Jeux

Dead Or Alive Ultimate

Combat | Edité par Tecmo | Développé par Team Ninja

8/10
360 : 15 February 2005
17.02.2005 à 00h05 par

Test : Dead Or Alive Ultimate sur Xbox

Les plantureuses créatures de Dead or Alive sont de retour sur Xbox après s'être prises pour de grande sportives sur les terrains enchanteurs du Beach Volley. Accompagnées cette fois-ci comme à la vieille époque par leurs camarades masculins, nos combattantes émérites fêtent leur come back dans le domaine qui les a révélées : la castagne en bonne et due forme. Adieu le Volley donc, et bonjour les volées. Reste à voir si à préférer faire bronzette et se la couler douce sur une île soi-disant déserte, nos drôles de dames version Itagaki n'ont rien perdu de leur mordant.

Die and Relive

Les gars du marketing de chez Tecmo sont des petits malins. Il faut l’avouer, le sous-titre Ultimate de ce dernier Dead or Alive annonce quelque chose de transcendant, aux frontières même du réel épisode inédit presque salvateur. La vérité, aussi belle soit-elle, est tout autre… Car oui, ce volet des aventures de Kasumi et ses comparses n’est en fait qu’une version director’s cut des deux premiers épisodes de la saga. Cela donne dans les faits un pack comprenant deux galettes, l’une étant une version parfaitement émulée, bien que légèrement liftée, du premier Dead or Alive sorti sur Saturn, alors que l’autre se révèle être une mise à jour boostée du second opus de la série. C’est justement à ce dernier DVD que nous allons plus particulièrement nous intéresser, tant il s’agit finalement de la véritable attraction du dernier né de Tecmo. Loin de nous l’idée de négliger ce bonus conséquent qu’est la présence du tout premier épisode de la saga dans la boîte, mais on peut se permettre toutefois de le cataloguer en tant que "simple" cadeau old school réservé aux acharnés nostalgiques de la première heure, tant son petit frère l’explose sur tous les points.

Jouer à un vieux jeu, c’est bien, mais le redécouvrir grâce à tout un tas de nouveautés, c’est mieux. C’est justement cette philosophie qu’a dû s’évertuer de suivre l’équipe d’Itagaki pour attirer un maximum de joueurs sur le chemin vallonné qu’est celui de la résurrection de Dead or Alive 2. Après la somptueuse cinématique d’introduction dont nous reparlerons plus tard, ce qui frappe directement avec cette version "Ultime" vient du grand nombre des modes de jeu et options disponibles. En plus des désormais classiques "Story" (le mode de base, qui permet de suivre le scénario), "Time attack" (combat contre le temps), "Survival" (les ennemis s’enchaînent jusqu’à l’abandon), "Tag battle" (combat en équipe), "Team battle" (Tag en plus évolué), "sparring" (entraînement), "Settings" (options permettant de jouer le plus confortablement possible) et "watch" (le CPU se fait battre les adversaires de notre choix dans le décor que l’on veut), on note l’apparition de "Battle record", qui comme son nom l’indique permet d’enregistrer ses plus belles performances de combat pour frimer par la suite devant ses copains, et autres "User profiles" (pour régler son pseudo au autres petits paramètres), "Rankings" (pour voir ses meilleurs scores) et "DoA Online", dont on parlera là encore en détails plus bas (ndlr : vous pouvez respirer, la phrase est finie). Si dans les options de jeu le choix est plutôt conséquent, le constat est en revanche plus décevant en ce qui concerne la liste des combattants accessibles. Au nombre de quinze, en comptant les trois à débloquer, on ne peut que pester devant l’absence inexplicable de Christie et Brad Wong, lorsque l’on sait en plus qu’Hitomi, pourtant elle aussi nouvelle depuis Dead or Alive 3, est présente en tant que protagoniste caché. Voilà bien une logique de blonde, monsieur Itagaki. Pire, un match commencé, malgré la gifle graphique qui fait toujours son petit effet, on se rend compte que ce minimalisme osé est gardé jusque dans les mouvements des personnages. En effet, nous pouvons dire adieu à toutes les prises bonus de DoA 3 pour nous contenter du stricte minimum. Rageant. Il va donc falloir s’entraîner de nouveau pour espérer se défendre, online plus qu’offline.

