Jeux

Darkwatch

FPS | Edité par Ubisoft | Développé par High Moon Studios

6/10
360 : 05 octobre 2005
19.09.2005 à 20h39 par |Source : http://www.xbox-mag.net/

Test : Darkwatch sur Xbox

La mode actuelle pousse à croire en la rébellion de la race vampire. Après un Blade, moitié humain, moitié vampire qui combattait sa propre espèce avec une haine palpable, et Rayne, déesse vampire essayant de déjouer les expériences surnaturelles du IIIème Reich, c'est au tour de Darkwatch de s'y coller. Cette fois-ci, pas de complexe militaire allemand ultra protégé ou encore de villes consumées par une invasion prolifique de suceurs de sang. Capcom a pris l'initiative d'implanter sa nouvelle création dans les contrées inexplorées du Far- West, où Jericho Cross, damné bien malgré lui, va livrer une guerre titanesque face aux démons. Alors énième First Person Shooter basique ou réelles innovations ? Verdict.

Les mystères de l’ouest

L’ouest américain : terre de légende et source d’inspiration pour de nombreuses adaptations cinématographiques. C’est dans ces endroits magiques, où le soleil frappe intensément le moindre grain de sable que vit Jericho Cross, bandit multi récidiviste. Ecumant les bars et villes de L’Arizona, dans les années 1876, il pille toutes les diligences ou banques qui croisent son chemin. Un soir, croyant faire un casse qui lui permette de vivre princièrement tout le reste de son existence, il s’infiltre au sein d’un convoi ultra secret. Ses dynamites à la main, le revolver dans l’autre, il met en place le dispositif d’explosion en vue d’ouvrir la porte du coffre. Mais contrairement à ses espérances, il ne trouve pas un butin faramineux, mais ouvre une porte dimensionnelle, de laquelle s’échappe un puissant seigneur vampire, Lazarus. Ce dernier, se jette sur Jericho sans aucune hésitation et lui porte une morsure au niveau du cou. Comme dans bons nombres de films de vampires, une mutation va avoir lieu. Rétabli de sa blessure, notre héros se réveille, avec à son chevet, une jeune femme tout de latex vêtue qui lui explique la situation. Cette demoiselle n’est autre que Cassidy Sharp, membre d’une organisation spécialisée dans l’interrogatoire et la lutte contre toutes formes de démons. De là, une coopération entre Jericho et cette institution va s’établir pour éradiquer l’espèce des vampires, et par la même occasion, mettre un terme à cette soif de sang inextinguible qui le consume peu à peu. Au premier abord, le scénario paraît clairement sympathique bien que conventionnel. Par la suite, une certaine monotonie s’installe. Certes on découvre petit à petit de nouveaux alliés, de nouvelles armes et de nouveaux véhicules, mais la trame en elle même laisse peu de place à l’inventivité. Quelques rebondissements seront quand même de la partie, mais ces derniers peinent à surprendre. Ajoutons à cela une découverte des nouveautés étalée sur plusieurs niveaux, et l’on obtient un scénario correct, qui n’aurait rien perdu à être approfondit légèrement cependant.

Déchaîne les enfers

Une fois l’introduction passée, le rythme et la cadence du jeu sont déjà donnés. Aucun répit, on commence directement par affronter Lazarus sur le toit du train. Accompagné de ses fidèles sujets infernaux, il lance des armées entières d’ennemis sur vous. Au départ de l’aventure, on affronte deux fois Lazarus – la deuxième se déroulant sur le dos de votre fidèle monture. Car oui, Darkwatch, c’est également des courses à dos de cheval, très maniables et totalement jouissives. Pour se faire, tel un Lucky Luke, on a également droit à notre Jolly Jumper démoniaque, transformé après être passé sous les crocs de Jericho. Durant ces phases "champêtres", des indiens démoniaques, munis de leurs six coups vous poursuivent. Quelques balles perdues dans les gambettes de l’animal et l’affaire est réglée. Les ennemis se profilant progressivement dans l’aventure, ils seront tous présentésdurant une courte scène cinématique. De l’indien anthropophage damné aux flingueurs ( qui sont les premiers à riposter par balles dans l’aventure), en passant par des danseuses de saloon volantes qui vous envoient des sons stridents dans le but de vous éliminer. Des boss, plutôt facile à maîtriser, jalonneront les niveaux, là où on ne les attend pas. Des assaillants variés, bénéficiant d’une I.A. très proche d’un Serious Sam, dans le sens où ils savent exactement ou l’on est, à n’importe quel moment ce qui n’est pas toujours très logique. En revanche, on note une animation sympa, surtout lorsque l’on lance un bâton de dynamite et que les démons roulent sur le côté, aussi vivaces qu’un serpent à sonnette !

