Test : Dead to Rights sur Xbox
Tu ne tueras point
Oui bien visiblement, chez Namco USA on n’est pas fan des dix
commandements. Je crois que l’on peut l’affirmer sans trop se tromper que
Stallone et consorts peuvent aller se rhabiller : le record de tués est
désormais explosé ! Dans Dead to Rights, vous défoncez du vilain à rendre le PDG
des Pompes Funèbres plus riche que Bill Gates ! Le ton est donné dès le début,
il n’y aura pas de quartier. Et c’est vraiment mortel !! Exemple de jouissance
ludique : armé de votre pistolet, vous prenez un ennemi en otage, remplissant
parfaitement son rôle de bouclier humain. Hop hop, on défonce quelques ennemis,
et le terrain une fois dégagé, on se débarrasse de cette couverture. Mais avec
la manière : en l’achevant à bout portant d’une balle dans la tête, laissant le
cadavre se vider de son sang. Amis de la poésie bonjour ! Vous voilà devant la
violence qui fait tant vendre, celle que même le plus pacifique des hommes prend
plaisir à asséner. Un autre exemple ? Ok bande de sadiques… Alors que vous
ramassez quelques pâquerettes pour votre dulcinée, vous ramassez une bombone de
gaz malencontreusement laissée là. Sur ce, des défenseurs des pâquerettes vous
interpellent, bien décidés à vous mettre hors d’état de nuire. Ni une ni deux,
vous envoyez ce bel ustensile vers le groupe, et tel un sniper averti vous leur
faites une démonstration de chimique avancée : au contact du feu un gaz sous
pression explose (au passage, vous aurez tout de même pensé à reposer vos
pâquerettes).
Vous l’aurez compris, tout est fait pour que votre violence latente trouve un moyen d’expression jouissif ! Alors d’accord, Dead to Rights reprend (beaucoup) d’éléments de Max Payne. Même le bullet time à la Matrix (d’ailleurs assez inutile dans le jeu). Mais comme il fallait tout de même ajouter certains détails, l’équipe de Namco USA a jugé bon de vous rajouter une arme de choix : un chien. Ne rigolez pas ! Car votre fidèle compagnon vous sera d’une grande utilité, ce même durant les combats intenses que propose le jeu. Sincèrement Milou peut aller se rhabiller, il a trouvé son maître ! Et puis d’autres éléments de gameplay implémentés sont là pour varier les plaisirs. Il s’agit soit de passages en beat’em all assez sympathiques, soit de sortes de QTE assez anecdotiques. C’est toujours ça de pris, et mine de rien cela produit son effet.
Cependant, vos missions resteront assez
classiques : tire et après réfléchis. Enfin, je dis ça mais quand même, il ne
faut pas non plus trop s’emballer dans des délires bourins. Un peu de stratégie
dans vos attaques sera fort utile, surtout dans les derniers niveaux. Car
parfois le jeu est dur. Très dur.
Sur ta manette, tu t’acharneras
Et oui, certains passages vous demanderont de ressusciter vos talents de gamer. Le challenge semble parfois même impossible, et il vous arrivera de recommencer certaines scènes une bonne vingtaine de fois pour en venir enfin à bout. Au quatrième niveau par exemple, lorsque une horde de masseuses vous attaquent à la mitraillette, et qu’en plus vous devez protéger une pouf qui n’a d’autre idée que de s’exposer aux tirs, je vous assure qu’il y de quoi entrer en calvitie avancée ! Mais c’est comme tout, avec de la persévérance on en vient à bout … en environ 8 heures. Et oui, Dead to Rights n’est pas très long (comme Max Payne quoi). Mais alors c’est vraiment intense ! Et puis il faut avouer que le gameplay, alors qu’il pourrait être répétitif, ne l’est pas. On prend du plaisir jusqu’au bout, et recommencer l’aventure ne pose pas de problème.
En revanche, là où le bât blesse, c’est au niveau de la réalisation. Commençons par le plus fâcheux : les caméras. Le jeu propose certainement une des gestions des caméras les plus apocalyptique qui soit !! En fait, c’est à se demander si quoi que ce soit est géré par le jeu, puisque vous passez la plupart de votre temps à les remettre en place avec votre stick droit. Non seulement c’est lourd, mais en plus c’est rageant ! ! Les habitués des jeux 3D se feront une raison, les autres passeront leur chemin.
Autre sujet à critique, l’aspect graphique.
OK le jeu est fluide, et aucun ralentissement ne vient entacher l’aventure. Mais
le contraire eût été étonnant vu que les graphismes se rapprochent davantage
d’un jeu PS2 première génération que d’un jeu Xbox nouvelle génération. La
modélisation est sommaire, les textures plates, et surtout AUCUN élément
graphique un tant soit peu digne de la Xbox n’est utilisé (comme le bump
mapping). Alors certes le jeu ne repose pas sur ses graphismes, et ce n’est pas
l’essentiel. Mais on est toõt de même en droit d’attendre mieux de nos jours,
même s’il ne faut pas non plus crier au scandale. A titre de comparaison, Max
Payne semble avoir 3 ans de moins que ce Dead to Rights. C’est donc de ce point
de vue une grosse déception, et certains ne lui pardonneront
pas.
+
-
- Oulala ! Le gros point noir du jeu. Le rendu graphique est à peine digne d'une Dreamcast. Alors vous pensez bien sur Xbox, ça fait tâche.
- De très bonnes idées, un gameplay très varié, mais une gestion des caméras inexistante assombrit le tableau.
- Jeu assez court, mais le plaisir reste constant et on est tenu en haleine jusqu'au bout.
- Bruitages bien dans le ton et doublages excellents participent à une bonne ambiance sonore.
- Dead to Rights est un bon jeu. Si vous passez outre sa réalisation très moyenne, il vous procurera ce que l'on peut attendre d'un jeu d'action moderne.
- Rien à redire. Tout reste fluide, même avec une tonne de persos à l'écran.