Le gameplay de la série, basé sur le système de contres, en prend un coup avec cet épisode. Les contre-attaques peinent à sortir avec aisance, et l’on en vient rapidement à encaisser les combos des personnages légers, qui enchaînent coups hauts et bas à une vitesse souvent imparable. Pour faire passer la pilule, la Team Ninja nous propose une bonne vingtaine d’arènes, toutes plus jolies et abracadabrantes les unes que les autres. Détail inhérent à la saga de Tecmo, on peut toujours perdre plus de la moitié de sa barre de vie en défonçant le décor de manière inopinée. On aime ou pas, mais les bastons ont au moins le mérite d’être dynamiques comme jamais. Avec un gameplay finalement très proche de celui de Dead or Alive 3, les nouveaux mouvements en moins, il reste maintenant à voir si techniquement parlant les petits gars de la Team Ninja ont réussi à faire mieux qu’à la belle époque, histoire de constater si les trois années qui le séparent de son grand frère lui ont été bénéfiques plus sur la forme que sur le fond. Alors les filles, pas trop superficielles ?



Ni putes, ni soumises

Il est finalement impossible d’aborder un test de Dead or Alive Ultimate sans évoquer la puissance des graphismes et de l’animation. On s’était déjà pris une claque monumentale avec le premier volet sorti sur Xbox, Tecmo réitère l’exploit de nous impressionner encore davantage, autant sur l’esthétisme que sur la mise en scène des bastons et la diversité des arènes. C’est bien simple, dès que l’on met la galette du remake de Dead or Alive 2 dans la console, on n’arrête pas de s’en prendre plein la trogne, au sens propre comme au figuré. La séquence cinématique d’introduction pour commencer, d’une qualité à faire pleurer le plus talentueux des infographistes de chez Squaresoft. Rythmée par un "Dream On" d’Aerosmith au sommet de son art, cette scène offre au joueur, devenu simple spectateur abasourdi par la force des évènements, ce que l’on peut espérer de mieux en terme de présentation : outre sa qualité graphique mirifique, on a droit à des révélations, minimes il est vrai, sur les trois personnages centraux de cet épisode, à savoir Hayane, Ein et Kasumi. C’est donc les mains moites, encore tremblantes, et les yeux plus humides que jamais que l’on lance enfin véritablement le jeu.

Après deux ou trois parties, plus question de lâcher le pad. Le charme agit toujours, les environnements poussent l’interactivité à l’extrême et le tout est aussi fluide qu’un 90 C en mouvement. Peut-on mieux faire sur Xbox à l’heure actuelle ? La réponse est définitivement non, à part pour ce qui concerne l’ambiance sonore étrangement désuète. Les animations sont nombreuses et finement décomposées, les décors spacieux, destructibles, nombreux et variés de surcroît. On passe d’une discothèque branchée aux effets de lumière sublimes à la savane africaine d’un réalisme sidérant. Impressionnant oui, d’autant plus que l’on peut voir le vent souffler sur les brindilles, les feuillages, les cheveux, bref, sur tout ce qui pourrait être susceptible de faire broncher la Xbox. Mais rien n’y fait, la frame rate est constante à un bon 60 images par secondes pour ne jamais accuser le coup, contrairement au joueur qui encaisse les émotions depuis le début.

Pas la peine de tergiverser plus longtemps donc, le dernier né de la Team Ninja est une tuerie graphique, purement et simplement, ce qui déséquilibre un peu la balance technique/gameplay. Avec une pointe d’ironie vacharde, on pourrait même honteusement comparer ce Dead or Alive Ultimate à une fille facile, bien trop jolie et soignée pour nous sembler autre chose que superficielle, et nous tenir en haleine par son caractère bien trempé. On se contentera alors de ses formes avantageuses pour inviter quelques amis à passer dessus… Car oui, l’excellente réelle nouveauté de cet épisode vient de la présence d’un mode online explosif. Une première !



Plaisir pas que solitaire

Petite leçon d’histoire par maître Gen Fu. Avant de se voir affublé du sous-titre "Ultimate", cet épisode tant attendu du soft de Tecmo s’intitulait Dead or Alive "Online". Bien plus explicite, on pouvait directement cerner quelle était l’innovation majeure du soft, sans se perdre dans une sorte d’attrape nigauds en quête du jeu de baston ultime. Aujourd’hui, le titre a peut-être changé, mais le online est heureusement resté. Et avant même de rentrer dans tous les détails, on peut affirmer que c’est ce mode qui sauve le jeu des méandres de l’autosuffisance destructrice.

