Test : Dead Island 2 sur Xbox Series X|S
Vous avez toujours rêvé de devenir boucher ?
Avant de se lancer dans le test à proprement parlé, revenons sur le cas Dead Island et sur la formule de jeu proposée. Pour faire simple, il s’agit d’un FPS qui nous emmène dans un lieu paradisiaque touché par un virus qui transforme les être humains en zombies. Votre objectif est évidemment de survivre et de vous frayer un chemin à travers les hordes de créatures qui se jettent sur vous. Pour y parvenir, vous pouvez évidemment compter sur l’aide des quelques survivants qui jalonnent votre aventure, ainsi que sur un équipement aussi tranchant que violent. Proposant une expérience à mi-chemin entre Dead Rising (pour le côté craft) et Borderlands (pour son système de quête et de progression), Dead Island 2 reprend donc les codes de gameplay initiés dans le premier opus, mais également dans d’autres jeux du même genre.
Pour débuter votre aventure, vous devez commencer par choisir le survivant (tueur) que vous incarnerez, et ce parmi les six qui vous sont proposés. Attention que ce choix est définitif et qu’il ne sera pas possible de le modifier au cours de votre partie. Pour vous aider, le jeu vous dévoile les caractéristiques de chacun des personnages ainsi que ses points forts et ses points faibles. En fonction du choix que vous poserez, vous orienterez (un peu) votre manière de jouer : un personnage très résistant, fort, mais lent sera clairement mieux préparé au combat, tandis que celui qui est extrêmement agile devra davantage éviter les affrontements et fuir régulièrement.
Une fois votre choix opéré, l’histoire peut enfin débuter. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les choses ne trainent pas. L’avion dans lequel vous vous trouvez s’écrase et vous devez rapidement sortir des débris. Ces premiers pas servent en réalité de tutoriel afin de vous faire découvrir la maniabilité du jeu qui est aussi simple que classique. Les amateurs de FPS seront ici en terrain conquis. Une fois sorti des débris en question, vous faites la connaissance de l’une des star Hollywoodienne du jeu, Emma, que vous aidez. Avant de partir, pour vous remercier, elle vous donne son adresse. Arrivent ensuite les premiers zombies et votre premier combat. En ce qui concerne les affrontements, le gameplay est clair : vous devez tenir vos adversaires à distance, malgré le fait que vous utilisez des armes de corps à corps. Pour y parvenir, c’est très simple (dans la pratique tout du moins) : vous disposez de la possibilité de donner un coup de pied pour repousser votre opposant, d’un coup puissant qui déstabilise votre adversaire et, plus tard, d’une esquive et/ou d’un blocage. Ces mécaniques sont essentielles et doivent être utilisées avec parcimonie puisqu’une jauge d’endurance se videra à chaque fois que vous utilisez l’un de ces gestes.
Avant de détailler davantage l’aspect gameplay, revenons un court instant sur l’histoire du jeu. S’étalant sur près de vingt heures (en ligne droite), l’aventure qui vous est racontée se suit agréablement. Elle est aussi (et surtout) le bon prétexte pour vous amener à rencontrer des protagonistes tantôt délurés, tantôt complètement fous. L’ensemble tient parfaitement la route et se montre cohérent. Le seul reproche que l’on pourrait faire au jeu, c’est qu’en dépit de l’une ou l’autre surprise, elle est franchement classique. Les évènements se succèdent assez vite, et on n’a aucune difficulté à cerner les différents personnages que l’on rencontre. On pointera également du doigt le fait que certains des protagonistes, pourtant intéressants, restent dans l’ombre. On les croise rarement et, même en finissant le jeu, on n’en apprend pas beaucoup plus à leur sujet. Dommage, surtout s’il s’agit d’une manœuvre qui permet de justifier des DLC futurs (ce qui est probable au vu de la cinématique de clôture).
