ce que dans d’innombrables émissions télévisées sur la violence dans les jeux vidéos…), je vous fais un petit topo :
CS est un

FPS multijoueur qui voit deux équipes, les terroristes et les

contre-terroristes, s’affronter sur différents terrains : le désamorçage de

bombe (les terros doivent poser une bombe, les CT les en empêcher ou éviter

qu’elle explose) ou la libération d’otages (les terros tiennent des otages et

les CT doivent les libérer). Premier bémol, on notera que les terroristes sont

plus ou moins typés arabes, avec le turban etc. Etait-ce bien nécessaire,

sachant que beaucoup d’esprits faibles jouent à de tels jeux et que les gens ont

l’amalgame facile (surtout que sur PC les skins de base n’arborent pas vraiment

ce genre d’attributs) ?

Entrons dans le vif du sujet donc, et

intéressons-nous à la partie solo du titre. Rassurez-vous, ça va aller très

vite, puisqu’il n’y en a pas, tout simplement. Alors qu’il était prévu que des

missions soient disponibles, avec un minimum de scénario pour au moins faire

office de tutorial, on ne peut finalement que jouer une partie normale avec des

bots dont la stupidité ne pousse pas franchement au challenge. On se doutait

bien qu’on n’aurait pas un mode solo très consistant, mais quand même là c’est

carton rouge et direct aux vestiaires pour Valve. Cette absence me conduit à

fortement déconseiller le jeu pour toute personne ne disposant pas du Live, car

en plus de celle-ci on ne peut pas jouer en écran splitté (même pas à deux), ce

qui oblige à avoir une télé, une console et un jeu par personne, je ne vous

explique pas l’organisation qu’il faut pour jouer à 16… carton jaune (tiens, il

va me faire une carrière à la Cyril Rool ce jeu).

Une réalisation mi-figue, mi-molette

Pas vraiment moche, CS est tout de même loin des canons de la beauté vidéoludique, que ce soit dit. La modélisation des skins est correcte, mais les décors sont relativement pauvres, et la résolution trop faible pour bien apprécier les détails. Il me semble aussi qu’il y a quelques problèmes de contraste dans certaines maps, les endroits sombres du PC étant presque dans le noir complet sur Xbox (et vive la campe), mais c’est peut-être un problème des deux téléviseurs sur lesquels j’ai testé le jeu… La vitesse d’animation n’est pas exceptionnelle, et même si l’on ne note pas de ralentissement, on est loin de la fluidité ultime quand même, ce qui fait tâche pour un moteur qui date de pratiquement 5 ans. La Xbox est capable de mieux quand on s’en donne les moyens.

Bref, sans être vilain, Counter Strike est assez poussif au niveau de la technique, et l’aspect sonore ne rehaussera pas la note puisque tous les sons sont (et Dalida) repris de la version PC, vive l’originalité.

Le gameplay, seule satisfaction du jeu

Heureusement, malgré la réalisation souffreteuse et l’idéologie discutable du titre, les développeurs n’ont pas raté le principal : le gameplay. Evidemment, celui-ci n’atteint pas l’ergonomie dantesque (avec ses innombrables customisations) ou la rapidité de la version PC, mais pour un FPS console c’est vraiment bon, et on prend vite les choses en main. Le menu d’achat des armes est plutôt ergonomique et on ne passe pas 2 plombes à chercher ce qu’on veut acheter. Peut-être qu’on aurait pu inclure un système de binds (une touche suffit alors pour acheter une arme, des accessoires et des munitions, c’est très pratique), mais je chipote…

Pour le reste, tout se fait avec aisance, et c’est avec la

grâce d’un Chow Yun Fat que vous plomberez l’équipe d’en face, paralysée de

trouille devant votre immense maîtrise du jeu. Sauter, tirer, se baisser et

recharger, tout se fait facilement et rapidement, l’adaptation du gameplay vif

et nerveux de CS est donc réussie, c’est un moindre mal.

Passons maintenant à la seule chose qui

peut vous faire acheter ce jeu, le mode Xbox Live. Relativement bien conçu et

doté d’une interface soignée, il vous permettra de trouver une partie assez

rapidement, et ce à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, les joueurs de

CS étant nombreux dans le monde. Le jeu souffre assez peu du lag, et même si ce

n’est pas parfait MS a fait un bel effort pour que ça puisse être jouable à 16

dans de bonnes conditions (il faudrait qu’Ubi en fasse autant…). Les seuls trucs

qui pourront vous faire enrager sont relatifs aux personnes avec lesquelles vous

jouerez. En effet, il n’est pas rare de jouer avec de fieffés malotrus qui

prendront un malin plaisir à déséquilibrer les équipes (et CS, quand c’est pas

équilibré, c’est bigrement chiant), à camper ou encore à se déconnecter alors

qu’ils avaient créé, tout ça pour éviter de mauvaises stats (on peut jouer sans,

tant mieux pour le spectacle)… L’intérêt de CS en Live passera donc par le fait

de jouer avec des personnes intelligentes et fair play, pas toujours évident

donc.