Dans cette optique online, le soft demande tout d’abord au joueur de créer un profil permettant d’y placer un pseudo (autre que son gamertag donc) et sa nationalité, pour faciliter les recherches via l’optimatch. Ce dernier est d’ailleurs particulièrement bien géré, puisque tout un tas de filtres sont présents. Du jeu (DoA 1 ou DoA 2), en passant par l’expérience de l’adversaire, au mode recherché (parmi 7 disponibles, allant du classique tournoi un contre un au combat par équipe), tout a été pensé pour permettre au joueur de trouver la partie de ses rêves. Le filtre de langue est également présent, ce qui est indispensable pour se fighter dans de bonnes conditions, sans lag dû à la distance. Un système de niveau a également été instauré, allant de F pour les plus mauvais combattants à SS pour les Dieux du stick. Il est bien évidemment possible de créer sa propre session de jeu et de tout paramétrer. À l’heure où ces lignes sont écrites, le réseau est occupé par de nombreuses parties Américaines et Japonaises, à côté de quelques timides sessions Européennes. Le lag est malheureusement très présent dès que l’on se bat avec des personnes extérieures à son continent, rendant bien las le fantasme d’un jour pouvoir latter la terre entière…

Plus embêtant, dans la configuration de base, un joueur peut rejoindre la partie à n’importe quel moment. Si ce dernier vient de très loin, on peut alors oublier la qualité de connexion pour se bourrer le caisson à une vitesse avoisinant au meilleur des cas celle du "Bullet Time" de Max Payne. Si en plus d’autres joueurs rejoignent la session, c’est en deux images par secondes qu’il faudra maussadement combattre. Avec des Français, le résultat est heureusement beaucoup moins douloureux. Les parties ne ralentissent pas, à moins de cinq joueurs en tout cas, et la course au meilleur score prend réellement aux tripes. Reste qu’il est difficile de dire autre chose que des grossièretés au micro quand on est victime de chopes bien vicieuses.



Alors, ce Dead or Alive Ultimate, qu'en est-il réellement ? Plus vivant que jamais, assurément, et finalement proche d'avoir la santé exigée pour faire partie de l'élite. Cette réminiscence dopée aux hormones du second épisode de la série, accompagnée par le DVD bonus de son illustre grand frère version Saturn liftée, frappe un grand coup sur le plan technique. On aurait juste aimé un gameplay aussi gonflé que la poitrine de Tina, ainsi que la présence des mouvements et personnages bonus de Dead or Alive 3. Heureusement, les jolies donzelles d'Itagaki savent toujours autant se servir de leur charme pour faire oublier leurs petites maladresses. Elles peuvent en tout cas remercier la cure de jouvence Xbox Live pour les avoir sauvées de leur première ride.

+

    -

      • Le nec plus ultra du jeu de combat sur Xbox. Des décors variés et sompteux alliés à des personnages modélisés à la perfection. Certains niveaux relèvent de la carte postale virtuelle.
      • Demande un petit temps d'adaptation pour ceux qui n'ont jamais joué à un Dead or Alive. Les autres s'y retrouveront instinctivement. Seuls réels bémols : Le système de contre ne sort pas avec aisance, et les mouvements bonus de DoA 3 ont été supprimés.
      • Terminer le jeu avec les 12 persos en story ne demandera pas beaucoup de temps. Reste à boucler tous les autres modes de jeu et débloquer tous les bonus. N'oublions pas non-plus le Live. Durée de vie conséquente au final.
      • Seule la musique d'intro cartonne. Normal, il s'agit de l'excellent "Dream On" d'Aerosmith. Les autres tracks font pâles figures par rapport à ce que l'on peut entendre chez la concurrence. Reste des sons classiques qui jouent convenablement leurs rôles.
      • Même s'il n'est pas si ultime que cela, ce Dead or Alive parvient à charmer. Le Live fonctionne bien, et il y a tout un tas de bonus à débloquer. Un bon jeu qui aurait pu être meilleur. On rabaisse la note à 14 pour ceux qui n’ont pas le Live.
      • Tout bouge parfaitement, de la protubérance mamaire à la touffe de brindilles. L'animation reste fluide, en 60 Hz, malgré tout ce qui peut se passer à l'écran, du moins en offline. Un excellent boulot.
      • L'atout majeur de ce Dead or Alive Ultimate. Un optimatch bien géré pour des parties de qualité, à condition de rester entre Européens. Une réussite qui devra tout de même prouver son efficacité, et sa longévité, dans les mois à venir.