Sur le plan du gameplay, hormis le système d’esquive, notre personnage aura l’occasion, pour éliminer les zombies qui se dressent sur son chemin, d’utiliser toute une série d’armes, la plupart étant des armes de corps-à-corps. Bien que des fusils soient disponibles (et leur arrivée tardive dans le jeu), la rareté des munitions rend leur utilisation relativement faible. Bref, pour s’équiper, notre tueur ramassera tout ce qu’il trouvera à sa disposition : marteau, épée, fourche, râteau… Chaque pièce d’équipement dispose de caractéristiques propres (puissance, vitesse,…) ainsi que d’une portée définie qui les rend plus ou moins intéressante. Les armes sont également sujettes à une durabilité, ce qui fait qu’à un moment donné, elles finissent par se casser. Pas de panique cependant puisque des établis permettent de les réparer en échange de quelques dollars. Mieux, il sera également possible de les customiser afin de les rendre plus léthales : poison, électricité, dégâts de feu… Tout est bon pour faire vivre un enfer aux zombies. Ce système d’armes s’avère en tout cas aussi efficace que jubilatoire puisque l’on prend un certain plaisir à tester nos nouveaux « joujous » sur les créatures qui errent dans Los Angeles.
Afin de vous aider dans votre mission, votre tueur disposera également d’un système de personnalisation qui prendra la forme de cartes. Ces dernières se débloqueront au fil de votre aventure, en réussissant des quêtes, en tuant des zombies ou tout simplement en explorant les lieux. Un certain nombre d’emplacements sont disponibles dans le menu « compétences » et il vous faudra donc choisir avec parcimonie ce que vous souhaitez utiliser. La personnalisation est assez poussée puisqu’en plus de vous accorder des bonus passifs comme une augmentation de vos dégâts ou de votre résistance (par exemple), il est possible d’ajouter quelques mouvements supplémentaires à votre palette de technique. Ainsi, en utilisant certaines cartes, vous pouvez réaliser un coup de pied sauté aussi efficace que drôle, ou encore une frappe lourde au sol qui déstabilisera vos ennemis. À noter qu’au fil de votre progression, un système supplémentaire vient s’ajouter à vos compétences qui, en échange de boosts considérables, vous imposera quelques malus. Difficile d’en dire davantage ici (afin d’éviter tout spoil), mais cela impose donc une réflexion quant aux cartes que l’on va utiliser.
Prenons maintenant le temps de nous intéresser à l’un des aspects les plus importants du jeu : les zombies. Simples créatures à l’allure lourde et pataude au départ, elles deviendront, au fil de l’histoire, de plus en plus menaçantes. Ainsi, vous aurez la chance de rencontrer des zombies qui sprintent tandis que certains porteront des équipements qui annuleront les bonus de certaines armes. Vous pouvez également compter sur la présence de colosses extrêmement résistants ou encore de monstres difformes capables de se faire exploser ou encore de vous cracher une agréable substance à distance. Le bestiaire proposé est franchement varié et se renouvelle tout au long de l’histoire. Il faut d’ailleurs attendre l’avant-dernière mission pour rencontrer la dernière des créatures. Mais là où le jeu fait (extrêmement) fort, c’est dans la modélisation des zombies. Dead Island 2 propose un moteur de jeu qui permet une localisation des dégâts particulièrement poussée. Si vous frappez plusieurs fois dans la jambe d’un zombie, elle finira par se couper. Si vous utilisez du poison (qui fonctionne comme de l’acide), vous verrez les lambeaux de chairs se délabrer. Si vous fracassez son visage à coup de poing, vous verrez la mâchoire se déboiter. Une grenade quant à elle fera en sorte que des morceaux de corps volent dans tous les coins. Le résultat est véritablement impressionnant et étonnamment efficace. Et on se plait et s’amuse (oui, c’est curieux d’écrire ça) à tester toutes les possibilités et toutes les armes sur nos adversaires.
