Test : The Dark Pictures Anthology: The Devil In Me sur Xbox One
Fin de saison en demi-teinte
Première constatation : l’expérience proposée par ce quatrième épisode est sensiblement la même que pour les jeux sortis précédemment. On prend le contrôle de plusieurs personnages qui sont invités à vivre une expérience cauchemardesque. Dans le cas présent, il s’agit d’une équipe en charge d’une émission télévisée consacrée à un tueur en série. Leur travail ne fonctionne pas et une proposition leur est faite : venir sur une île où l’hôtel dans lequel le psychopathe a perpétué ses crimes a été reconstitué fidèlement.
En ce qui concerne les personnages qui composent l’équipe de tournage, ils sont au nombre de cinq (trois femmes et deux hommes). Leurs relations, intéressantes, se dévoilent au fil de l’intrigue et sont nettement plus approfondies que de prime abord. Le tout se mêle intelligemment à l’histoire principale qui profite d’un background conséquent, notamment si vous adeptes de lecture et d’écoute. Car si vous souhaitez vous immerger totalement au cœur de l’histoire, il vous faut prendre le temps de parcourir les différents documents (audios ou textuels) qui sont disséminés dans l’hôtel et qui donnent réellement du corps au scénario. On y découvre, notamment, des interrogatoires de personnages qui sont savoureux et qui profitent grandement à l’ambiance.
L’histoire, justement, parlons-en ! Si elle est assez bien amenée, notamment grâce à une introduction qui ne traine pas en longueur et qui donne le ton, elle s’avère néanmoins assez prévisible. Les évènements s’enchainent avec logique et il est franchement rare de se laisser surprendre. Les amateurs des précédents jeux de The Dark Pictures Anthology seront d’ailleurs les premiers à décoder les évènements à venir et les moments de tension à prévoir. The Devil in Me joue la carte de la sécurité, du début à la fin, et c’est dommage, car une fin de série se doit d’atteindre un sommet, de créer un cliffhanger qui pousse à vouloir découvrir une suite. Dans le cas présent, malheureusement, on n’y est pas du tout.
Autre bon point de ce quatrième épisode : l’ambiance. Si au départ on ne ressent pas vraiment de la peur en parcourant l’hôtel et ses environs, force est de reconnaitre que la tension est bel et bien présente, du début à la fin. Les couloirs sombres (bien qu’extrêmement répétitifs au bout d’un moment), sont anxiogènes. La présence latente de l’antagoniste plane en permanence, et ce à chacun de nos déplacements. Les décors, réalistes et malsains par moment, contribuent également à la mise en place de ce sentiment de mal-être qui est omniprésent, tout comme le fait d’être constamment filmé, ce que le jeu nous rappelle intelligemment plusieurs fois par le biais de certains plans judicieusement placés.
Et si vous vous dites jusqu’à présent que The Devil in Me est peut-être la meilleure pioche de cette anthologie, il faut malheureusement compter sur certains problèmes qui, à l’heure actuelle, ne sont pas résolus (pour certains) ou qu’il faudra accepter. Le premier concerne le gameplay. Au fil des épisodes, il a tendance à se résumer au strict minimum. Les interactions sont extrêmement rares (quelques battements de cœur à gérer, se déplacer d’un point A à un point B, les QTE…), et certaines sont aussi répétitives qu’inutiles. Quel est l’intérêt, en tant que joueur, d’appuyer sur X pour ramasser un papier, de maintenir ensuite RT pour le saisir et le retourner ? Tout est lent, inutilement complexe, et ça a le don de casser le rythme. Même constat pour l’utilisation des objets (lampes de poche par exemple), des clés dans les serrures, … On a la nette impression que Supermassive Games ne sait plus vraiment que faire pour rendre son jeu interactif, à tel point que le sentiment de regarder un film (lent) est omniprésent.
Malheureusement, la grosse différence avec le film (et c’est probablement là que se trouve le plus gros problème du jeu), c’est que The Devil in Me possède quelques carences qui nuisent indubitablement à l’immersion et à l’expérience de jeu. Alors oui, on passera au-delà de certaines animations qui nous prouvent encore qu’on est bien en face d’un jeu vidéo. Mais par contre, on ne comprend pas que le doublage (en français) soit aussi mauvais par moment. Il est arrivé plus d’une fois que nos personnages, sous tension et à deux doigts de mourir, lâchent une réplique qu’il serait possible d’avoir en sortant d’un restaurant ou lors d’une discussion dans notre salon. C’est d’autant plus vrai qu’à l’heure actuelle, le doublage comprend certains bugs qui font que, parfois, l’un des protagonistes se met à parler en anglais. Ce n’est pas grave, et cela ne nuit pas au jeu en tant que tel. Mais qu’est-ce que ça fait du mal à l’immersion et à l’ambiance du titre qui, pourtant, est vraiment intéressante.
Enfin, terminons ce test en abordant la partie technique du jeu. Si The Quarry s’était montré assez convaincant, The Devil in Me s’avère être l’une des expériences les moins abouties de la saga. Quelques bugs ternissent l’expérience (texte qui s’affiche hors écran, dialogue dans une autre langue…), tandis que certaines animations semblent dater d’il y a quelques années. Il faut également ajouter quelques moments où la gestion de la caméra manque de lisibilité et vous comprendrez que l’ensemble, bien que le fond soit intéressant, ne profite pas d’un écrin suffisamment brillant que pour devenir une référence du genre.
+
- Histoire intéressante ;
- Ambiance au top ;
- Personnages fouillés ;
- Hôtel et son hôte.
-
- Sans surprise ;
- Bugs nombreux ;
- Doublage peu convaincant (en français) ;
- Animations décevantes.