Test : Def Jam Vendetta : Fight For New-York sur Xbox
Once upon a time in the west (coast)
Après une séquence d’introduction qui, il faut le dire, met
bien dans l’ambiance, on se retrouve face à un menu assez touffu. Carrière,
combat simple, options complètes, multijoueurs, tout semble là pour garantir de
nombreuses heures de jeu, d’autant plus qu’on constate immédiatement qu’il y a
énormément de bonus à débloquer, comme c’est le cas dans la majeure partie des
productions EA récentes.
Le mode carrière, fort d’un scénario complexe et
d’une mise en scène excellente, est fort plaisant et vous tiendra en haleine du
début à la fin. Dans la guerre sans merci qui oppose le gang de D-Mob à celui de
Crow (incarné par le précieux Snoop Dogg), vous incarnerez un total inconnu à
qui il faudra donner un visage avant toute chose, par l’intermédiaire d’un
portrait-robot plutôt détaillé. A vous de choisir si vous voulez être un noir
athlétique pratiquant un catch puissant et bestial (le rêve de tout un chacun),
un blond aussi fluet que moustachu mais maîtres en arts martiaux ou une brute
sanguinaire qui s’habille en triple XL et qui démonte ses ennemis à coup de
bourre-pifs bien rustiques.
Votre objectif sera donc d’aider D-Mob et ses
potos à conquérir les diverses boîtes de la ville qui sont détenues par le gang
adverse. Il va de soit qu’elles ne passeront sous votre contrôle qu’une que vous
aurez occis la poignée de cerbères qui y traînent. Le plus souvent, il y aura 3
ou 4 gus à tabasser et une guest star (Sean Paul, Ice-T, Danny Trejo…) en guise
de taulier. Diverses variantes vous seront proposées au fil du temps
(compétitions, matchs à 4…), mais globalement le déroulement de l’épreuve reste
le même et il ne pourra en rester qu’un.
Votre progression ne sera évidemment pas vaine, puisque chacun
de vos combats vous rapportera une somme d’argent, plus ou moins grande selon
votre prestation. Balayez votre adversaire en 10 secondes, variez vos coups,
soyez méga classe et évitez de trop vous faire abîmer et les récompenses
couleront à flot, que ce soit sous forme de monnaie sonnante et trébuchante ou
sous forme de points pour faire évoluer votre avatar.
Les dollars que vous
amasserez vous serviront à acheter tout ce qui peut faire la gloire d’un
gladiateur des temps moderne, du dernier blouson Fila ultra chébran à la montre
14 carats, en passant par tout un tas de piercings, de bagues et de couvre-chefs
multicolores. Vous pourrez aussi changer à volonté de coiffure et vous faire
poser un nombre considérable de tatouages, ce qui augmentera votre charisme et
donc vos chances d’avoir le public derrière vous lors des combats. L’énorme
variété d’achats et de transformations possibles permet donc de personnaliser
votre combattant à l’extrême et évite ainsi de se lasser à force de lui voir la
même tronche.
Les points de capacité seront à répartir selon vos envies dans
diverses catégories, comme la vitesse, la force des bras ou des jambes,
l’endurance, la santé, etc. Vous pourrez aussi acheter un nombre impressionnant
de coups spéciaux (blazin’, voir plus bas) et augmenter votre panoplie de coups
en assimilant auprès de notre bon vieux Henry Rollins de nouveaux styles de
combats. Car si au début vous serez obligé de n’en choisir qu’un, rien ne vous
empêchera par la suite d’en acheter 2 autres afin de transformer votre kickboxer
en maître de la soumission ou apôtre des arts martiaux, l’IA se chargeant de
garder les meilleurs coups de chaque style. Il vous faudra donc bien choisir
quand vous augmenterez les caractéristiques de votre perso, car un moulinet à
baffes sans force dans les bras sera aussi inutile qu’un karatéka
narcoleptique.
Les premiers pas (surtout les premières trempes) dans l’arène
risquent d’être un chouia déstabilisants pour le joueur habitué aux jeux de
baston classiques. Il faut tout d’abord se faire au système de déplacement qui,
comme dans tout jeu de catch qui se respecte, autorise le joueur à aller dans
toutes les directions sans contrainte et sans forcément faire face à son
adversaire. On évitera donc dans un premier temps d’offrir ses fesses à son
ennemi, histoire de s’épargner une coloscopie souvent mortelle. Ensuite, c’est
la gestion de la barre de vie qui peut surprendre, car si celle-ci diminue à
chaque impact comme dans les dernières productions Capcom (avec une réserve qui
remonte progressivement), elle ne signifie pas pour autant la défaite une fois
vide. Lorsqu’elle arrive au minimum, elle passe dans le rouge un court instant
et ce n’est qu’à ce moment que l’on est réellement vulnérable puisqu’un coup
puissant, une projection dans le décor ou un blazin’ vous mettra KO
immédiatement. Il faut donc préparer son assaut final avec minutie afin de ne
pas voir la jauge de l’autre gars repasser dans le vert au mauvais moment. La
dernière chose à assimiler pour prétendre à la victoire est l’environnement.
