Test : Dark Nights with Poe and Munro sur Xbox One
Video killed the radio star
Vous les connaissez si vous avez joué au très bon FMV nommé The Shapeshifting Detective. Sinon, c’est un duo atypique que vous allez découvrir. Le fantasque Poe (Klemens Koehring) et l’élégante Munro (Leah Cunard), la rousse aux faux airs d’Alysson Hannigan forment un duo d’animateurs radio officiant dans la petite ville d’August. Hors antenne, ils vivent également une liaison amoureuse, passablement officielle puisque de son côté, Poe porte encore la bague au doigt. Radicalement différents dans leurs personnalités, pas toujours d’accord mais forcément très complices, Poe et Munro animent une émission nommée « Dark Nights with Poe & Munro ». Entre deux histoires étranges dont on a déjà beaucoup profité en fond sonore de The Shapeshifting Detective, Poe et Munro font face aussi à l’étrangeté des interventions téléphoniques des auditeurs.
Avec une aventure découpée en six épisodes façon série TV, Dark Nights with Poe and Munro laisse donc de côté l’essentiel de The Shapeshifting Detective pour se concentrer sur les aventures rocambolesques du duo. En ce sens, Dark Nights with Poe & Munro est un jeu qu’il est tout à fait possible d’apprécier sans avoir joué à The Shapeshifting Detective. Toutefois, si l’on connait l’épisode susnommé, on retrouve ici de nombreuses références plus ou moins fortes, allant de l’évocation d’un personnage pour s’en moquer à la présence de l’actrice Aislinn De’Ath reprenant une nouvelle fois le rôle de la brulante Violet. Les références aux précédents travaux des studios D’Avekki vont parfois plus loin, avec un long passage qui n’échappera pas aux joueurs qui ont expérimenté The Infectious Madness of Doctor Dekker.
D’Avekki Studios gère très bien le juste équilibre entre petits plaisirs pour les fans et ouverture totale à un nouveau public. Chacun des six épisodes dispose de sa propre petite histoire, avec en filigrane une intrigue principale dont on prend peu à peu la teneur. Naviguant de l’ambiance polar noir à la science-fiction et en prenant soin d’instiller une bonne dose de paranormal à chaque épisode ou presque, Dark Nights with Poe and Munro se laisse suivre avec un intérêt certain. On peut regretter que le découpage en épisode donne un rythme assez changeant aux trois heures heures trente qu’il faut pour boucler une première fois l’aventure. Cela donne lieu en revanche à de nombreux embranchements, parfois radicalement différents, plus faciles à découvrir et à provoquer lorsque l’on revient pour une nouvelle partie. Avec un peu plus de cinq heures de vidéo au total, Dark Nights with Poe and Munro est un FMV bien fourni et intéressant à creuser pour se rendre compte de tout ce qui nous est passé sous le nez dans les premiers épisodes.
Traduit en français de façon très correcte (seule la traduction « d’August », nom de la ville, en « Août » fait un peu tache) et bien filmé en dépit de décors relativement petits et peu nombreux, Dark Nights with Poe and Munro vaut aussi et surtout pour ses acteurs. A la fois sombre et plein d’humour très « british », le jeu de d’Avekki nous offre un duo en roues libres. Klemens Keoring surjoue volontairement son côté idiot mais pas trop, Leah Cunard use sans jamais abuser de son indescriptible charme. Ca fonctionne très bien, c’est drôle, et les autres acteurs ne maquent d’ailleurs pas d’ajouter leur grain de folie à l’ensemble. Mention spéciale au voyageur du temps. Et à Violet, évidemment.
Dark Nights with Poe and Munro est un FMV très plaisant, mais il nous faut bien évoquer ses défauts. Au-delà d’une bande son quelque peu répétitive, le principal problème rencontré dans le jeu vient de son approche dans le choix des actions à effectuer. Elles sont assez peu nombreuses à l’échelle de l’aventure, mais elles ont un impact réel. En ce sens, on aurait aimé avoir droit à un système un peu plus lisible, histoire de ne pas manquer bêtement une action parce qu’il faut marteler rapidement le bouton et non se contenter d’appuyer une fois comme cela est demandé neuf fois sur dix. Tous les choix se font à vue dans Dark Nights with Poe and Munro. Il n’y a aucune indication écrite. Parfois c’est assez clair, d’autres fois on ne découvre l’effet du choix qu’une fois que l’on a validé celui-ci. Il n’y a rien de trop rédhibitoire, surtout que l’on peut rejouer les épisodes en passant les scènes déjà vues et, le cas échéant, désactiver le chronomètre au moment des choix.
Le test en vidéo par Creasy Buscemi
Pour aller plus loin dans la découverte de Dark Nights with Poe and Munro sur Xbox One, nous vous invitons à découvrir l’avis de Creasy Buscemi, comme toujours en vidéo.
+
- On retrouve Poe et Munro
- Casting de qualité, acteurs impliqués
- Ambiance très réussie
- Parfois très drôle
- Bonne durée de vie pour le genre
- Des embranchements très distincts
- Facile d’y revenir pour débloquer plus de scènes
- Textes en français
-
- Système de choix peu lisible
- On navigue un peu à vue
- Découpage en épisodes qui casse un peu le rythme parfois