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Deadlight : Director’s Cut

Action/Aventure | Edité par Microsoft Studios | Développé par Tequila Works

8/10
One : 21 June 2016 360 : 01 August 2012
22.06.2016 à 22h00 par - Rédacteur en Chef

Test : Deadlight : Director's Cut sur Xbox 360

En annonçant Deadlight, le tout jeune studio espagnol Tequila Works - créé en 2009 - a surpris son monde en présentant un titre à l'esthétique envoutante et à l'ambiance particulièrement travaillée. Autant dire que cela relevait de l'évidence lorsque Microsoft révélait la présence de cette première production au line-up du Summer of Arcade 2012. Il est désormais temps de savoir si Deadlight est capable de confirmer tout le bien que l'on pense de lui et justifier ainsi sa présence dans l'événement Xbox Live Arcade le plus attendu de l'année.

Comme bon nombre de productions destinées aux marchés dématérialisés, Deadlight affiche clairement ses envies de nouveautés et cela d’entrée de jeu. Si le cadre post-apocalyptique infesté de zombies ne sort pas vraiment de l’ordinaire, surtout depuis quelques années, en revanche le scénario du titre prend le contre-pied de tout ce qui peut se faire actuellement en nous plongeant dans une version alternative de l’année 1986, quelques jours seulement après la catastrophe de Tchernobyl. A quelques dizaines de milliers de kilomètres des steppes ukrainiennes, on trouve Randall Wayne, un (ex-)père de famille plongé dans un Seattle complètement dévasté par une épidémie d’origine inconnue. C’est dans la peau de ce survivant totalement ordinaire que le joueur va devoir trouver un moyen de se mettre à l’abri des «ombres», ces créatures qui bougent et s’expriment comme des zombies mais qui ne seront jamais définis comme tels durant la demi-douzaine d’heures qu’il vous faudra pour arriver au terme de cette aventure.

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Disposant d’un style graphique en «contre-jour» bien particulier, le titre de Tequila Works en met rapidement plein les yeux. Contrairement à ce qui se fait habituellement, le plan principal est ainsi plongé dans l’obscurité, n’offrant qu’une simple silhouette aux acteurs du jeu, héros compris. Un contraste qui met en avant les environnements parfois somptueux de Deadlight et renforce par la même occasion l’ambiance post-apocalyptique presque palpable d’un Seattle en proie aux flammes. Même constat positif du côté de la bande-sonore qui se marie à merveille avec le genre et embarque le joueur dans une aventure dotée d’une direction artistique irréprochable jusque dans ses quelques illustrations animées qui viennent entrecouper avec brio les divers chapitres du titre. La narration et la mise en scène ont également bénéficié d’un grand soin pour au final nous proposer une expérience digne de ce que peut nous offrir l’industrie du cinéma.

« Un contraste qui met en avant les environnements parfois somptueux de Deadlight et renforce par la même occasion l’ambiance post-apocalyptique presque palpable d’un Seattle en proie aux flammes »

Si la mise en scène s’efforce de faire dans l’originalité, le gameplay en revanche fait dans le très classique en nous renvoyant à des jeux comme Prince of Persia ou à des productions Delphine Software du début des années 90 comme Another World ou Flashback. Si ces références prestigieuses nous offrent quelques phases de plateformes millimétrées très agréables à jouer, le reste du gameplay gagne en profondeur, quitte à apporter un peu de confusion chez le joueur qui se perdra plus d’une fois dans les nombreuses actions réalisables par Randall Wayne. Une fois la manette apprivoisée, les actions s’enchaînent avec facilité et seuls les nombreuses morts auxquelles vous serez confrontés viendront casser le rythme soutenu de l’aventure. Un moindre mal puisque les développeurs n’ont pas hésité à multiplier les checkpoints, surtout durant les premières minutes du jeu, empêchant ainsi tout sentiment de frustration chez le joueur au grand dam des amoureux de la difficulté.

