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Sorti dix ans après Final Fantasy VII, l’épisode Crisis Core est en réalité une préquelle du jeu d’origine. Le titre nous invite à suivre les aventures de Zack, un personnage central de l’épisode original mais qui n’avait pas franchement eu droit à une mise en avant très prononcée à cette époque. C’est donc l’occasion d’en apprendre beaucoup plus sur ce membre du SOLDAT, dont l’histoire débute sur fond de guerre avec le Wutai, pour rapidement se concentrer sur une mission de la plus haute importance.

Membre d’un trio de soldats d’élite composé d’Angeal et de Sephiroth, Genesis est en effet soupçonné d’avoir déserté et il est impératif de retrouver sa piste. Une aventure qui nous amène à croiser une multitude de têtes qui figuraient dans le jeu original, pour le plus grand bonheur des amateurs de la franchise. Du fan-service mais pas trop, les événements qui se déroulent à Nibelheim ne représentent finalement qu’un tiers du titre (et ont le mérite d’être présenté sous un autre angle), avec un scénario totalement inédit pour raconter le reste. Crisis Core est surtout l’occasion de lever une poignée de points d’ombre qui subsistaient chez les joueurs ayant terminé Final Fantasy VII, apportant un peu plus de contenus à un scénario global de grande qualité. Tout est cohérent en plus d’être agréable à suivre, renforcé par la présence d’un personnage principal attachant.

Et pour offrir une nouvelle dimension à leur franchise, les développeurs ont totalement délaissé le vieillissant système de tour par tour de Final Fantasy VII. Même si les combats restent aléatoires, avec des ennemis qui apparaissent au début de l’affrontement, tout se fait en temps réel. Et il faut bien dire que le gameplay est particulièrement réussi malgré des attaques simples très limitées. Tout repose sur les matérias, ces orbes magiques qui offrent la capacité de lancer des sorts, d’effectuer des attaques spéciales ou d’améliorer certaines statistiques de notre héros. Avec la possibilité d’en équiper quatre, puis six, c’est autant de compétences qui sont à utiliser dans la limite des jauges dédiées. En plus de la jauge de vie, Zack dispose d’une jauge de magie pour les sorts, et d’une jauge de points d’action pour les attaques spéciales. Chaque matéria est associée ensuite à une touche de raccourci, ce qui permet d’enchaîner des actions de manière très fluides, pour un résultat vraiment agréable.

Le bestiaire est très diversifié, et oblige généralement le joueur à adapter sa stratégie en prenant en compte les forces et faiblesses de l’adversaire. C’est d’autant plus vrai dans le mode de jeu «Difficile» qui nécessite de trouver le meilleur équilibre possible, notamment face à des boss plutôt agressifs et parfois assez longs à mettre à terre. On ajoute à cela la possibilité d’esquiver et de parer les coups des ennemis, et on obtient un système de combat à la fois simple d’utilisation et suffisamment varié pour éviter de tomber dans un système plombé par la répétitivité. Des accessoires peuvent également être équipé, là aussi pour modifier les statistiques de Zack (force, magie, défense, esprit), et le protéger de certaines altérations comme silence et poison par exemple. Intéressant sans être totalement indispensable, il est également possible de fusionner des matérias pour en obtenir de nouvelles, ou pour leur associer de nouveaux attributs pour les rendre plus efficaces.

Malgré tout, l’ensemble parait un peu simplifié et plus synthétique par rapport à Final Fantasy VII. On imagine que la faute revient au support de l’époque, la PlayStation Portable, avec un système pensé pour de petites sessions de jeu. C’est d’autant plus visible sur les missions annexes. En plus de l’histoire principale du jeu, qui devrait vous tenir en haleine une douzaine d’heures en ligne droite, Crisis Core propose de nombreuses quêtes optionnelles accessibles depuis les divers points de sauvegarde. Ces missions sont très peu scénarisées, avec généralement quatre ou cinq lignes pour expliquer le contexte, et nous envoient directement dans diverses zones du monde pour battre un ennemi précis. On se retrouve rapidement à parcourir les mêmes environnements et à vaincre les mêmes ennemis, pour tenter de récupérer un objet ou une matéria plus ou moins utile. C’est également par ce moyen qu’il est le plus efficace de gagner des niveaux pour passer un boss récalcitrant de l’histoire principale.

Car le système de leveling est assez particulier et finalement basé sur une part de hasard. Durant les combats, une roulette de trois chiffres qui rappelle les machines à sous du Golden Saucer défile en permanence. C’est son résultat qui détermine votre montée en niveaux avec l’obligation de tomber sur le triple 7. Un principe original qui sert également à lancer des invocations et qui permet de faire bénéficier au joueur d’avantages qui peuvent faire tourner l’issue d’un combat en sa faveur. Ainsi, il est possible de devenir invulnérable durant quelques secondes, ou de pouvoir consommer des attaques magiques et spéciales sans puiser dans ses PM et ses PA. Certains personnages rencontrés durant l’aventure vous octroient également des attaques spécifiques dévastatrices, capables de donner d’autres bonus. Un système qui incite à jouer la montre dans des moments de tension, et capable de vous sortir d’une situation qui paraissait désespérée.

Graphiquement, on ne peut pas franchement dire que Crisis Core: Final Fantasy VII – Reunion rentre dans les critères des standards actuels, même s’il a le mérite de se démarquer assez largement de sa version de 2007. Les animations du personnage principal sont impeccables, mais on ne peut malheureusement pas en dire de même pour les PNJ, qui conservent une allures robotique prononcée. Les textures sont peu détaillées et un peu trop lisses, mais les effets de particules offrent un bon rendu de leur côté. Une technique un peu légère qui permet de bénéficier de temps de chargement quasiment inexistants, ce qui est fortement appréciable, notamment lorsqu’il s’agit d’enchainer les missions annexes. Les scènes cinématiques auraient peut-être méritées d’être un peu retravaillées également, même si la qualité de la mise en scène fait rapidement oublier leur faible résolution. Côté son, il est possible d’opter pour des dialogues en anglais ou pour la version originale japonaise, tandis que les musiques, dont plusieurs thèmes ont été repris de Final Fantasy VII, devraient réussir à vous hérisser le poil.