Test : Dancing Stage Universe sur Xbox 360
DSU, DDR; CQFD ?
Il n’est pas rare dans certains films ou séries américaines à succès (Malcolm en tête) de voir à un moment donné des Japonaises écolières s’exciter dans une salle de jeu sur une drôle de machine disposant d’un écran et d’un tapis dur intégré sur lequel elles bougent leurs jolies jambes à une vitesse grisante. Peut-être un peu cliché sur les bords, cela représente pourtant bien à quel point un titre a pu à lui seul représenter le Japon et ses délires de l’arcade dans notre société. Dance Dance Revolution, puisque c’est le nom de cette machine à faire danser, après dix années incontestées de suprématie dans le genre danse arcade, tient sûrement sa longévité d’un principe simple, renouvelable à l’infini par le simple apport de nouvelles musiques sur lesquelles s’éclater (littéralement parlant, pour les moins solides). De quoi frimer ou gentiment se ridiculiser devant des yeux ébahis ou moqueurs.
Un gameplay, si tant est que l’on puisse l’appeler ainsi, qui s’apprend en cinq minutes montre en main. Le joueur choisit une musique dans une playlist à forte tendance électronique puis sélectionne sa difficulté, avant de devoir danser sur celle-ci. Le tapis découpé en quatre parties principales (haut, bas, gauche, droite) sous ses pieds et l’écran devant son nez, le danseur doit alors s’armer de toute son attention et de ses meilleurs réflexes pour réussir. Le principe est en effet aussi simple à comprendre qu’il est parfois difficile à exécuter : une ligne horizontale sur l’écran vers laquelle des flèches représentant une direction se dirigent. Quand les flèches arrivent sur la ligne, il suffit d’appuyer sur les directions adéquates grâce au tapis pour valider le pas et ainsi faire monter son score. Un système qui a inspiré plus tard le quasi similaire Guitar Hero. Un gros jeu de rythme et de réflexes en somme, sous fond de musique techno et dance pour la plupart, où les pas à placer deviennent de plus en plus corsés selon la difficulté et le pitch de la musique.
La version Universe, exclusive à la Xbox 360, n’a pas évolué d’un iota dans son principe qui reste inchangé depuis le premier volet de la série. Le jeu, vendu avec le tapis disposant cette fois-ci d’une surface agrippante bienvenue qui faisait défaut à l’illustre opus Xbox, apporte tout de même quelques nouveautés et surtout une multitude d’options pour varier les plaisirs. Pour une fois disponible en France, le nouveau DDR baptisé pour l’occasion Dancing Stage Universe apporte dans ses bagages un mode quest totalement refait. Un vrai mode solo dans un DDR, incroyable non ? Pas vraiment, puisqu’il est possible d’y jouer jusqu’à deux joueurs simultanés. De quoi faire un tour du monde des plus colorés en tout cas, puisque le but est de rencontrer, sous les traits d’un avatar sélectionné auparavant, les meilleurs danseurs du monde pour les vaincre et ainsi débloquer des musiques bonus pour les autres modes de jeu. Dans les faits, il s’agit en fait d’entreprendre une sorte de marathon où la mission est d’enchaîner un nombre important de musiques sans abandonner, le tout en commençant par faire des combos plus puissants que ceux du bot dirigé par le jeu.
Tapis dans l’ombre
Ce Dancing Stage Universe ne tient pas son salut que du mode Quest. Le Game mode permet de sélectionner à sa convenance, en solo ou à deux, une piste pour danser et débloquer des succès, avec un tapis ou plus. Des tracks que l’on peut modifier à qui mieux mieux grâce au menu Edit, et sur lesquels on peut se faire les pieds tranquillement par l’intermédiaire du mode d’entraînement. Le festin ne s’arrête pas là puisqu’il est ensuite possible de paramétrer différentes options, comme la possibilité d’inverser le sens d’arrivée des flèches, leur rapidité, ou encore leur façon de défiler à l’écran (boost et all jumpt sont tordants). Le tout jouable via le Xbox Live si besoin, pour des parties hypothétiquement endiablées, pour peu que l’on ne tombe pas sur des monstres qui réussissent tout ce qu’ils entreprennent. Les modes multijoueurs sur le même écran sont eux aussi plutôt complets, accessibles via le Party mode. Pour réussir, il suffit généralement de faire mieux que son voisin, tout en lui envoyant des malus dans la trogne façon Mario Kart ou en lui faisant baisser ses flèches permanentes pour augmenter encore un peu plus la difficulté. Du fun en perspective si on trouve un camarade de son niveau.
Citons également les modes relais, qui permettent de participer à un véritable marathon de la danse, et l’éternel workout pour surveiller ses calories brûlées par tant d’efforts. Dancing Stage Universe ne déçoit pas par son contenu, en proposant une multitude d’options et de modes de jeu, aussi bien en solo qu’en multi. Un contenu qui chatouille également dans la playlist du soft.
Le nouveau DDR propose en effet cinquante-six musiques de base, sans compter celles à débloquer ou à télécharger, parmi lesquelles on peut compter de grands classiques de l’univers Dancing Stage (Tsugaru, B4U et Infinit Prayer, pour ne citer qu‘eux). La version Universe s’octroie également de nombreux titres sous licence, avec des pistes entre autres de The Prodigy, Beatfreakz, Basement Jaxx, ou encore Calvin Harris. Du moins bon aussi, provenant surtout de certaines musiques un peu hors sujet pour un jeu de danse nerveux, même si elles sont plaisantes à écouter (de groupes tels que The Hives, Supergrass, All Saints). De très bonnes surprises également, comme un remix du thème de Castlevania, et une musique d’Akira Yamaoka (producteur et compositeur sur Silent Hill) dans ce qu’il joue quand il ne bosse pas sur sa série fétiche.
La playlist de ce DSU assure en tout cas le show, avec des musiques électro/dance aussi sympathiques à écouter qu’à danser, écoutable tranquillement dans le menu Jukebox du jeu si besoin. L’habillage du soft de Konami enfin, adopte un style branché fort esthétique et agréable, aussi bien dans les menus que pendant certaines tracks. On sait bien que l’aspect purement technique passe au second plan pour un jeu de ce genre, et Dancing Stage Universe le fait très bien avec ses personnages en cel shading et ses petites animations travaillées qui ne passent jamais au premier plan, mais qui servent comme il le faut l’aspect pétillant et fêtard du titre. Le jeu ne saccade heureusement à aucun moment, et les effets spéciaux ne sont là que pour rendre l’écran plus agréable à regarder pour les invités, l’attention du joueur ne se posant que sur ces maudites flèches à valider.
+
- Le meilleur DDR sorti à ce jour sur console
- Une tonne d’options, de modes, de musiques
- Le tapis de danse antidérapant
- De nouveaux modes de difficulté
-
- Toujours la même chose depuis dix ans
- Certaines musiques hors sujet