Pour riposter, Jericho a de nombreuses armes, classiques pour l’époque mais remodelées à la manière de tous bons chasseurs de vampires. Ainsi, ce n’est pas moins de 11 armes qui seront disponibles, dont un simple revolver, une carabine Blackfish, un fusil sniper, une lance-roquettes, des dynamites et j’en passe. Toutes ces armes sont utilisables même sans munition, en donnant des coups de crosse à la manière d’un Halo (mention spéciale au fusil à pompe Argus qui comporte un couteau tranchant en guise de crosse). Jericho, suite à sa mutation, a également hérité d’aptitudes propres aux vampires, telles que des sauts vers des hauteurs impressionnantes, la possibilité d’effrayer les démons (pratique pour les shooter pendant qu’ils fuient), sans parler de la Soul Stealer qui vous entoure d’un bouclier protecteur. Puisque l’on est dans le pouvoir dont est doté Jericho, une vue sanguinaire est également de mise, permettant de distinguer les démons, des villageois. Vue très bien réalisée, soit dit en passant, puisque l’on a vraiment l’impression de voir à travers les yeux de Jericho (on voit les veines des yeux et leurs bordures). Tous ces petits détails forment un tout et laissent une bonne impression quant à l’imagination des développeurs. Nous tenons donc là, une I.A. pas toujours crédible, une maniabilité très instinctive ( dix minutes de jeu suffisent à maîtriser parfaitement toutes les actions possibles), et des détails qui pourraient passer comme anodins, mais qui rendent réellement Darkwatch plus attrayant.

Beau comme un coyote ?

Au niveau de la qualité graphique, Darkwatch est très instable. En effet, on passe facilement de décors assez surprenants à ceux qui agressent l’oeil par leur effet brouillon. Pour exemple, durant l’aventure, on peut visiter des mines d’or, peuplées de créatures cauchemardesques. Ce niveau est particulièrement bien rendu, avec des cristaux lumineux qui scintillent de milles feux. En revanche, un niveau se déroulant dans un village d’Arizona est totalement confus. Une ambiance de fond désespérément vide, alliée à une texture des bâtiments grossières,font qu’on ne sait réellement plus sur quel pied danser ! Un des points forts de Darkwatch est clairement ses cinématiques, qui, à la manière des plus grands blockbusters hollywoodiens, en mettent plein la vue. Petit bémol, en contre partie, concernant l’aliasing qui se retrouve, entre autres, sur le contour des armes et de certains ennemis. Pour venir à terme de Darkwatch, comptez 10 heures pour les habitués et 15 au grand maximum pour les néophytes. Une flopée de niveaux différents, mais qui s’enchaînent non sans un sentiment de répétitivité. En effet, que l’on se trouve dans une mine, sous la neige ou dans un village, les mêmes décors glauques et vides se profilent. Ajoutons à cela des objectifs totalement inintéressants, "tuez tous les ennemis et la porte s’ouvre comme par magie" et on se sent comme submerger par la lassitude au fil des heures. Pour en finir avec l’aspect solo de Darkwatch, l’ambiance sonore est quant à elle, plutôt réussie, avec des phases de shoot sous la houlette d’unebande son néo/gothique très bien adaptée à chaque situation. Les bruitages ne sont pas en reste puisqu’à la première seconde de jeu, on remarque le bruit que provoquent les santiags de Jericho sur le sol. Ceci étant, les armes sont représentées par un timbre sonore très classique mais diablement efficace. Un mode live pouvant accueillir jusqu’à 16 joueurs est également de la partie. Des modes classiques tels que Deathmatch, Team Deatmatch, Capture the Flag, Soul Hunter et Team Soul Hunter (dans Soul Hunter, il faut collecter le plus d’âmes égarées possible ) ajoutent un semblant de durée de vie à Darkwatch (précisons que la partie live du titre n’a pas été testée).

En conclusion, Darkwatch part d'une excellente idée, un scénario qui tente de sortir des sentiers battus, mais qui peine à le faire. Une I.A. qu'on pourrait à première vue qualifier de très bonne mais qui, au fil des niveaux, laisse le sentiment qu'on a que des ennemis totalement robotisés. Une durée de vie correct, mais défilant beaucoup trop vite tant l'intensité de l'action est présente et une bande son bien adaptée aux différents moments de jeu. Malgré tout, Darkwatch est plein de bonne volonté, mais laisse l'impression d'un développement encore au stade embryonnaire et une gestation de quelques mois supplémentaires aurait été bénéfique.

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      • Graphiquement, Darkwatch est clairement contrebalancé, passant du très joli au clairement bâclé. Des cinématiques bien fichues viennent reconditionner le tout.
      • Graphiquement, Darkwatch est clairement contrebalancé, passant du très joli au clairement bâclé. Des cinématiques bien fichues viennent reconditionner le tout.
      • La prise en main est très rapide, quelques minutes de jeu suffisent à maîtriser parfaitement les actions possibles.
      • 10 heures minimum, 15 au grand maximum qui défilent beaucoup trop vite tant le rythme est soutenu. Une répétitivité redondante ternis une grande partie de l'aventure.
      • En conjuguant action intense et musique d'ambiance, Capcom marque là un des points forts du jeu.
      • Bien que partit d'une bonne intention, l'aspect scénaristique laisse rapidement place à l'ennui, pas de rebondissement digne de ce nom.
      • Loin du ténor du genre qu'est DOOM III, Darkwatch parvient quand même à se hisser dans le rang des jeux moyens. À essayer.
      • Plutôt fluide, les démons étalent leur talent de vivacité avec classe. Encore une fois, des saccades durant les cinématiques viennent entacher les bonnes idées.