À ce panel de créatures variées, il faut également ajouter la question des boss qui, dans la plupart des cas, s’avèrent assez simples à gérer. La difficulté tient davantage de votre maitrise de l’esquive / du blocage et de la gestion des groupes d’ennemis que du monstre en question. À noter d’ailleurs que les combats de plus grande envergure (tout comme vos errements en ville) profitent de zones où sont disposés des éléments qui peuvent être utilisés contre les zombies. Ainsi, si des câbles électriques jonchent le sol et que vous lancez un bidon d’eau dessus, vous pourrez créer une zone qui électrisera tous vos ennemis. Même constat pour les bidons d’essence qui permettront de créer de joyeux feux d’artifice, ou encore les bidons verts qui sont remplis de poison et qui pourront ralentir rapidement la progression des hordes qui se dirigent vers vous. Enfin, il est bon de préciser que Dead Island 2 n’est pas un jeu comme Dead Rising. Ne vous attendez pas à créer des armes totalement décalées ou encore à affronter des créatures par centaines. Le jeu se veut un peu plus intimiste, et son gameplay plus exigeant ne permet pas des combats à grande échelle.
Avant d’entamer l’aspect technique, intéressons-nous maintenant à la zone de jeu. Dead Island 2 ne prend pas la forme d’un monde ouvert puisque Los Angeles est découpé en une petite dizaine de zones dans lesquelles vous pourrez vous promener. Et si vous pensez que l’environnement sera limité (par le fait qu’il s’agisse d’une ville), sachez que les développeurs ont réussi le pari de nous proposer des zones très différentes. Ainsi, si on commence dans un lotissement de villas, on a la possibilité par la suite de visiter les studios de cinéma, la plage, les égouts de la ville, un gigantesque hôtel… L’ensemble s’inscrit d’ailleurs parfaitement dans la trame et le tout est cohérent. Mention spéciale à la jetée qui est identique (ou presque) à celle du véritable Los Angeles. Précisons tout de même que ces différents lieux ne sont pas immenses, mais qu’ils regorgent d’endroits à visiter et de découvertes à faire. La plupart de ces dernières se limiteront d’ailleurs le plus souvent à de l’argent, du craft ou bien à des armes. C’est également lors de vos pérégrinations que vous pourrez réaliser les quêtes secondaires. Ces dernières sont assez nombreuses et vous permettent de rencontrer des protagonistes totalement fous. Chaque histoire est scénarisée et vous demande de réaliser des objectifs relativement simples : éliminer des zombies d’une certaine manière, ramener différents objets… L’ensemble est agréable, sans être révolutionnaire, mais on se laisse porter par l’univers et ses histoires farfelues et c’est sans aucun doute l’essentiel.
Venons-en maintenant à l’aspect technique du jeu. Durant toute la durée de notre partie (à peu près 25h de jeu), nous n’avons rencontré que très peu de bugs. Et ceux qui étaient présents étaient réellement mineurs. On peut d’ailleurs imaginer sans mal que le titre bénéficiera du fameux patch day one qui corrigera une partie d’entre eux. Bref, visuellement, Dead Island 2 s’en sort franchement bien. Les différents environnements que l’on visite sont beaux et l’on ressent vraiment l’ambiance de fuite précipitée qui a animé les lieux avant que les évènements de l’histoire ne débutent. On apprécie également le cycle jour/nuit qui offre des ambiances très variées, tout comme les effets de lumières notamment. Sans y revenir longtemps, il faut saluer le travail réalisé sur les zombies et sur la localisation des dégâts qui impressionnent. Même constat d’ailleurs sur les animations des personnages et sur le réalisme des visages (bien que ce soit inégal). Sans être la claque graphique de la génération, Dead Island 2 propose une expérience techniquement solide qui devrait satisfaire l’ensemble des joueurs et qui ne fait pas honte, loin de là, aux consoles de dernière génération. Ajoutez à cela une bande-son intéressante et intelligente (les musiques qui se lancent lors de certains évènements, c’est top), un doublage impeccable et vous obtenez un titre solide auquel on n’a pas grand-chose à reprocher.
+
- Techniquement solide ;
- Cycle jour/nuit ;
- Gameplay riche et exigeant ;
- Personnalisation intelligente et originale ;
- Démembrements jouissifs ;
- Bestiaire varié ;
- Environnements réussis.
-
- Scénario convenu ;
- Manque de profondeur de certains personnages ;
- Manque de folie parfois.