Chaque aire de combat est fermée par un mur, du public ou encore des accessoires
genre billard, piliers et autres décorations contondantes. Il va sans dire que
le décor est peu amical, que vous possédiez les Nike Air Jordan #19 ou pas, et
le moindre contact violent avec la brique se fera au grand dam de votre barre de
vie. Le public, c’est autre chose. Lui saura apprécier vos goûts vestimentaires
et vous le rendra bien, que ce soit en vous épargnant quand votre adversaires
vous y envoie ou au contraire en explosant la tête de ce dernier si c’est vous
qui l’y projetez. Sachez donc vous vêtir avec classe histoire de vous mettre le
public dans la poche.
Le reste du gameplay est relativement classique, avec son lot
de coups de poings, de pieds, de prises (contextuelles, selon l’endroit où vous
envoyez votre infortuné partenaire) et de gros coups de latte. Vos combos se
devront d’être variés pour tromper l’ennemi et pour faire augmenter votre jauge
de blazin’ qui une fois remplie vous permettra d’expédier votre adversaire au
tapis pour quelques temps, ou pour toujours selon sa barre de vie. Les blazin’
sont pour la plupart hyper impressionnants et vraiment très, très violents (et
jouissifs). Le jeu en compte un bon paquet à débloquer et à acheter, alors
faites vous plaisir.
Les combats, vraiment agréables et pêchus, sont parfois
très frustrants tant l’IA semble inégale d’une partie à l’autre. Contre le même
adversaire, une branlée mémorable peut très bien se transformer en parcours de
santé en relançant le combat, et ce que ce soit au début ou à la fin du jeu. La
difficulté paraît donc plus basée sur le hasard que sur une progression logique,
c’est dommage. Surtout que les échecs n’ont aucune répercussion sur l’histoire,
et bien que celle-ci soit excellente et blindée de cinématiques ravageuses, on
aurait préféré un cheminement un poil moins linéaire. Rien de bien grave
cependant.
Côté technique, Def Jam FFNY fait forte impression, tout
simplement. La modélisation des personnages est hyper convaincante, le niveau de
détail appréciable et les animations sont justes parfaites, hormis pour les
potiches/nanas, dont les combats font plus penser à un bon gros Mortal Kombat
amidonné qu’autre chose. Le public est certes un poil simpliste mais ça ne se
remarque pas trop durant les fights, et la mise en scène des projections et des
blazin’ en jette un max. On note quelques ralentissements dans certains stages
mais pas de quoi fouetter un chat.
La partie sonore est plus mitigée. Si les
doublages sont impeccables et mettent parfaitement dans le bain, les
(nombreuses) musiques sont loin d’être trippantes et sont de toutes façons bien
trop discrètes pour divertir le joueur pas vraiment fan de rap. Je pense qu’EA
aurait plus gagné à inclure de grands classiques du rap US, quitte à mettre des
morceaux qui ont 10 ans ou plus.
+
-
- EA rend une copie nette et sans bavure, avec une modélisation impeccable et un nombre hallucinant de stars très bien modélisées.
- 5 styles de combat pour 5 approches différentes de la bagarre. Toutefois, la finesse n'est pas spécialement au rendez-vous même si le matraquage est sévèrement puni par l'IA.
- Le mode solo vous assurera quelques après-midi de jeu, après, c'est à vous de voir... C'est en tout cas très convenable pour le genre.
- Le jeu d'acteur est excellent, les bruitages sec et dans le ton (violents quoi). Les zikes ne m'ont pas emballé, mais je ne suis pas un grand connaisseur du rap récent.
- Une histoire dure et captivante qu'on a plaisir à suivre en compagnie d'acteurs on ne peut plus crédibles.
- Amateurs de baston brutale et d'ambiance gangsta, ce Def Jam est pour vous !
- Les fighters masculins sont plus vrais que nature, au contraire de leurs homologues féminins, heureusement moins présents.