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De même, ceux qui recherchent en premier lieu l’aspect «survie» dans Deadlight seront forcément déçus. Si le titre de Tequila Works alterne entre moments de crispation et boucherie/charcuterie c’est en partie dû à la présence d’une barre de vie minuscule et d’une barre d’endurance qui vous empêchera de fuir systématiquement en maintenant le bouton de course enfoncé, ou à l’inverse de transformer les différentes phases de jeu en vulgaire beat’em all en abusant de votre arsenal. Toutefois, il vous sera possible de récupérer divers objets capables d’agrandir ces deux jauges. Il sera également possible de ramasser d’autres items, comme des pages qui alimenteront votre journal (éclaircissant par la même occasion les événements qui précèdent l’aventure) ou des jeux électroniques type Game&Watch de l’époque qui vous permettront de débloquer des mini-jeux accessibles à partir du menu principal. Des items qui poussent le joueur à l’exploration (même si la plupart se trouvent sans aucune difficulté), et qui renforcent le côté débrouillard de notre héros.

«  Xbox One oblige, la course à la survie de Randall affiche des graphismes plus fins, le framerate ne bronche pas et s’il ne transcende pas l’existant, l’ensemble du travail accompli est une motivation de plus pour apprécier à sa juste valeur l’excellence de la direction artistique proposée »

Mais puisque tout n’est pas parfait, on notera tout de même quelques soucis, avec la présence de murs invisibles par exemple, mais également en terme d’animation, que ce soit dans les mouvements de Randall ou dans la faculté des ombres à passer en l’espace d’une seconde d’une position allongée à une posture debout. Des détails capables de briser la magie du titre, nous rappelant finalement que nous ne sommes que devant un jeu vidéo, et rien de plus.

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Director’s Cut :

Quatre ans et une génération de consoles plus tard, Deadlight est donc de retour avec une version Director’s Cut (et en format boîte s’il vous plaît). Xbox One oblige, la course à la survie de Randall affiche des graphismes plus fins, le framerate ne bronche pas et s’il ne transcende pas l’existant, l’ensemble du travail accompli est une motivation de plus pour apprécier à sa juste valeur l’excellence de la direction artistique proposée. En dehors de cela, l’expérience de base ne change guère : c’est toujours aussi court et les bugs de collision sont malheureusement de la partie. On peine parfois à se positionner correctement pour intéragir avec un objet ou pour prendre appui sur un mur ; en fin de partie, quand il faut aller vite, ces petits défauts peuvent se révéler grandement pénibles.

Les nouveautés sont à aller chercher en dehors du mode principal. Outre la possibilité de visionner les différentes vidéos promotionnelles du jeu, making-of et autres artworks, Deadlight propose un mode ‘cauchemar’. Les règles sont simples : il faut finir le jeu d’une traite, sans sauvegarde possible. Accrochez-vous. Egalement, cette édition propose un mode survie (avec classement) particulièrement retord ; dommage pour le coup que cela se limite à une seule arène. En résumé, Deadlight Director’s Cut est un excellente opportunité pour découvrir un titre visuellement accrocheur et à l’ambiance très bien maîtrisée, même si l’aventure n’excède pas trois heures. En revanche, pour celles et ceux qui connaissent la version Xbox 360, il est inutile de repasser à la caisse… A moins d’être très courageux et avide d’expériences extrêmes à l’image de celle offerte par le mode cauchemar.

8/10
Avec Deadlight, le studio Tequila Works inscrit un nouveau hit au palmarès du Summer of Arcade. En mêlant l'originalité de sa direction artistique à des références de la plateforme en deux dimensions, les développeurs nous offrent un jeu magnifique, très plaisant à jouer et qui bénéficie en plus de cela d'une narration de qualité. Seuls quelques défauts mineurs viennent régulièrement nous rappeler la perfectibilité de ce titre qui devrait rapidement s'imposer comme une référence du Xbox Live Arcade.

+

  • Direction artistique magistrale
  • Bande-son impeccable
  • Un petit côté Flashback et Another World
  • Difficulté progressive
  • Bon dosage entre action et survival

-

    • Gameplay un peu rigide
    • Animations pas toujours au top
    • Quelques bugs de collisions